Читаем Франция в эпоху позднего средневековья. Материалы научного наследия полностью

Des festivit'es, il ne retient presque exclusivement que les duels sur la lice. En outre ce ne sont pas les combats ni leurs r'esultats qui l'int'eressent surtout. Bien souvent il ignore l'issue des engagements car pour lui c'est autre chose qui est important. Il aurait pu conna^itre les r'esultats des duels par des notes ou des t'emoignages, mais il n'eglige tout cela et ne trouve m^eme pas n'ecessaire de s'excuser et de se justifier du fait qu'il ne sait ou ne se rappelle pas qui a obtenu le rubis et qui le brillant. En revanche, il pr'esente chaque fois ses excuses ou une justification quand il ne sait ou ne se rappelle pas ce qui pour lui est le plus important: les noms des participants engag'es dans le duel, leurs armes, les timbres avec les diff'erentes figures symboliques, et la couleur des caparacons. Ainsi quand il ignore la couleur du caparacon du comte de Tancarville, il dit:

Mais dire ne puis vrayement Quelle coulleur car proprement N'ay peu savoir mes briefvement N'en enquerray plus plainement: Apr`es enferay mencion. (str.51)

Incapable de d'ecrire en d'etail le timbre du seigneur de la Pous-soni`ere, il se justifie `a nouveau:

Son tymbre n'estoit mie entier: D'une esgrete demye antiere Naissant d'un lion, par mani`ere Dont n'ay cognoissance planiere Du lieu estoye bien arri`ere Ou estoient ce jour les esbas. (str.161)

Il fait ainsi allusion au fait qu'il n''etait pas encore `a Saumur. Et quant `a Guillaume Goffier, il ne conna^it ni la couleur du caparacon (houssure) ni le timbre. Cas exceptionnel qui a une cause aussi exceptionnelle:

Si je faulz, vueillez supplier: Ceste heure estoie sus l'eauEt doubte avoye de noyer Tout me commancoit ennuyer; Housseure et tymbre oublier Me fit ce jour, puis me fut beau. (str. 141)

Ainsi c'est au catalogue presque protocolaire des noms des participants, des 'ecus, de la couleur des caparacons et des figures des timbres, que se limite la commande. Et son but est parfaitement clair: imprimer dans la m'emoire de la post'erit'e les hauts faits des vaillants chevaliers:

Affin qu'il en soit longuement En tr`es hault honneur souvenance. (str. 8)

C'est l`a que se trouve le sens de toute la litt'erature de chevalerie, qui avait pour mission d'assurer `a ses h'eros une immortalit'e terrestre.

Il n''etait d'ailleurs pas si important pour un chevalier de remporter la victoire ou d'^etre vaincu. L'honneur, la valeur la plus haute de la chevalerie, qui se cristallise `a la fin du Moyen ^Age, ne d'ependait pas du succ`es, mais de la vaillance et de la vertu.

`A ce propos Antoine de la Salle, un des juges de la joute de Saumur, donne par la bouche de l'h'eroiine de son roman le Petit Jehan de Saintr'e, ces instructions: «Pensez de bien faire et vertueusement perdez ou gaignez honnorablement, car quoy que de vous ad-viengne `a ung tel et sy puissant homme, vous n'y povez avoir que honneur».{637} Aussi l'auteur du Pas de Saumur, ne trouve-t-il pas, semble-t-il, n'ecessaire d'expliquer qui est sorti vainqueur de chaque duel, car ce n''etait pas tant la victoire qui avait du prix que la vaillance et l'honneur.

Mais si l'indication des noms de tous les participants 'etait la condition sine qua non d'une telle description et si l'auteur suit ici une ancienne tradition, la description des armes sur les 'ecus, des caparacons et surtout des timbres, 'etait vraisemblablement une exigence particuli`ere du roi Ren'e. De fait celui-ci accordait une tr`es grande importance aux armes et aux timbres, `a la diff'erence des autres organisateurs de tournois et de joutes. A. de la Salle y fait allusion dans son ouvrage «Des anciens tournois et faicts d'armes», qui rappelle la joute organis'ee par le roi Ren'e en 1445 `a Nancy `a l'occasion du d'epart pour l'Angleterre de sa fille Marguerite. Le roi ordonna alors de faire savoir par des h'erauts que tous ceux qui d'esiraient prendre part `a la comp'etition devaient obligatoirement avoir sur leur heaume les timbres convenables et aussi des lambrequins et des 'ecus avec leurs armes. Cette exigence ne se g'en'eralisa pas dans les tournois et les joutes, et La Salle remarque donc que:

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