Читаем La dame de Montsalvy полностью

Soit ! fit-elle avec un sourire. Vous m'avez reconnue. Mais votre horloge retarde, sire bourgmestre, et bien des choses se sont passées depuis le temps que vous évoquez. Ainsi, je ne suis plus la dame de Brazey et n'ai plus rien à faire avec la Bourgogne où cependant j'ai gardé quelques amis, ce qui devrait vous sembler assez naturel. À

présent, je suis comtesse de Montsalvy, épouse de l'un des meilleurs capitaines du roi Charles VII et dame de parage de la reine de Sicile.

J'admets, ajouta-t-elle avec un sourire, que ce genre de déclaration, voici encore deux années, m'eût sans doute valu un séjour dans l'une de vos geôles. Mais France et Bourgogne sont en paix, dorénavant, n'est-il pas vrai ?... A présent, vous savez tout et je pense qu'il ne vous reste plus qu'à me souhaiter bon voyage et à vous retirer.

Mais le sourire n'avait servi à rien et, sous le chaperon rouge, le visage de Van de Walle demeura de pierre.

— Pas encore, si vous le permettez ! Me direz- vous, en ce cas, ce que vous êtes venue faire ici et sous une fausse identité.

— Puisque vous êtes si bien renseigné, vous devriez le savoir : je suis venue prier devant le Précieux Sang de Notre-Seigneur pour qu'il consente à rendre la santé à mon époux gravement blessé il y a quelques mois. Il m'a paru plus convenable de le faire sous un nom d'emprunt. Hier, vers la fin du jour, j'ai été...

— ... vénérer la relique en compagnie de maître Van Eyck, j'en conviens ! Mais ensuite vous avez quitté discrètement la chapelle en passant par l'hôtel de ville. Et, en bateau, vous avez gagné la maison de la Florentine. De ce côté-là aussi il est inutile de nier. Nous avons des agents habiles... très capables de suivre quelqu'un sans se faire voir, surtout quand la nuit tombe !

— La voix froide, posée, articulant soigneusement chaque syllabe afin qu'elle porte mieux, agissait comme un acide sur les nerfs de Catherine, emportant ses belles résolutions de calme et de diplomatie. Sa voix, à elle, fut encore plus glaciale quand elle riposta, perdant patience : En admettant que tout ceci soit vrai... me ferez- vous la grâce de me dire en quoi mes affaires vous regardent

? — Personnellement elles ne me regardent pas, j'en conviens, mais elles regardent la cité tout entière dès l'instant qu'elles présentent quelque valeur pour sa sauvegarde. Or vous portez l'enfant d'un prince qui nous cause de bien grands ennuis, et cependant vous n'avez pas craint de venir ici pour vous en débarrasser !

— C'est faux ! Jadis, oui, j'ai eu un fils de monseigneur Philippe... mais cet enfant est mort et vous le savez certainement aussi bien que quiconque, vous qui savez tout ! Mais, depuis, j'en jure Dieu, il ne m'en a pas fait d'autre ! Comment l'aurait-il pu d'ailleurs alors que j'habitais l'Auvergne et lui ses États ?...

Louis Van de Walle leva la main comme pour endiguer le flot de paroles.

— Il est inutile de vous défendre comme vous le faites, madame

! Tout ce que vous pourrez dire ne servira à rien !

— Ce qui veut dire ?

— Que vous demeurerez ici jusqu'à la naissance de cet enfant. Il sera peut-être possible alors de voir à qui il ressemble !

— Je me tue à vous dire qu'il n'est pas du Duc !

— Peut-être... et au fond cela ne présente que peu d'importance, fit le bourgmestre avec un froid sourire. Ce qui importe c'est que vous soyez ici, en attente d'enfant, que vous y demeuriez sous bonne garde... et que le Duc en soit promptement informé !

Catherine trouva assez d'empire sur elle-même pour éclater de rire.

Et que voulez-vous que cela lui fasse ? Nous ne sommes plus rien l'un pour l'autre depuis longtemps. Alors ce qu'il peut advenir de l'épouse du sire de Montsalvy et de son enfant, voilà qui doit lui être parfaitement égal. Vous commettez une lourde erreur, sire bourgmestre, une erreur que vous regretterez peut-être profondément

! — Cela m'étonnerait. Même s'il n'est pas du Duc, l'enfant n'est pas non plus de votre mari, car vous ne vous seriez pas donné tant de peine pour le supprimer. Quant aux... sentiments de Monseigneur envers vous, je ne suis pas certain que vous en soyez bien informée.

Vous êtes trop modeste, dame Catherine... beaucoup trop modeste et je crois savoir moi que le Duc ne vous a guère oubliée. Tout le monde ici connaît la vérité sur la Toison d'Or...

— Une vérité vieille de huit ans !

— Le temps ne fait rien à l'affaire. C'est un prince fort sensible que monseigneur Philippe... et nous sommes persuadés que vous sachant entre nos mains... et en danger de mort, il traitera la chose avec désinvolture.

La gorge de Catherine se sécha brusquement.

— De mort ?... Avez-vous perdu l'esprit ? Que vous ai-je fait ?

— Rien du tout. Mais si le Duc refuse de nous rendre nos privilèges, ou... s'il osait nous attaquer, nous aurions le regret de vous exécuter immédiatement.

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