Et sa surprise en voyant la jolie poupée vivante:
— Qué qu’c’est qu’ça?
— Ça? c’est ta femme, et je te la présente, répond Jéhovah… Ose dire que je ne te fais point là un agréable cadeau!…
— Le fait est qu’elle est gentille…
— On en mangerait… Veinard, va!… Et pas de belle-mère!… Tu peux te vanter d’avoir toutes les chances, mon garçon.
La Bible raconte qu’Adam s’écria:
«Cette fois, celle-ci est l’os de mes os et la chair de ma chair. On la nommera hommesse, car elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère, et il se joindra à sa femme, et ils seront ainsi une même chair.» (2:23-24)
Inutile de commenter cette exclamation d’Adam, nouveau marié. Ah! qu’en termes galants ces choses-là sont mises?…
Pour ce qui est de la côte enlevée, il est bon de rappeler que, selon l’avis de saint Augustin, Dieu ne la rendit point à Adam. Par conséquent, Adam vécut ainsi avec une côte de moins.
La Genèse nous dit encore (2:25):
Arrivons à la grande affaire, à l’étonnante aventure qui mit fin, hélas! au bonheur d’Adam et de son épouse.
«L’Eternel Dieu avait fait germer de la terre tout arbre désirable à la vue et portant fruit bon à manger; et il avait mis l’arbre de vie au milieu du jardin d’Eden, et l’arbre de la science du bien et du mal.» (2:9)
«L’Eternel Dieu avait parlé à l’homme avec commandement, lui disant: Tu mangeras librement de tout arbre du jardin. Toutefois, pour ce qui est de l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point; car, le même jour que lu en auras mangé, tu mourras de mort très certainement.» (2:16-17)
Il est bon de faire observer d’abord que, sous prétexte de résumer la Bible, les prêtres ont rédigé à l’usage des fidèles certains petits manuels portant le titre Histoire Sainte, dans lesquels ils ont soin de passer sous silence les passages de la divine Ecriture qui les gênent trop. Ainsi, en général, on ne parle aux fidèles que du fameux arbre de la science du bien et du mal; nous verrons tout à l’heure pourquoi les prêtres ne soufflent mot de l’arbre de vie, parfaitement distinct de l’autre arbre; nous reproduirons le verset 22 du chapitre 3, qui est toujours omis dans les livres donnés aux naïfs dévots.