Moi j'essuie les verresAu fond du caféJ'ai bien trop à fairePour pouvoir rêverMais dans ce décorBanal à pleurerIl me semble encoreLes voir arriver…Ils sont arrivésSe tenant par la mainL'air émerveilléDe deux chérubinsPortant le soleilIls ont demandéD'une voix tranquilleUn toit pour s'aimerAu cœur de la villeEt je me rappelleQu'ils ont regardéD'un air attendriLa chambre d'hôtelAu papier jauniEt quand j'ai ferméLa porte sur euxY avait tant de soleilAu fond de leurs yeuxQue ça m'a fait mal,Que ça m'a fait mal…Moi, j'essuie les verresAu fond du caféJ'ai bien trop à fairePour pouvoir rêverMais dans ce décorBanal à pleurerC'est corps contre corpsQu'on les a trouvés…On les a trouvésSe tenant par la mainLes yeux fermésVers d'autres matinsRemplis de soleilOn les a couchésUnis et tranquillesDans un lit creuséAu cœur de la villeEt je me rappelleAvoir referméDans le petit jourLa chambre d'hôtelDes amants d'un jourMais ils m'ont plantéTout au fond du cœurUn goût de leur soleilEt tant de couleursQue ça m'a fait mal,Que ça m'a fait mal…Moi j'essuie les verresAu fond du caféJ'ai bien trop à fairePour pouvoir rêverMais dans ce décorBanal à pleurerY a toujours dehors…… La chambre à louer…
Les amants de demain
Les amants de demain,Le cœur ensoleillé,Les yeux émerveillés,Iront main dans la main.Les amants de demain,Les bras chargés d'amour,S'aimeront à leur tourDès demain…Les amants de demainS'aimeront d'un cœur pur,Bénissant leurs blessures,Éperdus de s'aimer.Ils iront vers le feuQui dévore les yeuxEt réchauffe leurs mains,Les amants de demain…Ils se rencontrerontAutour d'une chansonQui les aura vus naître.Ils seront les plus beauxEt, sans dire un seul mot,Sauront se reconnaître…Les amants de demain,Le cœur ensoleillé,Les yeux émerveillés,Iront main dans la main.Les amants de demain,Enfermés dans un cœur,Bâtiront leur bonheurDès demain…Les amants de demainS'aimeront sans raison,Déchirés d'être heureux,Enchaînés deux par deux.Ils iront vers le cielEn cortège éternelPar le même chemin,Les amants de demain…
Les amants de Paris
Paroles: Léo Ferré. Musique: Léo Ferré, E. Marnay 1948