Tu as trouvé un morceau d'ambre,Il te fut plus cher qu'un écu.Et la joie te brûlant, ne t'es-tu pas écriée«Vois, j'ai trouvé un morceau du soleil»?Mais tu as caché ton désir,Loin de ta bonne, en courant, tu es entrée dans la mer.Ne t'es-tu pas écriée: «La mer tout entière est а moi!»Tu étais dans l'océan comme un oiseau.Tu t'es jetée sur le crayon rougeEt tu as sur le papier promptementTracé le mirage enflamméD'un mythe solaire porteur d'éclairs.Tu as grandi comme un jeune peuplierChargé de la senteur des gouttes de résine;Et, comme un routier derrière une étoile,L'amoureux t'a suivi sur la route du destin.J'ignore ce qu'est ton heure présente,Des monts, des fleuves, des steppes nous séparent;Mais partout tu sauras briser les portes de prisonEt, en jouant, rompre toutes les chaînes.
Traduit par Emmanuel Rais et Jacques Robert
Из книги «В раздвинутой дали»
(Белград, 1929)
Обетование/La terre promise
Сомкни усталые ресницы,На то, что было, не смотри.Закрыв глаза, читай страницы,Что светят ярко там внутри.Из бездны ада мы бежали,И Море бьет о чуждый брег.Но заключили мы скрижалиВ недосягаемый ковчег.Храни нетронутость святыни,Которой перемены нет.И знай — от века и донынеНам светит негасимый свет.Когда ж ягненок с волком рядомПойдут одну зарю встречать.Вдруг разомкнётся нам над кладомТеперь сомкнутая печать.
Ne regarde plus le passé,Clos tes yeux las, ô doux visage,Tu liras ainsi le messageSur ces ardents feuillets tracé.Fuyant un infernal abîme,Portés au rivage étranger,Notre table des lois nous mîmesDans une arche, hors du danger…Et, la gardant toujours entière,Inaltérable désormais,Nous resterons dans sa lumièreDès à présent et pour jamais.Quand iront vers l'aube nouvelleLe loup avec l'angneau, alorsNous briserons le sceau qui cèleJalousement notre trésor.