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17 juillet 1453 : Castillon-la-Bataille

C’est à Castillon, près de Libourne, que la bataille déterminante va avoir lieu. Les premiers détachements français entourent la ville occupée par les Anglais. Ceux-ci décident d’attaquer immédiatement avant que le reste des troupes soit arrivé. C’est la surprise dans le camp français qui se retranche derrière ses défenses de fortune. Que faire ? Les Français utilisent alors une ruse : ils lâchent leurs chevaux afin de faire croire qu’ils fuient. Talbot, tout heureux, fonce sur les lignes françaises où, croit-il, ne demeurent que quelques centaines de soldats. Mais soudain, des boulets par dizaines fauchent les lignes anglaises, tuent Talbot et son fils. Puis des détachements bretons, embusqués sur les hauteurs de Castillon, prennent l’ennemi à revers. C’en est fait des Anglais en Guyenne ! Bordeaux se rend trois mois plus tard. La guerre de Cent Ans est ter-mi-née !


Louis XI, l’universelle araigne

Silhouette recroquevillée sur elle-même, d’où sort un regard féroce et malsain face à une cage de fer où croupit un condamné implorant : cette silhouette, c’est le roi Louis XI surveillant un cardinal qu’il a mis en cage parce qu’il s’est opposé à lui… On se demandera longtemps pourquoi une certaine imagerie populaire s’est acharnée à ce point sur Louis XI ! Bien sûr, il a cherché à réduire ses opposants, mais tous les gouvernants en ont fait ou en font autant avec des moyens souvent bien plus radicaux. En revanche, tous les gouvernants ne possèdent pas ce souci constant qu’eut Louis XI de former un État solide et stable.


L’habit ne fait pas le roi

Un homme en modestes habits s’avance…

Est-ce un valet ?

Observez avec soin le portrait de cet homme, et devinez de qui il s’agit : jambes petites et grêles, couvertes de varices, un ventre proéminent, une calvitie précoce, le nez long et large, gros du bout, les lèvres minces et serrées, comme avares de tout, une sorte de double menton, de gros yeux enfoncés dans leurs orbites… Des maladies ? Oui : il souffre de crises de foie à répétition, de troubles de la rate, d’eczéma purulent, d’hémorroïdes au point que, parfois, il ne peut plus marcher ni recevoir assis les ambassadeurs. Est-il richement vêtu ? Non : voilà comment les gens d’Abbeville qui voient ce grand personnage entrer dans leur ville qualifient sa mise : « Cela semble mieux un valet qu’un chevalier ! Tout ne vaut pas vingt francs, pas plus le cheval que l’habillement de son corps ! »

Est-ce un bouffon ou un ivrogne ?

Son vêtement est court, noir ou gris, taillé dans du drap épais, c’est plus pratique pour les chasses fréquentes. Et puis ce vêtement est porté au-delà de la limite de l’usure. Ses gants sont reteints, ses boutons redorés. Sur sa tête un chapeau à poils ras, parsemé de médailles portant en relief des images de saints. Et ces médailles sont reliées par des fils de soie ! Et quand il se déplace dans une cité, il demande qu’on lui évite les harangues de bienvenue, ou alors, que ce soit très court. Arrivé souvent incognito, par les petites rues, il loge chez le bourgeois, fuit les mondanités. Un contemporain dit de lui : « Avec ses cuisses et ses jambes maigrichonnes, il n’avait, dès le premier abord, rien de beau ni d’agréable. Pire encore : si on le rencontrait en ignorant son identité, on pouvait le prendre plus pour un bouffon ou pour un ivrogne, de toute façon pour un individu de vile condition, que pour un roi ou un homme de qualité » Qui est-ce ?


Louis XI : une image déformée

Louis XI ! Louis XI le redoutable, le redouté, surtout par ceux qui sont victimes de leurs lectures : celles des chroniqueurs bourguignons, ses pires ennemis. Celles d’autres chroniqueurs partiaux et défavorables qui, cinquante ans plus tard, inventeront la légende noire du roi aux cages de fer qui n’ont jamais existé : ces prétendues cages sont en fait des cellules destinées à des prisonniers qui se sont évadés ; elles sont en bois, elles ont une dimension supérieure à ces chambres d’hôtel modernes où on trouve assez de place pour se reposer et rédiger quelques cartes postales ; elles possèdent un lit, une table… on est loin des illustrations qui collent à l’image de Louis XI. Voltaire, Walter Scott, Victor Hugo, Alexandre Dumas, les auteurs des manuels de l’école primaire (qui ont lu Alexandre Dumas, sans chercher plus loin), tous ceux-là ont installé dans l’imaginaire collectif une vision de Louis XI singulièrement rétrécie, déformée, et lugubrement insolite. Ce n’est qu’à partir de 1880 que des études sérieuses sont conduites sur ce personnage hors du commun, débarrassant les discours les plus délirants d’images qui satisfont une fantasmagorie de la cruauté au service d’on ne sait quel trouble dessein.


Louis et son père Charles VII : petit retour en arrière…

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