Nous allons parcourir les siècles non pas à la façon de chercheurs trop sérieux, chargés de principes et de théories qui ralentissent le déplacement vers d’autres lieux où l’optique est différente ; non pas à la façon de touristes superficiels qui survolent la question en se contentant d’un guide succinct et évasif ; nous allons plutôt faire de l’histoire un sentier de grande randonnée, et, sans presser le pas, traverser des villes anciennes entourées de remparts où des veilleurs somnolents ; bivouaquer en attendant la bataille, suivre le roi de siècle en siècle, de château en château, jusqu’à l’échafaud ; déclarer la guerre, signer la paix ; nous amuser de Dagobert, nous attrister de la misère, des famines. Et puis tenter d’inscrire tout cela dans l’idée qu’on se fait du progrès.
Vingt-neuf chapitres vous attendent. Ils sont divisés en sept parties concernant l’histoire de la France depuis les origines jusqu’à nos jours, suivies d’une huitième, bien connue des utilisateurs de cette collection : la partie des dix. À la fin de chaque partie – de la première à la septième –, une chronologie récapitulative vous permet de trouver des repères précis, faciles à mémoriser afin qu’au terme de votre lecture, vous possédiez ce petit bagage de dates, de faits, d’événements, si utile en tout temps, dans la simple conversation ou dans l’entretien le plus décisif.
« Un peu chauvine, un peu trop hexagonale cette histoire », pensez-vous. Point du tout : régulièrement, au fil des pages, le point sera fait sur ce qui se passe à l’étranger, sous la rubrique : « Pendant ce temps chez nos voisins. »
Alors, prêt ? prête ? Oui ? Livre en main, engageons-nous sur le chemin !
La première question qui vient à l’esprit quand on parle de notre « cher et vieux pays » est la suivante : à partir de quelle époque peut-on vraiment identifier cette terre qu’on appelle aujourd’hui « France » ? La réponse est simple : le terme « Francia » devient officiel lors du traité de Verdun en 843. Cela ne signifie pas que tout ce qui s’est passé avant doive être occulté. Au contraire, une grande partie de notre héritage se situe en amont de ce traité, et ce serait une erreur d’ignorer les civilisations franque, romaine ou gauloise, et bien d’autres encore, présentes de cent façons dans notre quotidien. Voici donc, de chapitre ne chapitre, comment vous seront distribués les jours et les siècles passés, jusqu’à ce moment précis où vous lisez.
Vous apprendrez qu’il en a fallu des millénaires de froidure inimaginable et de chaleurs étouffantes pour qu’enfin l’homme se dresse sur ses deux pieds et se mette à délimiter le territoire auquel on a donné le nom de Gaule. Un pays qui avait déjà tout pour plaire puisque, utilisant Vercingétorix comme marchepied après Alésia (-52 avant J.-C.), Jules César y installa durablement les us, les coutumes et la paix romaines. Vous verrez aussi que ceux qu’on nomme les « barbares » envahissent la Gaule au point de s’y installer au Ve
siècle, à la fin de l’Empire romain qui marque le début du Moyen Âge. Clovis et Clotilde vous séduiront par leur obstination à vouloir créer un royaume franc. Ce royaume gouverné par des rois pas si « fainéants » qu’on l’a prétendu s’agrandit, s’étend et devient l’immense Empire de l’immense Charlemagne couronné à Reims en l’an 800. Saviez-vous qu’on lui doit la première monnaie unique européenne – mais ne dévoilons rien encore, bien d’autres surprises vous attendent !En direct, vous allez assister à la naissance de la France, lors de la signature du traité de Verdun en 843. Et, presque aussitôt, voici les envahisseurs normands qui débarquent. La France est menacée aussi à l’intérieur par les comtes, les princes qui tentent d’agrandir leurs territoires et surtout d’affermir leur pouvoir au détriment du pouvoir royal. Puis vient le temps des croisades vers Jérusalem, aux succès divers.
Vous vous désolerez de voir, dans cette deuxième partie, la France subir des défaites cuisantes contre les Anglais – c’est le long épisode de la guerre dite « de Cent Ans ». Ce sont en même temps les famines, la peste noire, le désespoir qui poussent à la révolte. Puis, une patiente reconstruction commencée par Charles VII qu’a réveillé Jeanne d’Arc, confirmée par Louis XI, et lorsque le
Moyen Âge se termine vers 1500, la France, possède une identité neuve, forte, et se prépare à affronter sans faillir ses futures crises de croissance.