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Les Orques furent initialement engendrés par le Pouvoir Sombre du Nord aux Jours Anciens. On dit qu’ils n’avaient pas de langue à eux, mais se contentaient d’emprunter ce qu’ils pouvaient aux autres langues, qu’ils pervertissaient comme ils l’entendaient ; mais ils n’en tiraient que de rudes jargons, à peine convenables pour leurs propres besoins, sauf en matière de jurons et d’insultes. Et très vite, ces créatures, pleines de malveillance et de haine, même envers leur propre espèce, développèrent autant de dialectes barbares qu’il y avait de groupes ou d’établissements parmi eux, si bien que leur parler orque ne pouvait guère servir, dès qu’il s’agissait d’interagir avec d’autres tribus.

Aussi, au Troisième Âge, les Orques se servaient-ils de la langue occidentalienne pour communiquer entre espèces ; de fait, certaines des plus anciennes tribus, dont celles qui subsistaient dans le Nord et les Montagnes de Brume, avaient depuis longtemps adopté le parler commun comme langue maternelle, encore qu’ils en aient fait un sabir presque aussi détestable que la langue orque. Dans ce jargon, le mot tark « homme du Gondor » était une forme dégradée de tarkil, terme quenya, désignant en occidentalien une personne d’ascendance númenóréenne ; voir III 214.

Le noir parler aurait été inventé durant les Années Sombres par Sauron, qui aurait voulu en faire la langue de tous ses serviteurs, ce à quoi il ne réussit pas. C’est néanmoins du noir parler que venaient bon nombre de mots d’usage général chez les Orques du Troisième Âge, tel ghâsh « feu » ; mais après la première défaite de Sauron, cette langue, dans sa forme primitive, tomba dans l’oubli le plus complet, sauf chez les Nazgûl. Lors de la résurgence de Sauron, elle redevint la langue de Barad-dûr et des capitaines du Mordor. L’inscription de l’Anneau était en noir parler ancien, mais l’invective de l’orque du Mordor (II 54) en est une forme dénaturée, en usage chez les soldats de la Tour Sombre, dont Grishnákh était le capitaine. Sharkû, dans cette langue, signifie « vieil homme ».

Les Trolls. On s’est servi du mot Troll pour traduire le sindarin Torog. À leur apparition, dans le lointain crépuscule des Jours Anciens, c’étaient des créatures obtuses et maladroites, et leur langage n’était pas plus évolué que celui des bêtes. Mais Sauron s’était servi d’eux, leur apprenant le peu qu’ils étaient capables d’assimiler et les imprégnant de méchanceté afin d’aiguiser leur intelligence. Les trolls prirent donc aux Orques tous les éléments de langage qu’ils pouvaient maîtriser ; ainsi, dans les Terres de l’Ouest, les Trolls de Pierre parlaient une forme altérée du parler commun.

Mais à la fin du Troisième Âge, une race de trolls jusqu’alors inconnue fit son apparition dans le sud de Grand’Peur et aux lisières montagneuses du Mordor. En noir parler, ils se nommaient les Olog-hai. Nul ne doutait que Sauron les avait engendrés, bien qu’on ne sût pas à partir de quelles souches. D’aucuns prétendaient qu’il s’agissait non pas de Trolls mais d’Orques géants ; mais les Olog-hai étaient, de corps et d’esprit, d’une tournure tout à fait dissemblable aux Orques, même ceux des grandes espèces, qu’ils surpassaient largement par la taille, comme par la force. C’étaient bien des Trolls, mais ils étaient pénétrés de la malveillance de leur maître : une race cruelle, agile, puissante, féroce et rusée, mais plus dure que la pierre. Contrairement à l’ancienne race du Crépuscule, ils supportaient la lumière du Soleil, pourvu que Sauron les tînt sous l’emprise de sa volonté. Ils parlaient peu, la seule langue qu’ils connaissaient étant le noir parler de Barad-dûr.

Les Nains. Les Nains forment un peuple à part. Leur étrange genèse, et le pourquoi de leurs ressemblances et dissemblances avec les Elfes et les Hommes, sont racontés dans le Silmarillion ; mais les Elfes mineurs de la Terre du Milieu n’avaient pas connaissance de ce récit, tandis que les récits des Hommes venus après brossent un portrait faussé par le souvenir d’autres races.

Ce sont, en règle générale, des gens coriaces et biscornus, secrets, laborieux, qui longtemps gardent souvenir des injures (mais aussi des bienfaits), et qui aiment la pierre, les gemmes, et les choses qui prennent forme sous la main des artisans, plutôt que celles qui vivent de leur vie propre. Mais ils ne sont pas malfaisants de nature, et rares sont ceux qui ont servi l’Ennemi de leur plein gré, quoi qu’aient pu raconter les Hommes. Car les Hommes d’autrefois convoitaient leurs richesses et les ouvrages de leurs mains, et les deux races ont parfois été ennemies.

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