Читаем Франция в эпоху позднего средневековья. Материалы научного наследия полностью

«Et ce fist-il, pour eux josnes et simples gentilshommes recorder leurs haichemens et blasons d'armes, par leurs simplesses oublyez. Et car nul ne devoit jouster, se il n'avoit son haichement sur son heaume, et son escu couvert de ses armes, furent plusieurs bien nobles hommes de ce royaume, qui `a moy vinrent, se je savoye quelz armes ils portoient, dont l'un… me dist: “ha, mon p`ere, se vous ne me secourez, je suis empeschierz, car vous savez que on ne peust jouster, qui n'a son tymbre sur son chief et son escu de ses armes, et par ma foi, je ne le scay pas bien”».{638}

Aussi a-t-on d'assez bonnes raisons de supposer que si l'auteur recut la commande de composer pour le roi Ren'e une description po'etique de la joute, il lui fut indiqu'e pr'ecis'ement ce qui devait ^etre repr'esent'e. Voil`a pourquoi la description des armes, des caparacons, et des timbres tient une place si essentielle. Mais de qui recut-il cette commande? Car, dit-il, il ne connaissait aucune des personnalit'es.

Pourtant trois des participants lui 'etaient connus. Et d'abord le plus proche compagnon d'armes du roi Ren'e, le s'en'echal de Poitou et de Provence Louis de Beauvau, et sa femme, Jeanne de Beauvau. Il dit lui-m^eme qu'il conna^it celle-ci, lorsqu'il parle de la pr'esence de dames `a la f^ete et remarque:

De dames y eut habondance Desquelles je n'ay cognoissance Fors de la plus doulce en France: Ma dame de Beauvau. (str.42)

Cette 'epith`ete de «la plus doulce en France», il n'en gratifie m^eme pas l''epouse de Ren'e, la reine Isabelle, `a laquelle, bien s^ur, il rend un hommage positif. Il ne dit pas express'ement qu'il conna^it Louis de Beauvau, mais les 'eloges dont il le comble, l'attestent assur'ement (str. 70). Notre auteur ne prodigue des 'eloges aussi g'en'ereux qu'`a un seul personnage, Jehan de Montejean dont il 'ecrit en particulier:

Jure a Dieu et a sainte Luce Que, si j'avoie est'e en Pruce, Sa layault'e recouvr'ee eusse. Autant vouldroie son renom Que proesse que avoir sceusse: En luy n'a desdaing ne repusse Et trop mains mal qu'en une pusse. Et par tous lieux tel le tien on. (str. 190)

Sur le caparacon de son cheval 'etaient cousues les lettres J et B. 'Etaient-ce les initiales de Jeanne de Beauvau?

Bien s^ur tout ceci nous autorise seulement `a dire que notre auteur connaissait quelque peu ces gens. Louis de Beauvau, si l'on en juge par les 'eloges que notre auteur fait de sa g'en'erosit'e, avait vraisemblablement 'et'e `a un moment ou `a un autre son bienfaiteur. Enfin on peut supposer que connaissant parfaitement les go^uts du roi Ren'e, il fut le commanditaire de la description de la joute. Louis de Beauvau n''etait lui-m^eme pas 'etranger aux exercices po'etiques, et il 'ecrivit plus tard un po`eme sur la joute de Tarascon de 1449. Et si de quelque facon il connaissait notre auteur, il a pu aussi conna^itre sa capacit'e `a s'acquitter d'une telle t^ache.

Notre auteur, effectivement, est un assez bon versificateur, il observe avec rigueur dans chaque strophe le syst`eme des rimes, ce qui est chez lui une pr'eoccupation particuli`ere (str. 242). Cela montre que c''etait un homme cultiv'e et qu'il avait d'ej`a compos'e des oeuvres po'etiques. Lesquelles? On ne le sait pas, mais on peut dire avec certitude que d'ecrire des f^etes de chevalerie 'etait pour lui une nouveaut'e. Il se sent trop mal assur'e dans cette carri`ere et craint trop de dire les choses autrement qu'il faut. Il s'excuse de

mon entendement mineur Qui n'a sentement de bien dire En chouse qui soit de valeur. (str. 244)

Il ne s'agit pas ici d'humilit'e et d'autod'enigrement, si caract'eristiques des 'ecrivains m'edi'evaux, particuli`erement d''etat religieux, mais pr'ecis'ement de la peur de para^itre gauche et malhabile aux yeux des gens du monde;

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