Pas une co te casseґe —Une aile briseґe.Pas la poitrine traverseґeDes fusilleґs. Cette balleNe peut s’extraire. Les ailes sontIrreґparables. Il vivait mutileґ.Tenace, elle est tenace la couronne d’eґpines!Qu’importe au deґfunt — l’eґmotion de la masse,Et le duvet de cygne des flatteries feґminines...Lui, il passait, solitaire, sourd,Il figeait les couchers de soleil,Absent, comme une statue sans regard.Une seule chose vivait encore en lui:Une aile briseґe.
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Sans cri, sans appel: un couvreurQui tombe d’un toit. — Mais,Peut-e tre es-tu revenu, —Peut-e tre, coucheґ dans un berceau?Tu bru les et ne te consumes pas,Flambeau, pour peu de temps...Laquelle parmi les mortellesTe berce, en ton berceau?Fardeau bien-heureux!Roseau propheґtique!Qui donc me diraDans quel berceau?«Pas vendu, pour l’instant!»Je ferai seulement, avec, en moi,Cette jalousie, un vaste mondeSur la terre de Russie.Je traverserai d’un boutA l’autre les terres de minuit.Ou` est sa bouche — sa blessure — ,Ou` sont le plomb, le bleu de ses yeux?Le saisir! Toujours plus fort!L’aimer, n’aimer que lui!Qui me dira tout basEn quel berceau tu es?Des perles, une a` une, et l’ombre,Mousseline endormie. OmbreD’une couronne aiguiseґe,D’eґpines, pas de laurier.Pas un rideau, un oiseauQui deґplie ses ailes blanches!— Et natre a` nouveauPour qu’a` nouveau la neige te couvre?L’attirer plus fort! Le tenirPlus haut! Ne garder que lui!Qui me souffleraEn quel berceau tu es?Mon exploit est peut-e tre faux,Et mes efforts — vains.Tu vas peut-e tre dormir,Comme en terre, jusqu’au dernier chant.Je vois a` nouveau — le creuxProfond de tes tempes.Aucune musique ne pourraEffacer une telle fatigue.La souveraine pature,Le silence sur, rouilleґ.Le gardien me montreraLe berceau.
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Comme endormi, comme ivre,Au deґpourvu, sans preґparation,Creux des tempes:Conscience aux aguets.Orbites transparentes:Mort et clarteґ.Vitre transparenteDu re veur, du voyant.N’est-ce pas toiQui n’as pas supporteґLe son de sa robe bruyanteDe retour au pays de chez Hade`sN’est-ce pas cette te teQui flottait, pleine de cliquetisArgentins, le longDe l’He`bre endormi?