Читаем La nuit des longs couteaux полностью

Ainsi Hitler a-t-il gagné le deuxième round comme il le prédisait à Rauschning et quand, le 2 août au soir, il reçoit le télégramme de Blomberg lui annonçant que « les officiers, sous-officiers, et soldats de toute la Wehrmacht ont solennellement prêté serment au Führer et chancelier du Reich, devenu chef suprême de la Wehrmacht » il sait qu’il l’a définitivement emporté. Qu’il a eu raison, dans cette nuit rhénane, de décider, seul, de s’envoler pour Munich, qu’il a eu raison de frapper, revolver au poing, contre la porte de Roehm et de laisser abattre ses vieux camarades.

Il ne lui reste plus qu’à présider les obsèques de Hindenburg, qu’à marcher derrière le cercueil du vieux soldat sur lequel s’inclinent les centaines de drapeaux et de bannières de tous les régiments du Reich, qu’à proclamer dans une langue prophétique que Hindenburg va entrer au « Walhalla », qu’à organiser le plébiscite pour faire approuver par 88 % des Allemands, le 19 août, la loi – déjà en vigueur ! –  qui fait de lui le chef de l’État. Le 20 août, il peut enfin adresser au général Blomberg une lettre de remerciements. L’armée a tenu parole en lui prêtant serment. Elle n’a pas affaire à un ingrat.

« De même que les officiers et soldats, écrit Hitler, se sont engagés vis-à-vis du nouvel État représenté par moi, je considérerai toujours comme mon devoir le plus sacré de défendre l’existence et l’intangibilité de la Wehrmacht et, pour exécuter le testament de feu le maréchal et rester fidèle à ma propre volonté, d’ancrer solidement l’armée dans son rôle unique d’organisme militaire de la Nation. »

Le Führer peut alors savourer son triomphe et c’est à Nuremberg, le 4 septembre, qu’a lieu sa célébration. Les morts, les assassinés de la Nuit des longs couteaux sont bien oubliés. Au Luitpold Hall de Nuremberg, dans l’immense salle décorée de milliers de drapeaux à croix gammée, Hitler avance dans l’allée centrale ; les musiques jouent le Badeniveilermarsch, les mains se dressent pour le salut nazi, les cris montent : Heil Hitler ! Heil Hitler ! Sieg Heil ! Le Fhrer marche lentement vers l’estrade ; qui se souvient de cette aube grise de Munich-Oberwiesenfeld, des forêts traversées pour gagner Bad Wiessee ? Adolf Wagner peut-être, dans le bureau de qui, le samedi matin 30 juin 1934, Hitler avait insulté, bousculé, envoyé à la mort Schneidhuber ? Mais Wagner est ici, aux côtés de Hitler. C’est lui qui lit la proclamation qui ouvre le Congrès du Parti nazi :

« La forme de vie allemande est définitivement fixée pour les mille ans à venir. L’âge des nerfs du XIXeme siècle s’est clos avec nous. Il n’y aura pas d’autre révolution en Allemagne pendant les mille ans à venir. »

Et, pour la première fois, le haut commandement de la Reichswehr, les États-majors des grandes unités sont là, présents, aux côtés du Führer, à ce Congrès du Parti. Dizaines et dizaines d’officiers de tradition, raides dans leurs uniformes, impassibles, assistant au Congrès du Parti, à la journée qui, au sein de ce congrès est consacrée à une revue et à des exercices militaires ; l’armée officiellement liée au Parti. L’armée qui croit, après la Nuit des longs couteaux, avoir gagné la première place dans le IIIeme Reich, le Reich millénaire de Adolf Hitler. Dans Nuremberg pavoisée, les officiers supérieurs regagnent leurs hôtels ou les casernes où certains d’entre eux sont hébergés. Le soir alors que retentissent dans les rues les chants de jeunesses hitlériennes, ils boivent à l’Allemagne éternelle et à la nouvelle Wehrmacht qui, dans le nouveau Reich, comme jadis, l’armée de Prusse, reste l’âme inaltérable de la patrie.

CES MEMES HOMMES, UNE AUTRE NUIT.

30 juin 1934. 20 juillet 1944.

Autre temps, autre nuit, dix ans à peine. Aux corps de Roehm, de Schleicher, de l’innocent critique musical de Munich, Wilhelm Eduard Schmidt, tant d’autres corps, des millions, se sont ajoutés ! La Gestapo et les S.S. ne remettent plus les cendres de leurs victimes aux familles. Elles s’envolent dans le ciel bas de Dachau, de Buchenwald ou d’Auschwitz. Autre temps, autre nuit : Hitler, depuis son quartier général, la Wolfsschanze, sa tanière de loup, Hitler parle à la nation allemande :

« Je m’adresse aujourd’hui à vous, d’abord pour que vous entendiez ma voix et sachiez que je suis indemne et en bonne santé, ensuite pour vous apprendre le crime le plus monstrueux de l’histoire allemande. Une petite clique d’officiers ambitieux, aussi irresponsables que stupides, a formé un complot pour m’éliminer, moi et le haut commandement des forces armées. La bombe placée par le comte von Stauffenberg a explosé à deux mètres de moi... Je n’ai reçu que quelques égratignures, contusions et blessures. Je considère cela comme une confirmation de la tâche que m’a confiée la Providence... Cette fois, nous allons leur régler leur compte de la façon qui nous est coutumière, à nous nationaux-socialistes ! »

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