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Paris, juillet 1838.

III. Saturne


I

Il est des jours de brume et de lumière vague,Où l’homme, que la vie à chaque instant confond,Étudiant la plante, ou l’étoile, ou la vague,S’accoude au bord croulant du problème sans fond;Où le songeur, pareil aux antiques augures,Cherchant Dieu, que jadis plus d’un voyant surprit,Médite en regardant fixement les figuresQu’on a dans l’ombre de l’esprit;Où, comme en s’éveillant on voit, en reflets sombres,Des spectres du dehors errer sur le plafond,Il sonde le destin, et contemple les ombresQue nos rêves jetés parmi les choses font!Des heures où, pourvu qu’on ait à sa fenêtreUne montagne, un bois, l’océan qui dit tout,Le jour prêt à mourir ou l’aube prête à naître,En soi-même on voit tout à coupSur l’amour, sur les biens qui tous nous abandonnent,Sur l’homme, masque vide et fantôme rieur,Éclore des clartés effrayantes qui donnentDes éblouissements à l’œil intérieur;De sorte qu’une fois que ces visions glissentDevant notre paupière en ce vallon d’exil,Elles n’en sortent plus et pour jamais emplissentL’arcade sombre du sourcil!

II

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