Читаем Ensemble, c’est tout полностью

Il souriait dans son sommeil. D'abord parce que c'était un joli délire et ensuite parce que son souffle le chatouillait par-delà les abîmes.

- Oui... Qu'on en finisse... Je vais te violer pour avoir une bonne raison de te prendre dans mes bras...

Mais ne bouge pas surtout... Si tu te débats, je t'étouffe mon petit gars...

Il voulut tout rassembler, son corps, ses mains et ses draps pour être sûr de ne pas se réveiller mais quelqu'un le retenait par les poignets.

À la douleur, il réalisa qu'il ne rêvait pas, et, parce qu'il souffrait, il comprit son bonheur.

En posant ses paumes sur les siennes, Camille sentit le contact de la gaze :

— Tu souffres ?

— Oui.

— Tant mieux.

Et elle commença à bouger.

Lui aussi.

— Ttt ttt, se fâcha-t-elle, laisse-moi faire...

Elle recracha un bout de plastique, le chapeauta, se cala dans son cou, un peu plus bas aussi et passa ses mains sous ses reins.

Au bout de quelques allées et venues silencieuses, elle s'agrippa à ses épaules, se cambra et jouit en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire.

— Déjà ? demanda-t-il un peu déçu.

— Oui...

— Oh...

— J'avais trop faim...

Franck referma ses bras sur son dos.

— Pardon... ajouta-t-elle.

— Pas d'excuse qui tienne, mademoiselle... Je vais porter plainte.

— Avec plaisir...

— Non, pas tout de suite... Je suis trop bien, là... Reste comme ça, je t'en supplie... Oh merde...

— Quoi ?

— Je suis en train de te foutre de la Biafine partout...

— Tant mieux, sourit-elle, ça pourra toujours servir...

Franck ferma les yeux. Il venait de toucher le gros lot. Une fille douce, intelligente et coquine. Oh... Merci mon Dieu, merci... C'était trop beau pour être vrai.

Un peu poisseux, un peu graisseux, ils se rendormirent tous les deux, sous un drap qui sentait le stupre et la cicatrisation.

<p>20</p>

En se réveillant pour aller voir Paulette, Camille marcha sur son réveil et le débrancha. Personne n'osa le réveiller. Ni la maisonnée distraite, ni son chef qui prit son poste sans moufter.

Comme il devait souffrir, le pauvre...

Il sortit de sa chambre vers deux heures du matin et frappa à la porte du fond.

Il s'agenouilla au pied de son matelas.

Elle lisait.

— Hum... Hum...

Elle baissa son journal, leva la tête et fit l'étonnée:

— Un problème ?

— Euh... M'sieur l'agent, je... Je viens pour une main courante...

— On vous a volé quelque chose ?

Hé, ho, ça va ! On se calme ! Il n'allait pas répondre « mon cœur » ou une connerie dans le genre...

— C'est-à-dire que... euh... On s'est introduit chez moi hier...

— Ah bon ?

— Oui.

— Mais vous étiez là ?

— Je dormais...

— Vous avez vu quelque chose ?

- Non.

- Comme c'est fâcheux... Vous êtes bien assuré au moins?

- Non, repondit-il penaud.

Elle soupira :

- Voilà un témoignage bien vague... Je sais que ces choses-là ne sont jamais très agréables, mais... Vous savez... Le mieux ce serait encore de procéder à une reconstitution des faits...

- Ah?

— Ben oui...

D'un bond, il était sur elle. Elle hurla.

— Moi aussi j'ai la dalle, moi aussi ! J'ai rien bouffé depuis hier soir et c'est toi qui vas trinquer Mary Poppins. Putain, depuis le temps que ça gargouille là-dedans... J'vais me gêner, tiens...

Il la dévora de la tête aux pieds.

Il commença par lui picorer les taches de rousseur puis la grignota, la becqueta, la croqua, la lécha, la goba, la pignocha, la chipota, la mordilla et la rongea jusqu'à l'os. Au passage, elle prit du plaisir et le lui rendit bien.

Ils n'osaient plus s'adresser la parole ni même se regarder.

Camille se désola.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta-t-il.

- Ah monsieur... Je sais, c'est trop bête, mais il m'en fallait un deuxième exemplaire pour nos archives et j'ai oublié de mettre le carbone... Il va falloir tout recommencer depuis le début...

- Maintenant ? ?

- Non. Pas maintenant. Mais il ne faudrait pas trop tarder quand même... Des fois que vous oubliiez certains détails...

- Bon... Et vous, vous... Vous croyez que je serai remboursé ?

— M'étonnerait...

— Il a tout pris, vous savez ?

— Tout ?

— Presque tout...

— Dur...

Camille était allongée sur le ventre et avait posé son menton sur ses mains.

— Tu es belle.

— Arrête... fit-elle en s'enfouissant dans le creux de ses bras.

— Nan, t'as raison, t'es pas belle, t'es... J'sais pas comment dire... T'es vivante... Tout est vivant chez toi: tes cheveux, tes yeux, tes oreilles, ton petit nez, ta grande bouche, tes mains, ton cul adorable, tes longues jambes, tes grimaces, ta voix, ta douceur, tes silences, ton... ta... tes...

— Mon organisme ?

— Ouais...

— Je suis pas belle mais mon organisme est vivant. Super, la déclaration... On me l'avait jamais faite celle-ci...

— Joue pas avec les mots, se rembrunit-il, c'est trop facile pour toi... Euh...

— Quoi ?

— J'ai encore plus faim qu'avant... Il faut vraiment que j'aille manger quelque chose, là...

— Bon eh ben, salut... Au plaisir, comme on dit.

Il paniqua :

— Tu... tu veux pas que je te ramène un truc?

— Qu'est-ce que tu me proposes ? fit-elle en s'étirant.

— Ce que tu veux...

Puis, après un temps de réflexion :

— ... Rien... Tout...

— OK. Je prends.

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