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Il demeura silencieux un moment. Puis, sans un autre mot, il tourna le dos aux lumières et aux voix dans le champ et dans les tentes, et, suivi de ses trois compagnons, contourna le talus jusque dans son jardin et descendit à pas pressés par le long sentier. Parvenu en bas, il sauta par-dessus une échancrure de la haie et prit à travers les prés, passant dans la nuit comme le bruissement du vent sur l’herbe.

Gandalf le regarda un moment s’éloigner dans les ténèbres. « Adieu, mon cher Bilbo… jusqu’à notre prochaine rencontre ! » dit-il doucement, et il retourna à l’intérieur.

Frodo entra peu après et trouva le magicien assis dans l’obscurité, plongé dans ses pensées. « Est-ce qu’il est parti ? » demanda-t-il.

« Oui, répondit Gandalf, le voilà parti enfin. »

« J’aurais voulu… je veux dire, jusqu’à ce soir, j’avais espéré que ce n’était qu’une blague, dit Frodo. Mais en mon for intérieur, je savais qu’il voulait vraiment partir. Il avait coutume de blaguer au sujet de choses sérieuses. J’aurais voulu rentrer avant, juste pour le voir partir. »

« Je crois qu’il préférait s’éclipser sans faire de bruit, tout compte fait, dit Gandalf. Ne vous en faites pas outre mesure. Tout ira bien pour lui, à présent. Il vous a laissé un paquet. Là ! »

Frodo saisit l’enveloppe qui se trouvait sur la cheminée et y jeta un coup d’œil, mais ne l’ouvrit pas.

« Vous y trouverez son testament et tous les autres documents, je crois, dit le magicien. Vous êtes le maître de Cul-de-Sac, maintenant. Et vous y trouverez aussi, je pense bien, un anneau d’or. »

« L’anneau ! s’exclama Frodo. Il me l’a laissé ? Je me demande pourquoi. N’empêche, il me sera peut-être utile. »

« Peut-être, et peut-être pas, dit Gandalf. Je ne m’en servirais pas, si j’étais vous. Mais gardez-le secret et en sécurité ! Maintenant, je vais me coucher. »

En tant que maître de Cul-de-Sac, Frodo sentit que lui revenait la douloureuse tâche de dire au revoir aux invités. Le bruit que d’étranges événements s’étaient produits avait couru partout dans le champ ; mais Frodo se contenta de dire que le mystère serait sans doute éclairci le lendemain matin. Des voitures arrivèrent aux alentours de minuit pour les gens importants. Elles se mirent en branle une à une, remplies de hobbits rassasiés mais très insatisfaits. Des jardiniers se présentèrent tel que convenu, et emportèrent dans des brouettes ceux qui étaient restés là par inadvertance.

La nuit passa lentement. Le soleil se leva. Les hobbits se levèrent bien plus tard. La matinée avança. Des gens vinrent (sur ordre exprès) enlever les pavillons, les tables et les chaises, les cuillers, couteaux, bouteilles et assiettes, les lanternes, les caisses de plantes à fleurs, les miettes et les emballages de pétards, les sacs, gants et mouchoirs oubliés sur place, ainsi que les denrées non consommées (une quantité négligeable). Puis, d’autres personnes se mirent à affluer (sans ordre exprès) : des Bessac, des Boffine et des Bolgeurre, de même que des Touc et autres invités qui vivaient ou qui logeaient non loin. À midi, quand même les mieux nourris furent de nouveau en maraude, une foule nombreuse s’était massée devant Cul-de-Sac, inopportune mais non inattendue.

Frodo montait la garde sur le seuil, souriant, mais l’air plutôt fatigué et inquiet. Il accueillit tous les visiteurs, mais n’ajouta pas grand-chose à ce qu’il avait déclaré la veille. Sa réponse à toute question se limitait à ceci : « M. Bilbo Bessac est parti – à ma connaissance, pour de bon. » Certains furent invités à entrer, car Bilbo avait laissé des « messages » pour eux.

En effet, dans le hall d’entrée se trouvait empilé un vaste assortiment de paquets, de colis et de petites pièces de mobilier. Une étiquette était attachée à chaque objet. Il y avait plusieurs messages de ce genre :

Pour ADÉLARD TOUC, pour LUI PERSONNELLEMENT, de Bilbo, sur un parapluie. Adélard avait emporté beaucoup de parapluies non étiquetés.

Pour DORA BESSAC, en souvenir d’une LONGUE correspondance, avec l’affection de Bilbo, sur une grande corbeille à papier. Dora était la sœur de Drogo, et l’aînée des parentes de Bilbo et Frodo qui avaient le bonheur d’être encore en vie ; âgée de quatre-vingt-dix-neuf ans, elle avait noirci des pages et des pages de bons conseils pendant plus d’un demi-siècle.

Pour MILO TERRIER, dans l’espoir que cela puisse servir, de B.B. ; sur une plume et un encrier d’or. Milo ne répondait jamais aux lettres.

À l’intention d’ANGELICA, de la part d’oncle Bilbo ; sur un miroir rond et convexe. C’était une jeune Bessac visiblement trop éprise de sa propre figure.

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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