Читаем Avé, Christ полностью

L'humble femme a souri tranquillisée et s'est levée.

Le tour du pèlerin romain d'entrer en contact avec l'ancien était arrivé.

Varrus, mesuré et confiant, le mit au courant de tous les événements encourus avec Appius Corvinus depuis sa première rencontre avec l'inoubliable ami poignardé en mer.

Serein et courtois, Horace a écouté son récit sans s'émouvoir face aux nouvelles contraignantes qui lui étaient transmises.

Il semblait endurci par des douleurs plus grandes. Néanmoins, quand le jeune homme eut fini sa confession, ému il a parlé de son ami décédé :

Grand Corvinus !... Qu'il soit heureux parmi les serviteurs glorifiés. Il a été fidèle jusqu'au bout.

Et tout en séchant ses yeux humides, il a ajouté :

Il sera avec nous en esprit. La mort ne nous sépare pas les uns des autres dans l'œuvre du Seigneur.

Ensuite, il s'est rapporté au compagnon disparu avec une immense tendresse. Appius Corvinus avait pris sur lui la charge de pourvoir aux besoins des enfants soutenus par l'église. Pour cela, il se dédiait à l'agriculture et au jardinage, en plus de voyager très souvent en quête de soutien.

Après 177, il était parti pendant un bon temps en Egypte où il avait acquis de précieuses expériences.

Les enfants l'adoraient.

La vieillesse ne lui avait pas fait perdre son enthousiasme pour le travail. Il cultivait le sol avec une joyeuse bande de jeunes à qui il enseignait de précieuses connaissances.

Soucieux, il lui a confessé combien il leur manquerait, mais avant que Varrus n'ait eu le temps de s'offrir pour le remplacer dans la mesure du possible, Horace s'est repris se réjouissant en soulignant :

Excellent rappel. Ici, dans la majorité des cas, les collaborateurs de l'église travaillent conformément aux désajustements spirituels dont ils sont porteurs. Les persécutions constamment nourries provoquent en nous divers types de luttes et de souffrances. Je sais que tu portes en toi un cœur paternel mortifié de nostalgie. Tu travailleras avec les enfants. Nous avons plus de trente petits orphelins. J'en parlerai aux autorités.

Et d'une voix plus basse, il l'a supplié d'oublier pour toujours la personnalité de Varrus Quint. Il le présenterait à tout le monde comme étant le frère Corvinus, successeur du vénérable confrère rappelé au Royaume de Dieu, et lui garantit que tant de nuages de douleur pesaient sur l'âme chrétienne formant de tristes drames qui se déroulaient dans l'ombre, que personne ne se sentait suffisamment de curiosité pour poser des questions.

Cet accueil affectueux réchauffa le cœur du voyageur fatigué, quand deux bambins, de trois et cinq ans respectivement, ont pénétré dans l'enceinte de la pièce.

Le plus grand d'entre eux s'est adressé à l'ancien avec des yeux interrogateurs et a demandé :

Père Horace, c'est vrai que grand-père Corvinus est déjà venu ?

Le patriarche a caressé ses cheveux bouclés et lui a dit :

Non, mon fils. Notre vieil ami est parti en voyage au ciel mais il nous a envoyé un frère qui prendra sa place.

Il s'est levé, a étreint les petits et les asseyant sur les genoux du nouveau-venu, plein de bonté, il leur a dit :

Allons, les enfants ! Embrassez le compagnon béni qui arrive de loin.

Ils ont tous enlacé le messager avec cette douceur ingénue qui n'appartient qu'à l'enfance.

Le jeune patricien les a serrés contre son cœur et les a longuement caressés ; mais seul le vieux Niger put voir les larmes qui lui coulaient des yeux.

Varrus Quint appartenait au passé.

Les années iraient passant et le ministère du nouveau Corvinus allait commencer.

AVENTURE DE FEMME

L'année 233 passait rapidement, au rythme du drame de nos personnages.

À Rome, entourée de privilèges et d'esclaves, la famille de Veturius jouissait de tous les bienfaits de la richesse.

Opilius, d'un âge mûr et fort, semblait assez heureux de lui-même, de sa notoriété et du bien-être de sa femme et de ses enfants, mais Cintia qui l'avait épousé depuis le décès imaginaire de Varrus en mer, semblait vraiment différente. Plus réservée, elle s'était éloignée des activités festives. Volontairement, elle évitait de s'absenter de chez elle si ce n'est pour satisfaire à ses vœux religieux, louant les dieux protecteurs à qui elle offrait sa dévotion. Elle s'était prise d'affection pour Hélène et Galba, les enfants d'Héliodore, avec la même tendresse qu'elle consacrait à Tatien, et recevait de tous trois en retour des témoignages de respect et d'amour.

Un tel comportement venant de sa chère compagne cristallisait en Veturius de la vénération et de l'amour. Il épiait ses moindres désirs pour les exécuter comme un fidèle serviteur. Il ne s'éloignait pas de la ville sans sa compagnie ; il n'assumait aucune décision d'ordre pratique sans lui demander l'approbation à ses engagements, et bien qu'étant un romain de son temps avec tous les délits occultes et vulgaires que comporte une société en décadence, il était pour Cintia un ami loyal, qui cherchait à la comprendre et à l'aider dans ses plus intimes pensées.

Pour les jeunes, la situation était différente.

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