— Raist ! Non !
Des mains douces lui caressaient le visage. Il entendit parler autour de lui, mais il n’avait aucune envie de comprendre ce qui se disait, ni même d’ouvrir les yeux. Sa douleur n’en deviendrait que plus réelle.
— Je voudrais dormir, s’entendit-il dire avant de retomber dans l’inconscience.
Il approchait d’une autre Tour. La Tour des Étoiles, au Silvanesti. Raistlin, revêtu d’une robe noire, soutenait son frère blessé. Le sang coulait de son bras ouvert par un javelot, qui avait failli l’arracher.
— Je voudrais me reposer, dit Caramon.
Raistlin l’installa contre le mur de la Tour et s’apprêta à partir.
— Raist ! Ne t’en va pas ! Ne me laisse pas seul ici !
Le guerrier se trouvait sans défense contre les hordes de spectres elfes qu’ils le guettaient dans l’ombre. Seul le sortilège de Raistlin les retenait.
— Raist ! Ne me quitte pas ! cria Caramon.
— Alors, quel effet cela fait-il, d’être épuisé et abandonné ? fit Raistlin.
— Raist ! Tu es mon frère !
— Tu sais, Tanis, je l’ai déjà tué une fois ; je peux recommencer !
— Raist ! Non ! Raist !
— Caramon, je t’en prie…, dit une voix douce, réveille-toi ! Caramon ! Reviens à toi. J’ai besoin de toi.
Mais les mains et la voix ne le laissaient pas tranquille. Elles s’accrochaient à lui, l’arrachant aux profondeurs où il désirait sombrer.