Qu’importe cette jalousie qui seule
L’occupe: gra ce a` sa femme, il tire
Cela des teґne`bres. Ce n’est pas eґcrit,
Il n’est qu’un eґgal — face a` un eґgal...
Et nous ne nous rencontrons pas.
Dans un monde ou` chacun
S’abaisse et s’exteґnue,
Je sais — un seul
Egale ma vertu.
Dans un monde ou` tant
Et plus nous seґduit,
Je sais — un seul
Egale mon eґnergie.
Dans un monde ou` tout
Est lierre, moisissure,
Je sais — un seul,
Toi, — dans l’absolu,
Mon eґgal.
Tentative de jalousie
C a va comment, la vie, pour vous —
Avec une autre — Plus simple, non?
Un coup de rame, et la meґmoire aussito t,
Comme la rive, au loin s’eґcarte
De moi, le a` la deґrive, (dans le ciel
Pas dans l’eau!). Ames! Vous serez
Des surs, toutes deux, vous,
Les a mes, pas des amantes!
C a va comment, la vie, pour vous —
Avec une simple femme? Sans
Les diviniteґs? Vous avez deґtro neґ
Votre reine (vous aussi, par la` me me),
C a va comment, la vie, pour vous —
Les tracas — les tendresses? Et le reґveil —
Comment? Et que faites-vous, malheureux,
De l’immortelle vulgariteґ?
«Des affrontements, puis des sursauts —
C a suffit! Je trouverai ailleurs!»
C a va comment, la vie, pour vous — avec
N’importe qui, vous, que j’avais choisi?
Plus traditionnelle, plus mangeable —
La cuisine? On s’en lasse — a` qui la faute…
C a va comment, la vie, pour vous — avec
Un fanto me, vous, qui avez trahi le Sinaї?
C a va comment, la vie, pour vous — avec
L’une ou l’autre, ici ou la`? Votre moitieґ,
Vous aimez? Et la honte, comme les re nes de Jupiter,
Est-ce qu’elle fouette votre front?
C a va comment, la vie, pour vous —
La santeґ — c a va? Et le chant — comment?
Et la plaie de l’immortelle conscience,
Comment la matrisez-vouz, malheureux?
C a va comment, la vie, pour vous — avec
Votre sous-produit? Et le prix — lourd?
Apre`s les marbres de Carrare, c a va
Comment, la vie, pour vous — avec la camelote,
Le pla tre? (Il est sculpteґ dans la masse,
Dieu, et le voici reґduit en morceaux!).
C a va comment, la vie, avec la cent-millie`me —
Pour vous — qui avez connu Lilith!
Est ce qu’elle s’use la nouveauteґ
D’un article de pacotille? Las des philtres,
C a va comment, la vie, pour vous —
Avec la femme pratique, sans sixie`me
Sens?
Alors, te te entre les mains: heureux?
Non? Dans le fond sans profondeur,
Comment c a va, mon cheґri? Pire, ou
Comme pour moi
Aupre`s d’un autre?
Amour
Le yatagan? Les flammes? C’est trop! —
Plus modestement, un mal, familier,
Comme la paume de mains aux yeux, —
Comme le nom d’un enfant —
Aux le`vres.
Il est vivant, le deґmon
En moi, il n’est pas mort!
Dans le corps: dans une cale,
En soi-me me: en prison.
Le monde: — les murs.
Une issue: — la hache.
(Le monde — une sce ` ne, —
Balbutie le comeґdien.)
Le bouffon boiteux,
Lui, n’a pas heґsiteґ.
Dans le corps: — dans la gloire,
Dans le corps: — dans une toge.
Vis longtemps! Tu es
Vivant, — tiens a` ta vie!
(Seuls les poe`tes sont dans
Leurs os: — dans leur mensonge!)
Non, pas de promenade pour
Nous, confreґrie de chantres.
Dans le corps: — dans un peignoir
Paternel et douillet.
Nous valons mieux. Dans
Le coton, nous deґpeґrissons.
Dans le corps: — dans une stalle,
En soi-me me: — dans un four.
Nous n’accumulons pas de
Denreґes peґrissables.
Dans le corps: — dans un mareґcage,
Dans le corps: — dans un caveau.
Dans le corps: — en exil
Extre me. — Deґperdition!
Dans le corps: — dans un myste`re,
Sur les tempes: — dans l’eґtau
Du masque de fer.
Petite torche
La Tour Eiffel — a` porteґe de la main!
Va, a` ta main, grimpe.
Mais, tous, nous l’avons vue, et
Aujourd’hui la voyons, et d’autres choses,
Il nous parat ennuyeux
Et pas beau, votre Paris…
«Russie, ma Russie, pourquoi
Bru ler d’un feu si clair?»
Poeme a son fils
Notre conscience — n’est pas votre conscience.
Allez — Assez! — Oubliez tout, enfants,
Ecrivez vous-me mes le reґcit
De vos jours et de vos passions.
Loth, et sa famille de sel —
C’est notre album de famille.
Enfants, reґglez vous-me mes les comptes
Avec la ville qu’on veut faire passer pour —
Sodome. Tu n’as pas frappeґ ton fre`re —
C’est clair, pour toi, mon ange!
Votre pays, votre sie`cle, votre jour, votre heure,
Et notre peґcheґ, notre croix, notre dispute, notre
Cole`re. Serreґs dans une pe`lerine
D’orphelin de`s votre naissance —
Cessez de prendre le deuil
Pour cet Eden que vous n’avez pas
Connu! Et pour des fruits — que vous n’avez
Jamais vus. Comprenez: il est aveugle —
Celui qui vous emme`ne a` l’office des morts
Pour le peuple, et qui mange du pain,
Et qui vous en donnera — comme
C’est rapide, de Meudon au Kouban…
Notre querelle — n’est pas votre querelle.
Enfants, creґez vous-me mes vos propres
Deґsaccords.
Je te remercie, cher fide`le bureau!
Tu m’as donneґ ton arbre
Pour devenir bureau — et
Tu restes — un arbre vivant!
Avec ce jeu de jeunes feuillages
Au-dessus des sourcils, cette eґcorce vivante,
Les larmes d’une reґsine vivante, et
Des racines jusqu’au treґfonds de la terre.
Jardin
Pour cet enfer,
Pour ce deґlire,
Donne-moi un jardin,
Pour mes vieux jours.
Pour les vieilles anneґes,
Pour les vieux malheurs:
Le travail — les anneґes,