Parmi ceux qui entourent de leurs conseils avisés Charles VII se trouve Jacques Cœur. Cet homme d’affaires est né à Bourges en 1395. C’est le fils d’un pelletier qui profite de la présence de Charles VII dans sa ville en 1418 pour s’introduire par son mariage dans les finances royales. Charles VII remarque ses astucieuses façons de travailler, qui se situent souvent à la limite de l’honnêteté, mais qu’importe, le roi a besoin d’argent. Jacques Cœur organise le commerce avec les pays lointains du Levant, et en 1439, il devient grand argentier du roi. Il lance de nombreuses entreprises commerciales et industrielles : exportation de drap, de bois, d’armes, de métaux, importations d’épices, de soie, de coton, de tapis, de pierres précieuses…
Naissance de l’impôt moderne
En cas de conflit, les troupes étaient entretenues par un impôt spécial : la taille des gens de guerre. Le conflit terminé, cette taille n’était plus exigée. En 1451, une réforme inspirée par Jacques Cœur va donner naissance à l’imposition moderne : on habitue les habitants à payer l’impôt chaque année, sans qu’il serve forcément à l’entretien de l’armée. Habitude conservée jusqu’à nos jours.
Jeanne voulait « bouter les Anglais hors de France ». Charles VII va s’y employer consciencieusement, jusqu’à ce que le dernier soit dehors…
L’Anglais Kyriel lance ses troupes dans un combat indécis. Il attend ses renforts avec impatience. Soudain, joyeux, il dit : « Sommerset ! » C’était Richemont ! L’espoir change de camp, le combat change d’âme, la mêlée en hurlant grandit comme une flamme. La batterie française écrase leurs carrés. La plaine où frissonnent les drapeaux déchirés, n’est plus, dans les cris des mourants qu’on égorge, qu’un gouffre flamboyant, rouge comme une forge, gouffre où les régiments, comme des pans de murs, tombent, ou se couchent comme des épis mûrs… Bref, ce 15 avril 1450, les Français remportent une victoire éclatante – et si vous n’avez pas reconnu, dans les lignes qui précèdent, la parodie du poème de Victor Hugo « Waterloo », tant pis pour vous !
Reste la Guyenne, c’est-à-dire la province d’Aquitaine aux vins délicieux. Les Anglais n’ont pas l’intention de l’abandonner. Mais ils se sentent bien seuls pour faire face à la reconquête française. En effet, à Londres, la noblesse se déchire autour d’un Henri VI trop faible – c’est la guerre des Deux-Roses. Les villes de Guyenne se rendent alors une par une pour éviter des carnages. Mais soudain, c’est le revirement : une délégation de Bordelais qui refusent de payer l’impôt exigé par Charles VII est envoyée en Angleterre pour demander des renforts. Ces renforts anglais arrivent, commandés par Talbot que Jeanne d’Arc vainquit à Orléans et qui, à quatre-vingts ans, reprend du service !