Читаем Le Grec полностью

« On sait tous qu'il est crevé. Le cirque dure depuis hier matin. On a vu Kallenberg se rendre en cachette avenue Foch. Avec tout ce fric à la clef, vous pensez bien qu'ils vont pas publier les bans! »

A Frey :

« Dès que vos deux guignols seront de retour, au boulot! Je veux la story complète au journal de treize heures! Allez, on fonce! »

Frey regarde Vitaly avec un brin de nostalgie. Il pense à son pouvoir perdu : qu'il est doux d'être chef…


« Allô oui!… », cria Hans. L'appel devait venir de très loin, il entendait mal et appuyait le récepteur contre sa tête à s'en arracher l'oreille. C'était Hankie qui avait exigé qu'on installât le téléphone. Hans s'en serait bien passé. La radio de son yacht était bien suffisante pour le relier au monde, quand il en avait envie : à quoi bon acheter une île pour que quiconque puisse vous y joindre comme au bureau d'Amsterdam? Surnageant sur un océan de crachotements et de modulations, la voix inconnue insistait, rageusement. Comme par enchantement, les bruits parasites s'effacèrent soudain et Hans comprit ce qu'on lui disait. Son visage se figea. Il dit : « Quand? » puis : « Vous croyez? », et enfin : « Vous en êtes sûre », et : « Je vous remercie, je fais le nécessaire immédiatement. »

Il raccrocha et passa en trombe devant Hankie, lui jetant :

« Je file au bateau!… Urgent!… Câble à envoyer! Je reviens!… »

Philosophe, Hankie haussa les épaules. Elle se contentait de vivre, de vivre simplement, ne comprenant pas pourquoi son mari s'agitait sans cesse. L'argent? Ils en avaient bien plus qu'ils ne pourraient jamais en dépenser. Alors, quoi? Elle se remit à sa tapisserie, un canevas de Lurçat auquel elle travaillait depuis près d'un an.

Quand Hans revint, il lui dit :

« J'ai appris une chose affreuse : Socrate Satrapoulos vient de mourir. »

Hankie eut une phrase incroyable :

« Adoptons les enfants! »

Hans la regarda d'un air de reproche :

« Hankie!… Ils ont une mère. »

Hankie dévia :

« Comment l'as-tu appris?

— Tout à l'heure, quand j'étais au téléphone.

— Et c'est maintenant que tu me le dis!

— Hankie!… Il a fallu que je prenne des dispositions, que je passe des ordres en Bourse… C'était une question de minutes.

— On t'annonce que le père de ces pauvres chéris vient de mourir, et au lieu de me prévenir, de les prendre dans tes bras, tu t'occupes de Bourse! »

Hans prit un air coupable :

« Tu ne comprends pas les affaires…

— C'est horrible ce qui arrive, c'est horrible… Il faut surtout ne rien leur dire!

— Je ne sais pas. C'est Irène Kallenberg qui m'a appris la nouvelle. Elle m'a dit qu'elle ignorait où se trouvait leur mère, qu'on ne pouvait pas la joindre, qu'elle prenait ses responsabilités en son absence. Après tout, elle est leur tante.

— C'est épouvantable.

— Elle m'a demandé de les prévenir, que leur père aurait souhaité qu'on les prévînt…

— Jamais! Ce n'est pas à nous de le faire! Tu es fou? Ils ont douze ans!

— De toute façon, il faut qu'ils rentrent en Europe d'urgence. A Paris. »

Hankie le dévisagea, incrédule :

« Ils vont partir?… On nous les enlève?…

— Hankie… Ils ne sont pas nos enfants… »

Elle eut une moue d'amertume :

« Non, ils ne sont pas nos enfants…

— Hankie… »

Elle inspira profondément :

« Qu'est-ce que tu vas faire?

— Les prévenir, le leur dire…

— C'est abominable…

— Oui…

— Quand doivent-ils partir?

— J'ai déjà demandé un hydravion à Miami. Il sera là bientôt.

— Hans!

— Oui?

— Ne leur dis rien.

— Hankie…

— Ne leur dis rien! Nous n'avons pas le droit de prendre une responsabilité pareille… Je verrai sur place ce que je peux faire.

— Sur place?

— Tu ne penses pas que je vais les laisser voyager seuls!

— Ils ont chacun leur gouvernante… il y a le précepteur…

— Je vais faire ma valise. »

On alla chercher les enfants, on mit leur entourage dans la confidence et il fut convenu qu'on leur dirait que leur papa, légèrement malade, tenait à les voir retourner à la maison. D'ailleurs, quelle maison? C'était partout, leur maison. Les gosses étaient pratiquement nés dans un avion et avaient déjà fait plusieurs fois le tour du monde, de palace en résidence, de propriété en appartement de grand luxe, de jet en yacht. Dans le salon, Hans, très ennuyé, attendait que Hankie eût préparé ses bagages. Quand elle passa devant lui, précédée par un marin qui lui portait sa valise, elle se pencha sur Hans et l'embrassa sur le front :

« Ne bouge pas pendant que maman n'est pas là… Tu sais que tu fais toujours des bêtises… »

Elle prit Maria et Achille par la main, qui riaient comme des fous, ravis par ce changement de programme imprévu : ils couperaient les palmiers une autre fois. Avant de sortir, Hankie revint sur ses pas et rafla sa tapisserie qu'elle fourra dans son sac.

23

Mortimer alla presque jusqu'à commettre cette incongruité, desserrer sa cravate, mais il se retint à temps :

« Mère, ne trouvez-vous pas qu'il fait horriblement chaud?

— J'ai aussi chaud que vous.

— Dans ces conditions, mère, pourquoi ne pas ouvrir légèrement une vitre?

— Je crains les courants d'air. »

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