Читаем JOSEPH BALSAMO Mémoires d’un médecin Tome II полностью

Puis, lorsque Gilbert tout joyeux fut sorti refermant la porte derrière lui:

– Ce n’est pas de l’ambition, dit-il, c’est de l’amour!

<p id="_Toc103004990">Chapitre XLVII La femme du sorcier</p>

Au moment où Gilbert, après sa journée si bien remplie, grignotait dans son grenier son pain trempé d’eau fraîche et humait de tous ses poumons l’air des jardins d’alentour, en ce moment, disons-nous, une femme vêtue avec une élégance un peu étrange, ensevelie sous un long voile, après avoir suivi au galop d’un superbe cheval arabe cette route de Saint-Denis, déserte encore, mais qui devait le lendemain s’encombrer de tant de monde, mettait pied à terre devant le couvent des carmélites de Saint-Denis et heurtait de son doigt délicat au barreau du tour, tandis que son cheval, dont elle tenait la bride passée à son bras, piaffait et creusait le sable avec impatience.

Quelques bourgeois de la ville s’arrêtèrent par curiosité autour de l’inconnue. Ils étaient attirés à la fois, nous l’avons dit, d’abord par l’étrangeté de sa mine, ensuite par son insistance à heurter.

– Que désirez-vous, madame? lui demanda l’un d’eux.

– Vous le voyez, monsieur, répondit l’étrangère avec un accent italien des plus prononcés, je désire entrer.

– Alors, vous vous adressez mal. Ce tour ne s’ouvre qu’une fois le jour aux pauvres, et l’heure à laquelle il s’ouvre est passée.

– Comment fait-on alors pour parler à la supérieure? demanda celle qui heurtait.

– On frappe à la petite porte au bout du mur, ou bien on sonne à la grande porte.

Un autre s’approcha.

– Vous savez, madame, dit-il, que maintenant la supérieure est Son Altesse royale Madame Louise de France?

– Je le sais, merci.

– Vertudieu! le beau cheval! s’écria un dragon de la reine regardant la monture de l’étrangère. Savez-vous que, si ce cheval n’est pas hors d’âge, il vaut cinq cents louis, aussi vrai que le mien vaut cent pistoles?

Ces mots produisirent beaucoup d’effet sur la foule.

En ce moment, un chanoine, qui, tout au contraire du dragon, regardait la cavalière sans s’inquiéter du cheval, se fraya un sentier jusqu’à elle, et, grâce à un secret connu de lui, ouvrit la porte du tour.

– Entrez, madame, dit-il, et tirez après vous votre cheval.

La femme, pressée d’échapper aux regards avides de cette foule, regards qui semblaient effroyablement lui peser, se hâta de suivre le conseil et disparut derrière la porte avec sa monture.

Une fois seule dans la vaste cour, l’étrangère secoua la bride de son cheval, lequel agita si brusquement tout son caparaçon et battit si vigoureusement le pavé de son fer, que la sœur tourière, qui avait quitté un instant son petit logement placé près de la porte, s’élança de l’intérieur du couvent.

– Que voulez-vous, madame? s’écria-t-elle, et comment vous êtes-vous introduite ici?

– C’est un bon chanoine qui m’a ouvert la porte, dit-elle; quant à ce que je veux, je veux, si c’est possible, parler à la supérieure.

– Madame ne recevra pas ce soir.

– On m’avait dit cependant qu’il était du devoir des supérieures de couvent de recevoir celles de leurs sœurs du monde qui viennent leur demander secours, à toute heure du jour et de la nuit.

– C’est possible dans les circonstances ordinaires; mais Son Altesse, arrivée d’avant-hier seulement, est à peine installée et ce soir tient chapitre.

– Madame! Madame! reprit l’étrangère, j’arrive de bien loin, j’arrive de Rome. Je viens de faire soixante lieues à cheval, je suis à bout de mon courage.

– Que voulez-vous! l’ordre de Madame est formel.

– Ma sœur, j’ai à révéler à votre abbesse des choses de la plus haute importance.

– Revenez demain.

– Impossible… Je suis restée un jour à Paris, et déjà, pendant cette journée… d’ailleurs, je ne puis pas coucher à l’hôtellerie.

– Pourquoi cela?

– Parce que je n’ai point d’argent.

La sœur tourière parcourut d’un œil stupéfait cette femme couverte de pierreries et maîtresse d’un beau cheval, qui prétendait n’avoir point d’argent pour payer son gîte d’une nuit.

– Oh! ne faites point attention à mes paroles, non plus qu’à mes habits, dit la jeune femme; non, ce n’est point la vérité exacte que j’ai dite en disant que je n’avais point d’argent, car dans toute hôtellerie, on me ferait crédit sans doute. Non! non! ce que je viens chercher ici, ce n’est point un gîte, c’est un refuge.

– Madame, ce couvent n’est point le seul qu’il y ait à Saint-Denis, et chacun de ces couvents a son abbesse.

– Oui, oui, je le sais bien; mais ce n’est point à une abbesse vulgaire que je puis m’adresser, ma sœur.

– Je crois que vous vous tromperiez en insistant. Madame Louise de France ne s’occupe plus des choses de ce monde.

– Qu’importe! Annoncez-lui toujours que je veux lui parler.

– Il y a un chapitre, vous dis-je.

– Après le chapitre.

– Le chapitre commence à peine.

– J’entrerai dans l’église et j’attendrai en priant.

– Je suis désespérée, madame.

– Quoi?

– Vous ne pouvez pas attendre.

– Je ne puis pas attendre?

– Non.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Аламут (ЛП)
Аламут (ЛП)

"При самом близоруком прочтении "Аламута", - пишет переводчик Майкл Биггинс в своем послесловии к этому изданию, - могут укрепиться некоторые стереотипные представления о Ближнем Востоке как об исключительном доме фанатиков и беспрекословных фундаменталистов... Но внимательные читатели должны уходить от "Аламута" совсем с другим ощущением".   Публикуя эту книгу, мы стремимся разрушить ненавистные стереотипы, а не укрепить их. Что мы отмечаем в "Аламуте", так это то, как автор показывает, что любой идеологией может манипулировать харизматичный лидер и превращать индивидуальные убеждения в фанатизм. Аламут можно рассматривать как аргумент против систем верований, которые лишают человека способности действовать и мыслить нравственно. Основные выводы из истории Хасана ибн Саббаха заключаются не в том, что ислам или религия по своей сути предрасполагают к терроризму, а в том, что любая идеология, будь то религиозная, националистическая или иная, может быть использована в драматических и опасных целях. Действительно, "Аламут" был написан в ответ на европейский политический климат 1938 года, когда на континенте набирали силу тоталитарные силы.   Мы надеемся, что мысли, убеждения и мотивы этих персонажей не воспринимаются как представление ислама или как доказательство того, что ислам потворствует насилию или террористам-самоубийцам. Доктрины, представленные в этой книге, включая высший девиз исмаилитов "Ничто не истинно, все дозволено", не соответствуют убеждениям большинства мусульман на протяжении веков, а скорее относительно небольшой секты.   Именно в таком духе мы предлагаем вам наше издание этой книги. Мы надеемся, что вы прочтете и оцените ее по достоинству.    

Владимир Бартол

Проза / Историческая проза