Chez moi a` Moscou — brillent les coupoles,Chez moi a` Moscou — les cloches sonnent,Et les seґpultures, chez moi, sont aligneґes, —Y dorment les tzarines et les tzars.Tu ne sais pas, toi, qu’a` l’aube, au Kremlin,On respire plus a` l’aise — que partout ailleurs!Tu ne sais pas, toi, qu’a` l’aube, au Kremlin,Et jusqu’a` l’aube, je te prie comme un dieu.Et tu passes au-dessus de la Neva,Au moment ou`, au-dessus de la Moscova,Je me tiens te te baisseґe,Et les reґverbe`res tombent de sommeil.De toute mon insomnie je t’aime,De toute mon insomnie je t’eґcoute —Lorsque partout dans le KremlinS’eґveillent les carillonneurs.Mais mon fleuve — avec ton fleuve,Mais ma main — avec ta mainNe se rencontrent pas, o ma Joie,Tant que l’aube n’a pas rejoint l’aube nouvelle.
6
On pensait — un homme!On l’a fait mourir.Il est mort. A jamais.— Pleurez sur l’ange mort!A la fin du jour,Il chantait la beauteґ du soir.Trois flammes de cireTressaillent, superstitieusement.Des rayons eґmanaient de lui —Cordes bru lantes sur la neige.Et trois cierges de cire — etLe tout au soleil! Au porteur de lumie`re!O, regardez — comment les sombresPaupie`res se sont enfonceґes!O, regardez — commentSes ailes se sont briseґes!Le reґcitant noir reґcite,Les gens oisifs fla nent...— Le chantre mort reposeEt ceґle`bre la reґsurrection.
7
Probablement — derrie`re ce petit boisLe village, ou` je vivais.Probablement — l’amour est plus simple,Il est plus facile, que je ne croyais.Oheґ! — Les diables, crevez donc!Il s’est souleveґ, il a leveґ — le fouet —Et, apre`s l’injure — le coup, cinglant,Et, de nouveau, les grelots chantent.Au-dessus des bleґs faiblissants, miseґrables,La perche se dresse — et apre`s elle une autre perche,Et le fil de fer haut dans le ciel chante,Et il chante la mort.
8
Et une nueґe de mouches autour de haridelles indiffeґrentes,Et le cher andrinople de Kalouga gonfleґ par le vent,Et le cri des cailles, et le grand ciel, etLe flot des choches par-dessus le flot des bleґs,Et les parlotes: les Allemands, — c’est assez mais jusqu’ou`! —Et la croix tre`s jaune derrie`re le petit bois bleu,Et la douce chaleur, et un tel eґclat en tout,Et ton nom, qui sonne comme: Ange.