Читаем Le Retour du Roi полностью

« J’en étais sûr, Sam, dit Frodo. Nous nous sommes fiés à la chance, et elle nous a fait défaut. Nous voilà pris au piège. » Il leva un regard éperdu vers la face renfrognée du mur : taillé à pic par les constructeurs de la route au temps jadis, il s’élevait de plusieurs toises au-dessus de leurs têtes. Il courut de l’autre côté de la route et regarda par-dessus le bord, dans un gouffre de ténèbres. « Nous sommes finalement pris au piège ! » dit-il. Il se laissa choir au pied du mur de roche et baissa la tête.

« Il semblerait, répondit Sam. Bon, eh bien y a plus qu’à attendre. » Sur ce, il s’assit à côté de Frodo dans l’ombre de l’escarpement.

L’attente ne dura pas longtemps. Les orques avançaient d’un bon pas. Ceux des premiers rangs portaient des torches. Elles approchaient, flammes rouges dans l’obscurité, toujours grandissantes. Bientôt, Sam aussi baissa la tête, espérant cacher son visage quand les torches seraient à leur hauteur ; et il plaça les boucliers devant leurs genoux pour mieux dissimuler leurs pieds.

« S’ils sont assez pressés, ils peuvent bien laisser une couple de soldats fatigués se reposer, et passer leur chemin », pensa-il.

Et on eût dit qu’ils le feraient. En tête de file, les orques vinrent d’un pas mou et bondissant, le souffle court, la tête baissée. Ils étaient de l’espèce plus chétive, conduits malgré eux à la guerre de leur Sombre Seigneur ; leur seul souci était d’en finir avec la marche et d’échapper au fouet. Sur le côté, deux des grands et féroces uruks allaient et venaient le long de la file, faisant claquer leurs lanières et vociférant. Les rangs défilaient, et la lumière révélatrice des torches était déjà bien en avant. Sam retint son souffle. Plus de la moitié de la file était maintenant passée. Puis soudain, l’un des meneurs d’esclaves repéra les deux formes sur le bord de la route. Il fit claquer son fouet en leur direction et hurla : « Hé, vous ! Debout ! » Ils ne répondirent pas et, sur son cri, toute la compagnie s’arrêta.

« Allons, misérables limaces ! pesta-t-il. C’est pas le moment de flemmarder. » Il fit un pas vers eux et, malgré les ténèbres, il reconnut l’emblème sur leurs boucliers. « Vous désertez, hein ? gronda-t-il. Ou vous y pensez ? Tous vos copains devaient être à l’intérieur de l’Udûn avant-hier au soir. Vous savez ça. Debout, et à vos rangs, sinon je prends vos numéros et je vous signale. »

Ils se levèrent avec peine. Gardant le dos penché, clopinant comme des soldats fourbus, ils se traînèrent jusqu’à l’arrière de la file. « Non, pas en queue ! Trois rangs en avant ! Et restez-y, ou vous aurez de mes nouvelles quand je remonterai la file ! » Il fit claquer son long fouet au-dessus de leurs têtes ; puis, d’un autre claquement suivi d’un cri, il remit la compagnie au trot.

Ce fut bien difficile pour le pauvre Sam, tout fatigué qu’il était ; mais pour Frodo, ce fut un supplice et bientôt un cauchemar. Il serra les dents, s’efforçant de ne penser à rien et de tenir bon. La puanteur des orques en sueur tout autour de lui était suffocante, et il se mit à tirer la langue. Leur course ne se relâchait pas, et il appliqua toute sa volonté à prendre son souffle et à mouvoir ses jambes ; mais tout du long, il n’osait imaginer quelle fin atroce il trouverait au bout de son labeur et de ses souffrances. Il n’y avait aucun espoir de sortir des rangs sans être vu. De temps à autre, le meneur d’orques revenait pour les narguer.

« Là, c’est bon ! ricanait-il, leur cinglant tout juste les jambes. Quand on veut, clac ! on peut, mes limaces ! Au pas ! Je vous servirais bien un petit rappel, seulement ils vont vous mettre à vif quand vous serez en retard à vos quartiers. Ça vous apprendra. Vous savez pas qu’on est en guerre ? »

Ils avaient parcouru quelques milles, et la route descendait enfin par une longue pente dans la plaine, quand Frodo sentit ses forces s’épuiser et sa volonté faiblir. Il vacillait et titubait. Sam tentait désespérément de l’aider et de le soutenir ; mais lui-même sentait qu’il aurait peine à tenir l’allure beaucoup plus longtemps. Il savait que la fin arriverait d’un instant à l’autre : son maître tomberait ou s’évanouirait, tout serait découvert, et leurs efforts acharnés n’auraient servi à rien. « Je vais tout de même me payer ce diable de gros meneur d’esclaves », pensa-t-il.

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