Читаем Avé, Christ полностью

Varrus voulut s'avancer comme pour chercher quelqu'un mais la lourde atmosphère régnante l'obligea à battre en retrait. Il contourna alors le célèbre amphithéâtre, parcourut les ruelles étroites entre le Celio et le Palatin, traversa la porte Capène et atteint la campagne se dirigeant vers les tombes de la voie Appienne.

La nuit claire s'était posée sur les maisons romaines.

Des milliers de voix entonnaient des cantiques de joie à la clarté argentée du clair de lune. Les chrétiens désincarnés se préparaient à recevoir leurs compagnons de sacrifice. Les martyrs prétendument morts venaient saluer les martyrs qui, cette nuit, allaient mourir.

Varrus Quint s'est joint au large groupe et a prié avec ferveur demandant au Seigneur les forces nécessaires à la difficile mission à laquelle il prétendait se consacrer.

Des prières et des commentaires sanctifiés furent prononcés.

Quelques heures plus tard, l'énorme assemblée spirituelle s'est dirigée vers l'amphithéâtre.

Des hymnes de joie se sont élevés sur les hauteurs.

Non seulement les messagers de la voie appienne atteignaient l'amphithéâtre en d'harmonieuses prières, mais des envoyés du Mont Vatican et des travailleurs spirituels de groupes de prière évangélique de l'Esquilin, de la voie Nomentana et de la voie Salaria, comprenant aussi des représentants d'autres régions romaines, pénétraient l'enceinte agitée telles des armées de lumière.

Introduits dans l'arène pour les derniers sacrifices, les adeptes de Jésus chantaient également.

Ici et là, des viscères de fauves morts se mélangeant aux corps horriblement mutilés des gladiateurs et des bêtes vaincues étaient rapidement retirés par des gardes en service.

Quelques disciples de l'Évangile, surtout les plus âgés, attachés à des poteaux de martyre recevaient des flèches empoisonnées, puis les corps étaient incendiés servant de torches à l'occasion de ces exhibitions festives, alors que d'autres les mains jointes se livraient, sans défense, à l'assaut des panthères et des lions de Numidie.

Presque tous les suppliciés se détachaient de la chair en une sublime extase de foi, recueillis affectueusement par les frères qui les attendaient entonnant des cantiques de victoire.

Varrus Quint, néanmoins, face à la clarté intense avec laquelle les légions spirituelles avaient désintégré les ténèbres, n'était pas intéressé par l'exaltation des héros.

Il scrutait du regard les tribunes pleines jusqu'à ce que, finalement, il fut pris de signes d'angoisse évidents par un groupe d'Esprits turbulents enthousiastes manifestant une audacieuse débauche.

Soucieux, Varrus s'est approché de l'un des jeunes qui poussait des éclats de rire intrépides et, l'étreignant avec une profonde tendresse, il lui murmura :

— Tatien ! Mon fils ! Mon ffls !.

Le jeune homme qui était plongé dans un très profond courant de sensations inférieures ne put voir le bienfaiteur qui lui étreignait la poitrine, mais pris d'une soudaine inquiétude, il s'est immédiatement tu, abandonnant l'enceinte, dominé par une invincible anxiété.

Il n'identifiait pas la présence du vénérable ami à ses côtés, néanmoins, étreint par celui-ci, il ressentit une immense aversion pour l'odieuse solennité.

Se tenant à l'écart de ses compagnons, ayant besoin de solitude, il s'est éloigné rapidement arpentant les rues et les places.

Il désirait penser et reconsidérer seul le chemin qu'il avait parcouru.

Après un long cheminement, il atteint la porte Pinciana en quête de solitude. Dans les jardins où l'on vénérait la mémoire d'Esculape, il y avait une magnifique statue d'Apollon près de laquelle il aimait parfois méditer.

Le corps en marbre de la divinité olympienne se tenait magnifiquement érigé exhibant dans une main une urne parfaite aux bords tournés vers le sol comme si elle cherchait à féconder la terre-mère.

Dans un récipient, aux pieds de l'idole, des encens placés là par des mains dévotes et anonymes brûlaient, parfumant le site d'une odeur délicieuse.

Tourmenté par d'insupportables angoisses, Tatien pleurait malgré lui en se remémorant ses propres expériences.

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