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Merry aurait voulu quelqu’un à qui parler, et il se mit à penser à Pippin. Mais cela ne fit qu’empirer son insomnie. Pauvre Pippin, enfermé dans la grande cité de pierre, seul et effrayé. Merry aurait voulu être un grand Cavalier comme Éomer, pouvoir sonner du cor ou quelque chose comme cela, et galoper à sa rescousse. Il se redressa sur son séant, prêtant l’oreille aux tambours qui s’étaient remis à battre, plus proches cette fois. Il ne tarda pas à entendre des murmures de voix, et il vit que des lanternes à demi voilées défilaient entre les arbres. Des hommes allaient près de lui à pas hésitants dans l’obscurité.

Une haute silhouette s’approcha et buta contre lui, maudissant les racines d’arbres. Il reconnut la voix d’Elfhelm le Maréchal.

« Je ne suis pas une racine, monsieur, dit-il, ni un sac, mais un hobbit meurtri. La moindre des choses pour vous racheter serait de me dire ce qui se trame. »

« Il y a vous qui tendez vos fils par cette sombreur du diable ! répondit Elfhelm. Mais mon seigneur demande que nous nous tenions prêts : un mouvement soudain pourrait être ordonné. »

« Est-ce donc l’ennemi qui vient ? demanda anxieusement Merry. Ces tambours que nous entendons ? J’ai cru que je me faisais des idées, car personne d’autre ne semblait y prêter attention. »

« Non, non, dit Elfhelm, l’ennemi est sur la route, pas dans les collines. Ce sont les Wasas que vous entendez, les Hommes Sauvages des Bois : c’est ainsi qu’ils se parlent de loin. Ils hantent encore la Forêt de Drúadan, dit-on. Vestiges d’une autre époque, ils vivent par petits groupes et en secret, farouches comme des bêtes. Ils ne vont point à la guerre, ni pour le Gondor ni pour la Marche ; mais voilà qu’ils sont troublés par l’obscurité et par la venue des orques : ils craignent un retour des Années Sombres, ce qui semble assez près d’arriver. Encore heureux qu’ils ne soient pas après nous ; car ils usent de flèches empoisonnées, dit-on, et leur connaissance de la forêt est sans égale. Mais ils ont offert leurs services au roi Théoden. L’un de leurs chefs de tribu doit justement être conduit devant lui. Voyez là-bas ces lumières qui s’éloignent. C’est tout ce que j’ai entendu dire. Et maintenant, je dois répondre aux ordres de mon seigneur. Faites vos bagages, monsieur le Sac ! » Il s’évanouit dans les ombres.

Merry n’aimait guère ces histoires de sauvages et de flèches empoisonnées, mais il sentait en dehors de cela une grande peur qui pesait sur lui. Il n’en pouvait plus d’attendre. Il mourait d’envie de savoir ce qui allait se passer. Il se leva et se faufila bientôt à la poursuite de la dernière lanterne, avant qu’elle disparût parmi les arbres.

Il ne tarda pas à arriver à une trouée où une petite tente avait été dressée pour le roi, sous un grand arbre. Une grosse lanterne couverte par le haut était suspendue à une branche et jetait en dessous un pâle cercle de lumière. Théoden et Éomer étaient assis là, et devant eux, sur le sol, était accroupie une forme étrange et trapue, un homme, racorni comme une vieille pierre, les poils de sa pauvre barbe tombant comme de la mousse sèche d’un menton bulbeux. Il était court de jambes et fort en bras, épais et ramassé, avec pour seul vêtement une ceinture d’herbe passée à la taille. Merry avait le sentiment de l’avoir déjà vu quelque part ; et il se rappela soudain Dunhart et ses Hommes-pouques. Voilà qu’une de ces vieilles statues avait repris vie ; ou peut-être avait-il sous les yeux, par-delà les années sans nombre, un descendant direct de ceux que les sculpteurs d’autrefois avaient pris pour modèles.

Merry s’approcha furtivement, arrivant au milieu d’un silence ; puis l’Homme Sauvage prit la parole, en réponse à une question, semblait-il. Sa voix était profonde et gutturale, mais à la surprise de Merry, il usait du parler commun, quoique de manière hésitante, et des mots barbares ponctuaient son discours.

« Non, père des Hommes à Cheval, fit-il, nous pas combattre. Chasser seulement. Tuer gorgûn dans les bois, haïr les orques. Vous aussi détester gorgûn. Nous, aider comme on peut. Hommes Sauvages avoir longues oreilles et longs yeux ; connaître tous les chemins. Hommes Sauvages vivre ici avant Maisons de Pierre ; avant les Grands Hommes être venus de l’Eau. »

« Mais c’est de combattants que nous avons besoin, dit Éomer. Comment vous et vos semblables allez-vous nous aider ? »

« Apporter nouvelles, répondit l’Homme Sauvage. Nous regarder du haut des collines. Nous grimper haute montagne et regarder en bas. Cité de Pierre enfermée. Feu brûle là-bas dehors ; dedans aussi, maintenant. Vous aller là-bas ? Alors vous faire vite. Mais gorgûn et hommes loin de ce côté – il agita un court bras plissé en direction de l’est –, assis sur route des chevaux. Très nombreux, plus que Hommes à Cheval. »

« Comment le savez-vous ? » dit Éomer.

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