Читаем Франция в эпоху позднего средневековья. Материалы научного наследия полностью

Mais m^eme si nous savions son nom, il n'ajouterait presque rien `a son portrait, tel qu'il est d'epeint dans l'oeuvre. Et ce portrait est suffisamment pr'ecis et clair pour conna^itre cet homme et appr'ehender son univers mental. Sous ce rapport, notre texte est bien sup'erieur `a la description po'etique de la joute de Tarascon dont l'auteur est Louis de Beauvau. Le nom de celui-ci est connu, puisqu'il est indiqu'e au d'ebut du texte, mais sa personnalit'e reste, `a la lecture de son oeuvre, terne, sans relief. Et il est impossible de dire `a son sujet quoi que ce soit, en dehors de ce qui est d'ej`a connu par d'autres sources.

Il est clair que notre auteur 'etait un moine, et plus pr'ecis'ement un moine augustin. C'est ainsi qu'il est repr'esent'e dans une miniature montrant la sc`ene de la pr'esentation du manuscrit au roi Ren'e et c'est ainsi qu'il se pr'esente lui-m^eme quand il dit:

Je sui presque demy sauvage, N'ay congnoissance hors ce boucaige, Nuls temps ne voy gens de paraige Fors en ville, court ou festaige. (str. 238)

Il souligne tr`es expressivement la vaillance d'un des participants `a la joute en disant que:

Pour l'arceveschi'e de Rouen N'eusse valu estre son pleige Non туе d'Angiers gran doyan. (str. 129)

`A ses yeux ces deux dignit'es eccl'esiastiques sont les plus hautes dont il puisse r^ever, et le fait qu'il mentionne justement celles-l`a prouve qu'il est Angevin.

La description po'etique de la joute a 'et'e compos'ee selon les propres mots de l'auteur «soubs la noble ob'eissance», c'est-`a-dire sur l'ordre du roi Ren'e (str. 9). Ici se posent deux questions: quand l'oeuvre fut-elle command'ee et quand fut-elle achev'ee? Il n'arriva `a Saumur, 'ecrit-il, que pour la fin des festivit'es, le 3 ao^ut (str. 8). Et bien qu'il dise qu'il se rendit l`a pour recueillir des t'emoignages dignes de foi et «au vray escripre» les 'ev'enements, comme s'il avait recu la commande avant son arriv'ee il semble bien qu'il ne la recut qu'`a son arriv'ee `a Saumur. Sinon, il aurait d^u venir plus t^ot.

Quoi qu'il en soit, une des raisons, sinon la principale, qui l'amenaient l`a, 'etait cette «bonne curiosit'e», qu'il employa d'apr`es lui, pour observer la joute (str. 239). La curiosit'e est d'autant plus compr'ehensible que les combats de chevalerie l'enthousiasmaient. Il 'ecrit `a propos de l'un des duels:

La eusses veu plaisans debas!...La veiss'es jeunesse florir, Haulte noblesse seigneurir Soubz le ciel n'avoit plus bel estre; Homme ne feust, peu enveillir, Estre malade ne mourir: De toute joye secourir Pouvoit chascun et s'i repestre! (str. 133)

Il 'etait manifestement anim'e d'un grand respect pour la chevalerie et la culture courtoise. Arriv'e `a Saumur, il fit

maints toursPar ces salles et ces tours,Vis'e les dames et leurs atours,Leur gent port et doulce mani`ere…(str. 240)

Et tout cela, comme il le dit, pour faire une description exacte. Ses projets, qu'il expose au d'ebut de son oeuvre, 'etaient tr`es ambitieux. Fier de ce que «premier feray conte» sur les f^etes (str. 5) il se propose de raconter

Des rois, ducz, contes et barons. De la dame, de son atour, De son issue, de son retourEt comme l'omme d'armes part Du chastel et vient celle part Ou est le naym et le liepart… (str. 5–6)

Pourtant nous ne trouverons pas dans son oeuvre tout ce qu'il voulait y d'ecrire, loin de l`a. Ni salles de festins, ni atours f'eminins, ni mani`eres, si soigneusement 'enum'er'es.

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