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« Moi non plus, répondit le magicien. Je viens seulement de commencer à m’interroger au sujet de cet anneau, en particulier depuis hier soir. Inutile de vous en inquiéter. Mais si vous m’écoutez, vous ne vous en servirez que très rarement ou même pas du tout. Je vous demande à tout le moins de ne pas l’utiliser de manière à faire parler ou à éveiller les soupçons. Je le répète : gardez-le secret et en sécurité ! »

« Vous faites bien des mystères ! De quoi avez-vous peur ? »

« Je n’en suis pas certain, alors je me vais me taire. Il se peut que je sois en mesure de vous en dire plus à mon retour. Je pars à l’instant ; je dois donc vous dire au revoir pour le moment. » Il se leva.

« À l’instant ! s’écria Frodo. Ça alors, je croyais que vous restiez encore au moins une semaine. Je comptais sur votre aide. »

« C’était bien mon intention ; mais j’ai dû changer d’idée. Il se peut que je sois parti un bon moment, mais je reviendrai vous voir aussitôt que possible. Vous me verrez bien quand j’arriverai ! Je serai discret. Mes visites dans le Comté seront dorénavant plus secrètes. Je constate que j’y suis devenu assez impopulaire : on me qualifie d’indésirable, de trublion de l’ordre public. D’aucuns m’accusent même d’avoir fait disparaître Bilbo, ou pire. Au cas où ça vous intéresserait, vous et moi sommes censés avoir ourdi un complot pour faire main basse sur sa fortune. »

« D’aucuns ! s’exclama Frodo. Vous voulez dire Otho et Lobelia. Quelle abomination ! Je leur donnerais Cul-de-Sac et tout le reste de mon héritage, si je pouvais ravoir Bilbo et le suivre dans ses pérégrinations. J’adore le Comté. Mais je commence à penser, sans trop savoir pourquoi, que j’aurais préféré partir avec lui. Je me demande si je le reverrai un jour. »

« Moi de même, dit Gandalf. Et je me demande bien d’autres choses. Au revoir, à présent ! Prenez soin de vous ! Surveillez mon retour, surtout dans les moments les plus inattendus ! Au revoir ! »

Frodo le reconduisit à la porte. Le vieux magicien agita la main une dernière fois, puis s’en fut d’un pas étonnamment vif ; mais Frodo trouva qu’il était plus courbé qu’à l’habitude, comme si un lourd fardeau pesait sur ses épaules. Le soir tombait, et l’ombre de sa grande cape se fondit bientôt dans le crépuscule. Frodo ne le revit pas avant longtemps.

2L’Ombre du passé










Les bavardages ne s’arrêtèrent pas en neuf jours ni même en quatre-vingt-dix-neuf. On parla de la seconde disparition de M. Bilbo Bessac à Hobbiteville, et dans tout le Comté, en fait, pendant un an et un jour ; et on s’en souvint bien plus longtemps encore. On en fit une histoire à raconter aux jeunes hobbits, le soir, au coin du feu ; et Bessac le Fou, qui avait l’habitude de disparaître avec une explosion et un éclair pour mieux réapparaître avec des sacs d’or et de joyaux, finit par devenir un personnage de légende, si connu et apprécié qu’il survécut longtemps après que les véritables événements eurent été oubliés.

Mais pour l’heure, l’ensemble du voisinage était d’avis que Bilbo, qui avait toujours été un peu fêlé, avait fini par perdre complètement la raison et était disparu dans la nature. Là, il avait dû tomber dans un étang ou une rivière, trouvant ainsi une fin tragique, mais guère prématurée. On s’accorda généralement à dire que c’était la faute de Gandalf.

« Si ce fichu magicien veut bien laisser notre jeune Frodo tranquille, peut-être qu’il finira par se fixer et qu’il prendra de la graine de hobbit », disaient-ils. Et selon toute apparence, le magicien laissa Frodo tranquille, et celui-ci se fixa bel et bien ; mais de la graine de hobbit, il n’en prit pas de manière évidente. En effet, le jeune hobbit s’attira immédiatement la même réputation d’excentrique que Bilbo. Il refusa de porter le deuil ; et l’année suivante, il donna une fête en l’honneur des cent douze ans de Bilbo, qu’il baptisa le Festin du Long Quintal, soit cent douze livres de poids. Mais c’était peu dire, car il y eut vingt invités et plusieurs repas où la nourriture neigea et où les boissons plurent, comme disent les hobbits.

Certains en furent plutôt choqués, mais Frodo continua de célébrer année après année l’anniversaire de Bilbo jusqu’à ce qu’on s’y habitue. Il disait qu’il ne pensait pas que Bilbo était mort. Quand on lui demandait : « Où est-il, alors ? », il haussait les épaules.

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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