Rec ois, mon Dieu, rec ois mon obolePour la soliditeґ du temple. Je ne chantePas l’arbitraire de mon amour, je chanteLa blessure de ma patrie...Non le coffre rouilleґ de l’avare —Ni le granit — useґ par les genoux!Mais, pour tous: le heґros et le tzar,Pour tous — un juste — un chantre — la mort.Le Dniepr brise la glace et la RussieCoule vers toi, comme Pa ques. —Et bouscule les planches du cercueilDans une grande crue de mille voix.Pleure ainsi mon cur, et chante la gloire!Et que l’amour mortel soit jalouxDe tes cris — pour quelle autre millie`me fois? —Car cet amour-la` se reґjouit de ton chant.J’aime embrasserLes mains, et j’aimeDonner des noms,Et aussi — ouvrirDes portes!— Grandes-ouvertes — sur la nuit noire!Et me tenir la te te,Ecouter ce pas, lourd,Quelque part, qui devient leґger,Et le vent, qui secoueLa somnolante, l’insomniaqueFore t.Et la nuit!Quelque part, des sources coulent,Le sommeil me gagne.Je dors presque.Quelque part, un homme,Dans la nuit, s’enfonce.Dans ma tre`s grande ville — la nuit.Je quitte — la maison endormie.Les gens pensent: une femme, une fille, —Mon seul souvenir: — la nuit — .Le vent de juillet me pousse — en chemin,Et la` une musique par la fene tre — un rien.Le vent, aujourd’hui, jusqu’a` l’aube — souffleraAu travers de la poitrine — dans la poitrine.Un peuple noir, et, par la fene tre — une lumie`re,Et le carillon de la tour, et dans la main — une fleur,Et ce pas-la` n’embote le pas de personne,Et cette ombre-la` — n’est pas la mienne.Les feux de la feuille nocturne dans la bouche,Comme les chanes des colliers en or — le gou t!Deґlivrez-moi des liens diurnes, amis,Comprenez, je ne suis pour vous qu’un re ve.Noire comme la pupille, comme la pupille tu sucesLa lumie`re — et je t’aime, nuit — qui vois si bien.Laisse ma voix te chanter, aїeule des chants,Qui tiens la bride des quatre vents. Je t’appelle,Je chante tes louanges et ne suis qu’un coquillageQue la voix de l’oceґan n’a pas encore deґserteґ.J’ai deґja` trop regardeґ dans la pupille des hommes!Nuit! Reґduis-moi en cendres, soleil noir, — nuit!Qui dort, la nuit? Personne ne dort!L’enfant, dans son berceau, crie,Le vieillard veille a` sa propre mort,Et le jeune garc on parle a` sa jolie;Il souffle sur ses le`vres,Il la regarde dans les yeux.Si tu t’endormais, ou` serais-tu, a` ton reґveil?Nous aurons, nous aurons bien le temps de dormir!Le garde au regard vigilant passeDe maison en maison, avec sa lanterne rose.Et, sur l’oreiller, ce qui, par morceaux, gronde,Agite sa bruyante creґcelle: — ne dors pas —Tiens bon! J’insiste! Sinon — l’eґternelSommeil! — Sinon — la maison eґternelle.Voici — de nouveau — une fene tre,Ou` — de nouveau — on ne dort pas.On y boit du vin — peut-e tre —,On n’y fait rien — peut-e tre —.Ou alors, tout simplement,Deux mains ne peuvent se seґparer.Il y a, dans chaque maison,Ami, une fene tre pareille.Le cri des seґparations, des rencontres —Toi, fene tre dans la nuit!Des centaines de bougies — peut-e tre —,Trois bougies — peut-e tre... —Pas cela, et pas de reposPour mon esprit.Et cela — cette chose me me —Dans ma maison.Prie, mon ami, pour la maison sans sommeil,Pour la fene tre eґclaireґe!