Читаем Le Grec полностью

Instinctivement, le Grec porta la main à la poche droite de son pantalon. Il fut rassuré par le crissement de l'énorme liasse. Dans le même mouvement, il tâta l'intérieur de son veston et sentit la bosse de l'écrin contenant l'ultime cadeau qu'il lui offrirait à l'instant du décollage. Une dernière surprise qui lui avait coûté un million de dollars, une pierre fabuleuse en forme de poire, jadis propriété des Habsbourg dont Peggy, qui avait vu la merveille en photo dans une revue d'art, lui avait vanté les mérites. A moins de se conduire en mufle, il ne pouvait moins faire que la lui dédier en souvenir du plaisir inouï qu'ils avaient partagé. Il appuya sur le bouton de l'ascenseur. En bas, quelqu'un devait y pénétrer.

« Descendons à pied… », dit Peggy.

Elle le précéda et s'engagea dans l'escalier. Entre le second et le premier étage, Socrate croisa l'ascenseur. Avec horreur, il reconnut la silhouette de la Menelas qui montait chez lui. Fasciné, il eut le réflexe de détourner son regard au moment où la « panthère » dirigeait le sien dans sa direction à travers la porte vitrée de la cabine capitonnée. Cela ne dura qu'une minuscule fraction de seconde. L'avait-elle vu? Il dévala les marches à la poursuite de Peggy qui était déjà arrivée au rez-de-chaussée, presque certain d'entendre la Menelas l'appeler de là-haut. Comme s'il avait le diable à ses trousses, il poussa Peggy dans la Rolls dont il tint lui-même la portière ouverte — le chauffeur avait reçu l'ordre de rester à son volant et de ne pas se retourner, quoi qu'il arrive.

« Vite, Louis! Nous sommes en retard! »

Il se tassa sur son siège, le cœur battant, petit garçon fuyant les yeux de Peggy dont il avait perçu l'expression surprise. Sur l'autoroute, il se détendit un peu, bien qu'à plusieurs reprises il n'ait pu résister au désir de jeter un coup d'œil par-dessus ses épaules pour vérifier s'ils n'étaient pas suivis. C'était absurde, il en convenait, mais il n'avait pu faire autrement. Pour cacher son trouble, ou, plutôt, pour le motiver, il sortit l'écrin de sa poche et le tendit à Peggy :

« C'est pour vous! Interdiction d'ouvrir avant que vous ne soyez à dix mille mètres d'altitude!

— Qu'est-ce que c'est? Oh! Je vous en prie, laissez-moi regarder!

— Pas question, ou alors, confisqué! »

Elle se fit suppliante :

« Socrate!…

— Non!

— Je vous jure que je ne pourrai pas tenir jusque-là! »

Il était ravi qu'elle insiste, rêvant de voir sa réaction quand elle découvrirait la pièce unique. Il s'assura que Louis, conformément à ses instructions, avait modifié la position du rétroviseur de telle sorte qu'il ne pouvait pas voir ce qui se passait à l'arrière de la voiture.

« Bon… Vous avez gagné! Ouvrez la boîte… Mais à une condition…

— Quoi?… Quoi?…

— Un baiser! »

Peggy l'enlaça fougueusement, lui entrouvrant les lèvres de la pointe de sa langue. Simultanément, dans le dos de Socrate où elle avait noué ses bras, elle faisait pivoter le fermoir de l'écrin qui s'entrouvrit pour lui révéler le volume exceptionnel du joyau. Stupéfaite, elle le referma du bout des doigts, aussi discrètement qu'elle l'avait ouvert, revenant entièrement à son étreinte dont la force, sous le coup de son émotion, s'était brutalement accrue. A bout de souffle, elle abandonna la bouche du Grec qui murmura faiblement :

« Allez-y maintenant, vous pouvez.

— Vraiment? Et si je préférais continuer à vous embrasser? »

Elle dardait sur lui des yeux étincelants que les lampadaires illuminaient toutes les deux secondes. Elle fit durer le plaisir :

« Dites-moi d'abord ce que c'est?

— Devinez…

— Un bijou?

— Oui.

— Une broche?

— Non.

— Un bracelet?

— Non.

— De l'or?

— Non.

— Des boucles d'oreilles en platine?

— Non.

— Je donne ma langue au chat.

— Ouvrez-le. »

Elle fit glisser la tirette du minuscule verrou. Le fantastique diamant, niché dans du velours bleu nuit, rutila d'un million de feux. Peggy resta muette, écrasée. Cette seconde vision l'étourdissait encore plus que la précédente.

« Alors? », dit Socrate.

Les yeux de Peggy semblèrent s'agrandir démesurément. Elle balbutia :

« Je rêve!… Ce n'est pas possible…

— C'est peu de chose comparé à votre beauté… se rengorgea le Grec.

— Oh!… Socrate!… »

Elle se jeta à son cou et le couvrit de baisers. Le coup de frein de la Rolls les avertit qu'ils étaient arrivés.

« Socrate… Quand?…

— Nuit et jour, quand vous voulez, où que vous soyez. Vous téléphonez au numéro que je vous ai donné. Je peux me trouver n'importe où, j'aurai le message dix minutes plus tard… même si je fais du ski nautique! ajouta-t-il pour calmer l'émotion réelle qui s'était emparée de lui. Et dans l'heure qui suit, j'arrive. Peggy?…

— Oui?

— Puis-je vous appeler?

— Tout le temps, sans arrêt! »

Il sourit dans l'ombre…

« Vous n'oubliez pas? Porte n° 8, le petit salon d'accueil. On vous attend. J'aurais tant voulu vous accompagner jusqu'à l'appareil…

— Moi aussi, j'aurais aimé… »

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