Читаем Dragons d'une aube de printemps полностью

— Précaution inutile, je lui ai laissé un message… pour lui expliquer mon absence. D’ailleurs, je serai de retour avant l’aube. J’ai besoin de prendre l’air, c’est tout.

— J’imagine ! Cela fait trois jours que tu n’as pas quitté sa chambre ! Ou plutôt, trois nuits ! Allons, ne te fâche pas ! On ne peut qu’admirer un homme capable de la captiver si longtemps ! Où est-elle partie ?

— La Dame Noire est allée dans l’est, près de la Solamnie, régler une affaire urgente, répondit l’officier en fronçant les sourcils. À ta place, je n’essaierais pas de me mêler de ses affaires.

— Bien sûr que non, n’aie crainte… Bon, eh bien je te souhaite le bonsoir… Comment t’appelles-tu, déjà ? Je n’ai pas retenu ton nom quand elle nous a présentés.

— Tanis. Tanis Demi-Elfe, répondit sèchement le soldat. Bonsoir.

D’un geste vif, il se drapa dans sa cape et ouvrit la porte. Un vent violent s’engouffra dans la salle, soulevant les papiers de l’aubergiste. Les chandelles s’éteignirent. À grand-peine, l’officier referma la porte derrière lui, rendant à l’auberge sa douce quiétude.

Par la fenêtre, le patron suivit des yeux l’officier qui s’éloignait, sa cape gonflée par le vent. Il n’était pas seul. Dès que la porte eut claqué, le draconien affalé sur sa table avait relevé la tête. Ses petits yeux reptiliens s’allumant. D’un pas ferme, il était sorti à son tour. Les flammes dansantes des grands braseros éclairaient çà et là les rues noires battues par la pluie. Il sembla à l’aubergiste que l’officier empruntait la rue qui menait en ville. Le draconien se faufilait derrière lui à la faveur de l’obscurité.

L’aubergiste secoua son valet endormi dans l’office.

— Tempête ou pas tempête, j’ai l’impression que la Dame Noire viendra ce soir, lui dit-il. Réveille-moi quand elle arrivera. Non, réflexion faite, se ravisa-t-il aussitôt, laisse-moi plutôt dormir.

La ville de Flotsam s’était repliée sur elle-même pour faire face à la tempête. Les tavernes habituellement ouvertes jusqu’à l’aube n’offraient ce soir que de tristes façades aux volets tirés. Le froid glacial avait vidé les rues.

Longeant les façades abritées du vent, Tanis marchait à vive allure, tête baissée, la barbe constellée de petits glaçons qui lui labouraient le visage. De temps à autre, il jetait un coup d’œil en arrière pour s’assurer qu’on ne le suivait pas. Mais les tourbillons de grêle et la pluie rendaient la visibilité presque nulle. Le froid s’insinuait en lui et l’engourdissait. Sans s’inquiéter davantage, il se concentra sur le chemin qu’il parcourait.

Il était depuis quatre jours à Flotsam, et il avait passé le plus clair de son temps avec elle. Il s’efforça de ne plus penser à ça et d’être attentif aux enseignes. Elles lui permettraient de reconnaître l’endroit qu’il cherchait sous la pluie. Tout ce qu’il savait, c’était que ses amis logeaient dans une auberge, quelque part à la lisière de la ville, loin de la jetée et de ses bouges. Que ferait-il s’il se perdait ? Mieux valait ne pas y penser…

Après avoir erré dans les rues glissantes, il reconnut avec soulagement l’enseigne qui se balançait au vent. Il avait oublié le nom, mais se le rappela en voyant l’inscription : L’Auberge des Quais.

Un nom idiot, songea-t-il en posant sur la poignée de la porte une main que le froid paralysait. Le vent s’engouffra avec lui dans l’auberge. Il eut toutes les peines du monde à refermer l’huis.

Il n’y avait personne pour l’accueillir. À la lueur du feu de cheminée, Tanis vit un bout de chandelle sur le comptoir, déposé là à l’intention des hôtes tardifs. Il dut se dégourdir les doigts pour parvenir à allumer la mèche, puis commença à monter l’escalier.

S’il avait eu la présence d’esprit de jeter un coup d’œil par la fenêtre, il aurait surpris la silhouette qui s’abritait sous le porche d’en face.

— Caramon !

Le grand guerrier s’était redressé, la main sur le pommeau de l’épée. Il se tourna d’un air interrogateur vers son frère.

— J’ai entendu un bruit, chuchota Raistlin. On aurait dit le frottement d’un fourreau contre une armure.

Caramon réfléchit un instant puis se dirigea à pas de loup vers la porte. À son tour, il entendit ce qui avait troublé le sommeil de son jumeau. Un homme en armure marchait dans le couloir. Caramon vit sous la porte le faible rai de lumière que jetait sa chandelle. Le bruit s’arrêta devant leur chambre.

Caramon referma la main sur la garde de son épée et fit signe à son frère de se cacher. Raistlin, les yeux dans le vide, s’exécuta. Il se préparait mentalement à lancer un sort. Les deux jumeaux excellaient à combiner l’art de la magie avec celui des armes.

D’un geste vif, Caramon ouvrit brusquement. Saisissant la silhouette debout devant lui, il la tira à l’intérieur de la pièce, et la jeta violemment sur le sol. La chandelle s’éteignit.

Raistlin avait entonné une incantation destinée à immobiliser leur victime dans une sorte de toile d’araignée gluante.

— Arrête, Raistlin ! Arrête ! cria l’homme à terre.

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Андрей Боярский

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