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« Non, aucune idée précise, Sam, répondit Frodo. À Fendeval, avant le départ, on m’a montré une carte du Mordor dressée avant que l’Ennemi ne fût revenu ici ; mais je n’en ai conservé qu’un vague souvenir. Ce que je me rappelle avant tout, c’est qu’il y avait une région au nord, où les chaînes de l’ouest et du nord projettent des éperons qui se rencontrent presque. Il doit y avoir au moins vingt lieues jusque-là, en partant du pont près de la Tour. Ce pourrait être un bon endroit pour traverser. Mais naturellement, cela nous amènerait encore plus loin de la Montagne que nous ne l’étions pour commencer, à soixante milles de distance, selon mes estimations. Nous devons être à une douzaine de lieues au nord du pont, à présent. Même si tout va bien, je ne pourrai guère atteindre la montagne en moins d’une semaine. Je crains, Sam, que le fardeau ne devienne très lourd ; j’irai donc encore plus lentement à mesure que nous approcherons. »

Sam soupira. « C’est bien ce que je craignais, dit-il. Eh bien, sans parler du manque d’eau, il faudra manger moins, monsieur Frodo, ou bien aller un peu plus vite, du moins tant qu’on traînera dans cette vallée. Encore une bouchée et tous nos vivres seront épuisés, sauf le pain de route des Elfes. »

« Je vais essayer d’accélérer le pas, Sam, dit Frodo avec une profonde inspiration. Dans ce cas, allons ! En route pour une autre marche ! »

Les ténèbres n’étaient pas encore tout à fait revenues. Ils repartirent d’un pas lourd et chancelant, jusque dans la nuit. Les heures passèrent, pénibles et lasses, entrecoupées de brèves haltes. À la première lueur grise sous les lisières de la voûte d’ombre, ils se tapirent à nouveau dans l’obscurité d’un creux, sous un rocher en surplomb.

La lumière crût lentement, et elle se fit plus claire que jamais. Un fort vent soufflait de l’Ouest, chassant les vapeurs du Mordor des hauts airs. Avant peu, les hobbits purent discerner la forme des terres à quelques milles autour. À mesure que le pays s’élevait, la gorge entre les montagnes et la Morgai s’était progressivement comblée, et la chaîne intérieure n’était plus qu’un replat sous les flancs abrupts de l’Ephel Dúath ; mais à l’est, elle plongeait toujours aussi brusquement vers le Gorgoroth. Au nord, la vallée asséchée se terminait par un amoncellement de rochers en escalier ; car de la chaîne principale se détachait un haut contrefort nu, dressé comme un mur en direction de l’est. À sa rencontre s’avançait, de la chaîne septentrionale des Ered Lithui aux cimes brumeuses et grises, un grand bras saillant ; et entre ces deux éperons s’ouvrait une étroite brèche : Carach Angren, la Gueule-de-Fer, au-delà de laquelle s’étendait la profonde vallée de l’Udûn. Dans cette vallée derrière la Morannon se trouvaient les tunnels et les profondes armureries creusés par les serviteurs du Mordor pour défendre la Porte Noire de leur pays ; et leur Seigneur, à présent, se hâtait d’y rassembler de grandes forces pour contrer l’assaut des Capitaines de l’Ouest. Sur les éperons avancés se dressaient des tours et des forts, éclairés par des feux de garde ; et sur toute la largeur de la brèche, un mur de terre avait été élevé, précédé d’une profonde tranchée franchie par un unique pont.

À quelques milles au nord, juché dans l’angle entre l’éperon ouest et la chaîne principale, se trouvait l’ancien château de Durthang, devenu l’une des nombreuses forteresses orques concentrées autour de la vallée de l’Udûn. Une route sinueuse, déjà visible dans la lumière croissante, en descendait, et à seulement un ou deux milles de l’endroit où se tenaient les hobbits, elle tournait vers l’est et suivait une corniche taillée au flanc de l’éperon, descendant alors dans la plaine et vers la Gueule-de-Fer.

Devant tel paysage, il sembla aux hobbits que tout leur voyage vers le nord avait été vain. La plaine, sur leur droite, était sombre et enfumée, et ils n’y voyaient pas le moindre camp ni déplacement de troupes ; mais toute la région était sous la vigilance des forts de Carach Angren.

« Nous voici dans une impasse, Sam, dit Frodo. Si nous continuons, nous finirons seulement par arriver à cette tour orque ; mais la seule route pour nous est celle qui en descend – à moins de revenir sur nos pas. Impossible de grimper à l’ouest ni de descendre à l’est. »

« Alors il faut prendre la route, monsieur Frodo. Il faut la prendre et espérer que notre chance tiendra, à supposer que la chance puisse nous suivre au Mordor. Autant nous livrer tout de suite à l’ennemi plutôt que de continuer à flâner dans le coin, ou essayer de revenir sur nos pas. Nous n’aurons bientôt plus de vivres. Il faut foncer ! »

« D’accord, Sam, dit Frodo. Conduis-moi ! Tant qu’il te reste un peu d’espoir. Je n’en ai plus. Mais je ne peux pas foncer, Sam. Je vais juste me trimballer derrière toi. »

« Avant de vous trimballer plus loin, il vous faut du repos et de quoi manger, monsieur Frodo. Venez prendre ce que vous pourrez des deux ! »

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