La France s’est désormais réveillée. Elle se met en lutte contre l’occupant anglais, mais cela ne plaît pas à tous les Français, ceux du Nord en particulier qui s’accommodaient fort bien de la présence anglaise. De leur côté, les Bourguignons en veulent beaucoup à Jeanne : elle a fait couronner roi de France le petit roi de Bourges qui est aussi un petit Armagnac ! Les Bourguignons décident de capturer Jeanne. Le 23 mai 1430, ils assiègent la ville de Compiègne occupée par Jeanne qui tente alors une sortie avec ses combattants. Les Bourguignons la font reculer vers la porte d’où elle vient. Sa troupe peut se mettre à l’abri en rentrant dans la ville. Au moment où elle-même va passer le pont-levis, celui-ci se relève un peu trop tôt. Voilà Jeanne isolée au bord des douves pleines d’eau ; ses ennemis la capturent, la transfèrent au château de Jean de Luxembourg qui la vend aux Anglais pour 10 000 livres ! Ceux-ci n’ont qu’une idée en tête : la faire disparaître. Qui pourrait intervenir, la sauver ? Charles VII. Mais il n’en fera rien…
Mais, le 23 mai 1431, quand Cauchon veut l’obliger à abjurer, à renier toute son action, elle refuse. In extremis, un élément de la sentence doit être examiné par des clercs. Cela lui donne le temps d’abjurer car, dit-elle, elle préférerait être décapitée sept fois plutôt qu’être brûlée. Le 28 mai, Cauchon vient voir Jeanne en sa prison. Et Jeanne lui dit que Dieu et les saints ont pitié d’elle parce qu’elle a trahi en abjurant, parce qu’elle a menti en reniant tout ce qu’elle a fait ! Cauchon exulte : elle est relapse, c’est-à-dire qu’elle vient de retomber dans l’hérésie. Il ne faut pas perdre de temps.
La Pragmatique Sanction
En mai 1437, un concile se réunit à Bâle sous le pontificat d’Eugène IV. Les Pères envoient à Charles VII les décrets qu’ils ont pris afin d’affirmer l’autorité de l’Église. Charles VII en profite pour leur envoyer sa réponse ferme et précise qui porte le nom de « Pragmatique Sanction ». Elle comporte notamment ces termes : « La cupidité du fisc pontifical… » où l’on comprend que le roi ne veut plus que des taxes et bénéfices divers soient perçus directement par l’Église, sans son contrôle. Par ailleurs, il précise qu’il lui reviendra de nommer les évêques et abbés. Charles VII veut être libre en son royaume.
Charles VII va se révéler tout à fait apte à conduire les affaires du royaume, s’entourant de conseillers de valeur. Son fils, le futur Louis XI, va cependant lui donner quelques soucis…