Читаем Cinquante ans plus tard полностью

De retour en ce monde, j'ai été à nouveau ravi à tes bras, obéissant aux rudes épreuves que j'aurais encore à supporter pendant longtemps ! Jésus, néanmoins, qui nous bénit de son trône de lumière et de miséricorde, de pardon et de bonté infinie, permettra que je sois avec toi dans tes témoignages de foi et d'humilité consacrés à l'exaltation spirituelle de tous les êtres bien-aimés qui gravitent dans l'orbite de nos destinés ! Et si Dieu bénit mes espoirs et mes prières sincères, je reviendrai auprès de ton cœur dans les luttes farouches... Attends et garde toujours confiance !... Dans son indicible magnanimité, le Seigneur permet que nous puissions revenir des chemins providentiels de la tombe pour consoler les cœurs liés aux nôtres et qui sont encore retenus dans les tourments de la chair... Ce n'est que là dans les demeures du Seigneur, où le bonheur et la paix se confondent, que nous pourrons nous reposer dans son amour grand et saint, marchant main dans la main vers les triomphes suprêmes, sans inquiétudes et sans les rudes épreuves du monde !...

Pendant longtemps la voix caressante de Cirus a parlé à son cœur, manifestant à son esprit sensible les plus saintes consolations et les plus doux espoirs ! Au comble de son éblouissement spirituel, la jeune chrétienne a ressenti les joies les plus émouvantes désirant que cette minute glorieuse se prolonge à l'infini...

Quand la parole de son bien-aimé sembla se perdre dans des vibrations calmes et profondes, Célia l'a supplié de l'accompagner dans toutes ses pérégrinations terrestres, implorant son soutien et sa protection à tout instant. Elle lui a confié ses sentiments les plus secrets et ses espoirs angoissés quant à sa nouvelle situation. Alors que Cirus semblait lui sourire gentiment, il lui promettait son concours incessant à travers toutes les embûches et réaffirmait sa confiance en l'assistance du Seigneur qui ne les abandonnerait pas...

Le lendemain, elle était réconfortée, laissant transparaître sur son visage la sérénité intime de son esprit.

Le vieillard remarqua avec joie ce changement et comme s'il était en constants préparatifs de départ pour la tombe, il ne perdit pas l'occasion d'éclairer la jeune fille quant aux problèmes qui l'attendaient dans sa vie solitaire à Alexandrie. Avec une sollicitude extrême, il lui décrivait en détails la nouvelle vie qui allait commencer pour elle, il lui fournissait les noms de ses anciens compagnons de foi et l'informait de toutes les habitudes de la communauté.

Dans ses vêtements d'homme, Célia écoutait ses propos affectueux et bienveillants gardant au fond d'elle le désir de prolonger indéfiniment cette vie oscillante afin de ne jamais plus se séparer de ce cœur gentil et amical ; mais malgré ses plus chers espoirs, l'état du vieillard s'aggrava brusquement. Ce fut en vain qu'elle redoubla d'efforts pour lui rendre son « tonus vital » au niveau physique et, assisté par la jeune fille qui faisait tout ce qui était en son pouvoir, le vieux Marin a reçu la visite du préteur de la ville qui, répondant à sa demande imminente, vint recevoir ses dernières volontés.

Le mourant, qui avait présenté la jeune fille comme étant son fils, a demandé à ce que lui soient remis ses maigres économies, en prévision de son départ pour l'Afrique dès qu'il serait décédé.

Marin - l'a interpellé l'autorité, après les nécessaires observations -, ce jeune homme partage-t-il tes superstitions ?

Le généreux vieillard qui comprit la portée de la question posée, lui répondit franchement :

En ce qui me concerne, nous n'avons pas à cogiter de mes convictions religieuses connues de tous, depuis que je suis entré dans cette maison ! Je suis chrétien et je saurai mourir intègre dans ma foi !... Quant à mon fils, qui devra partir pour Alexandrie afin de s'occuper de nos intérêts particuliers, il est libre de choisir les idées religieuses qui lui conviendront.

Le préteur a regardé avec affection le jeune homme triste et abattu, et dit :

Encore heureux!...

Puis il a salué le mourant qui semblait vivre ses derniers instants et il les a laissés tous les deux échanger leurs dernières impressions en toute tranquillité.

Marin fit remarquer à son pupille que cette réponse habile était destinée à faire en sorte que le préteur de Minturnes accomplisse ses volontés, sans réticence et en toute légalité, lui recommandant de prendre toutes les mesures que son décès exigerait. Célia écoutait ses exhortations rauques et entrecoupées extrêmement accablée, mais comme dans toutes les tristes circonstances de sa vie, elle s'en remit à Jésus.

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