Читаем La nuit des longs couteaux полностью

Il en est résulté de graves discussions entre Roehm et moi. C’est alors que, pour la première fois, j’ai conçu des doutes sur la loyauté de cet homme...

A partir du mois de mai, il était hors de doute que le chef d’État-major  Roehm s’occupait de plans ambitieux qui, s’ils étaient réalisés, ne pouvaient qu’amener les changements les plus graves.

Si j’ai hésité, pendant ces mois, à prendre une décision, ce fut pour deux raisons :

1) Je ne pouvais pas, sans nouveaux indices, m’habituer à l’idée que des relations que j’avais édifiées sur la confiance mutuelle reposaient sur un mensonge.

2) J’avais toujours le secret espoir d’épargner au mouvement et à mes Sections d’Assaut la honte d’une telle explication et de limiter les dégâts sans avoir à combattre...

Peu à peu, trois groupes se sont formés au sein de la direction de la S.A. D’abord un petit groupe d’éléments que rapprochaient leurs dispositions ou leurs vices et qui, prêts à tout, étaient complètement entre les mains de Roehm. C’était en premier lieu les chefs de S.A. Ernst à Berlin, Heines en Silésie, Hayn en Saxe, Heydrebreck en Poméranie. A côté d’eux se trouvait un second groupe de chefs qui, en réalité, n’appartenaient pas à cette secte, mais qui se considéraient comme obligés d’obéir à Roehm par sentiment de discipline. Opposé à ces deux groupes en existait un troisième ; les chefs qui en faisaient partie ne cachaient pas leur aversion pour ce qui se passait : pour cette raison, ils se trouvaient écartés des postes à responsabilité et, dans bien des cas, complètement laissés de côté. A la tête de ce groupe se trouvaient Lutze, le chef d’État-major  actuel, et le chef de la S.S. Himmler.

Sans me mettre jamais au courant, sans que j’en aie eu jamais la moindre idée, le chef d’État-major  Roehm était entré en relations avec le général von Schleicher par l’entremise d’un aventurier totalement corrompu, M. von Alvenleben Schleicher fut l’homme qui donna une forme concrète aux intentions de Roehm. II décida que :

1) Le régime allemand actuel ne pouvait plus durer.

2) L’armée et les organisations nationales devaient être placées sous les ordres d’un même chef.

3) Le seul homme qualifié pour être ce chef était Roehm.

4) M. von Papen devait être éloigné et lui-même prendrait sa place à la Chancellerie, ce qui supposait d’autres changements importants dans le gouvernement...

J’ai toujours affirmé depuis quatorze ans que les Sections d’Assaut étaient des organisations politiques qui n’avaient rien à voir avec l’armée. C’eût été à mes yeux un désaveu de mes affirmations antérieures et de toute ma politique que de placer un officier à la tête de l’armée et non pas celui qui était le chef de la S.A., le capitaine Goering...

Le chef suprême de l’armée est le maréchal von Hindenburg, Président du Reich. En tant que chancelier, je lui ai prêté serment Sa personne nous est sacrée...

Il n’y a dans l’Etat pour porter les armes que l’armée et pour penser politiquement que le Parti national-socialiste. Le plan de Roehm fut conçu de manière à forcer la résistance :

1) On devait tout d’abord créer les conditions psychologiques favorables à une seconde révolution. Les services de propagande de la S.A. répandirent le bruit dans les sections que la Reichswehr voulait leur dissolution, et qu’elle m’avait, malheureusement acquis à ce projet qui était un mensonge forgé de toutes pièces.

2) Pour parer à cette attaque, les S.A. devaient faire une seconde révolution, se débarrasser des réactionnaires d’une part et prendre eux-mêmes le pouvoir.

3) Grâce aux quêtes effectuées sous des prétextes de charité, Roehm avait réussi à amasser douze millions pour réaliser ses desseins.

4) Pour pouvoir mener sans scrupules ni hésitations les batailles décisives, on avait formé des groupes spéciaux de mercenaires prêts à tout sous le nom de « Gardes d’État-major  »...

La préparation politique de l’action sur le plan intérieur fut confiée à M. von Detten tandis que le général von Schleicher s’en chargeait sur le plan extérieur, agissant personnellement et aussi par l’entremise de son courrier, le général von Bredow. Gregor Strasser fut entraîné dans le complot.

Au début de juin, je fis une dernière tentative auprès de Roehm. Je le fis venir et eus avec lui un entretien qui dura près de cinq heures. Je lui dis avoir acquis l’impression que des éléments sans conscience préparaient une révolution nationale-bolcheviste, révolution qui ne pouvait amener que des malheurs sans nom. Je lui dis aussi que le bruit m’était parvenu que l’on voulait mêler l’armée à cette action, Je déclarai au chef d’État-major  que l’opinion selon laquelle la SA. devait être dissoute était absolument mensongère, que je ne pouvais m’opposer à la diffusion de ce mensonge, mais qu’à toute tentative d’établir du désordre en Allemagne, je m’opposerais immédiatement moi-même et que quiconque attaquerait l’Etat devrait d’emblée me compter comme ennemi...

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