Читаем La fraternité de l'anneau полностью

Il vivait seul, comme Bilbo avant lui ; mais il avait bon nombre d’amis, en particulier chez les plus jeunes hobbits (surtout des descendants du Vieux Touc) qui avaient bien connu Bilbo et Cul-de-Sac durant leur enfance. Folco Boffine et Fredegar Bolgeurre en faisaient partie ; mais ses plus proches amis étaient Peregrin Touc (communément appelé Pippin) et Merry Brandibouc (son vrai nom était Meriadoc, mais on s’en souvenait rarement). Frodo faisait des randonnées avec eux dans le Comté, mais il partait le plus souvent seul ; et à la stupéfaction des gens sensés, on l’apercevait parfois en train de marcher loin de chez lui, à travers les bois et les collines, à la lumière des étoiles. Merry et Pippin le soupçonnaient de rendre visite aux Elfes à l’occasion, comme Bilbo avant lui.

À mesure que le temps passait, on commençait à remarquer que Frodo montrait lui aussi des signes de « bonne conservation » : extérieurement, il gardait son allure robuste et énergique, tel un hobbit à peine sorti de la vingtescence. « C’est toujours les mêmes qui ont de la chance ! » disait-on ; mais il fallut attendre que Frodo soit au seuil de la cinquantaine, âge d’ordinaire moins exubérant, pour qu’on commence à trouver cela bizarre.

Frodo lui-même constata, après le choc initial, que le fait d’être son propre maître et le M. Bessac de Cul-de-Sac était plutôt agréable. Il vécut tout à fait heureux pendant plusieurs années sans vraiment s’inquiéter de l’avenir. Mais il regrettait de plus en plus, à moitié à son insu, de ne pas être parti avec Bilbo. Il lui arrivait de songer, en particulier à l’automne, à l’immensité des terres sauvages ; et d’étranges visions de montagnes inconnues peuplaient ses rêves. Il commençait à se dire : « Peut-être traverserai-je un jour le Fleuve, moi aussi. » Ce à quoi l’autre moitié de sa conscience répondait toujours : « Pas tout de suite. »

Il passa le cap de la quarantaine, et les choses continuèrent ainsi jusqu’à l’approche de son cinquantième anniversaire. Le nombre cinquante représentait à ses yeux quelque chose d’important (ou d’inquiétant) ; c’était à cet âge, en tout cas, que l’aventure avait surpris Bilbo. Frodo devenait de plus en plus agité, et les vieux sentiers lui paraissaient trop rebattus. Il consultait des cartes et se demandait ce qu’il y avait au-delà des bords : les cartes dessinées dans le Comté montraient surtout des espaces blancs au-delà de ses frontières. Il se mit à errer de plus en plus loin, le plus souvent seul ; et Merry et ses autres amis se faisaient du souci pour lui. On le voyait souvent marcher et discuter avec les étranges voyageurs qui commençaient alors à apparaître dans le Comté.

Il y avait des rumeurs de choses étranges se produisant dans le monde extérieur ; et comme Gandalf n’avait pas donné signe de vie depuis plusieurs années, Frodo allait aux nouvelles le plus souvent possible. Fait alors rare, on pouvait désormais apercevoir des Elfes dans le Comté, passant vers l’ouest à travers les bois, le soir : ils passaient et ne revenaient pas, mais quittaient la Terre du Milieu pour ne plus jamais se soucier de ses malheurs. Sur les routes, on croisait cependant des nains en nombre inhabituel. L’ancienne Route Est-Ouest traversait le Comté pour se rendre aux Havres Gris à son extrémité, et des nains l’avaient toujours empruntée pour regagner leurs mines situées dans les Montagnes Bleues. C’était surtout auprès d’eux que les hobbits cherchaient des nouvelles de l’extérieur – quand ils en voulaient ; en règle générale, les nains étaient peu bavards et les hobbits n’en demandaient pas plus. Mais à présent, Frodo rencontrait souvent des nains d’allure étrange, venus de pays lointains pour chercher refuge dans l’Ouest. Ils étaient inquiets, et certains chuchotaient des choses au sujet de l’Ennemi et du Pays de Mordor.

Ce nom n’était connu des hobbits qu’à travers les légendes d’un passé obscur, comme une ombre dans l’arrière-fond de leur mémoire ; mais il avait quelque chose de sinistre et de troublant. Il semblait que le pouvoir maléfique établi à Grand’Peur n’avait été chassé par le Conseil Blanc que pour resurgir, plus puissant encore, au sein des anciennes forteresses du Mordor. La Tour Sombre était désormais reconstruite, disait-on. De là, le pouvoir se répandait dans toutes les directions ; et loin à l’est et au sud, il y avait des guerres, de même qu’une peur grandissante. Les orques se multipliaient à nouveau dans les montagnes. Des trolls rôdaient en maints endroits, non plus stupides, mais rusés et munis de redoutables armes. Et l’on évoquait à demi-mot des créatures plus terribles encore mais qui, pour lors, n’avaient aucun nom.

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Кирилл Сергеевич Клеванский

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