Vous allez sans doute vous dire que vous auriez agi comme François Ier
qui, pour « domestiquer » les seigneurs, leur offrit des fêtes en ses châteaux magnifiques ; vous allez l’approuver lorsqu’il nous apporte les modes italiennes ; mais quelle déception lorsqu’il se laisse piéger à Pavie ! Et puis vient la réforme ! Vous y voilà plongé : catholiques et protestants ne se supportent pas. Les tensions entre les deux partis sont telles que la nuit du 24 août 1572 demeure pour toujours dans les mémoires : les catholiques massacrent les protestants. Il faut attendre Henri IV et son édit de Nantes en 1598 pour que les uns et les autres s’apaisent. Un Louis XIII et un Richelieu plus tard, voici Louis XIV qui, au fait d’une gloire claironnante, supprime cet édit en 1685, et se prive de toute une population d’artisans, de commerçants, de tout un savoir-faire qui va enrichir les pays voisins. Au XVIIIe siècle, vous allez revoir des têtes connues : Voltaire, Rousseau, Diderot, qui pensent et repensent la société, au point qu’elle éclate en 1789. C’en est fait de l’« Ancien Régime ».Ces vingt-six années, quelle époque ! Quelle époque épique ! Des rêves de toutes sortes, la liberté, l’égalité, la fraternité ; et toutes sortes de moyens pour les réaliser : la prise de la Bastille par exemple, le 14 juillet 1789, mais aussi l’échafaud dressé aux grands carrefours, sur les places… Et puis, vous vous souvenez sans doute d’un certain « Petit caporal »… : voici donc Bonaparte qui conquiert le cœur des Français, devient Napoléon Ier
, commence sa légende à Austerlitz, la clôt à Waterloo et nous emmène à Sainte-Hélène…Louis XVI qui fut guillotiné avait deux frères. Lorsque Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, on les rappelle ! Eh oui ! De nouveau un roi – Louis XVIII –, puis un autre – Charles X –, et un troisième et dernier – Louis-Philippe. Le pouvoir penche tantôt du côté des conservateurs, tantôt du côté des libéraux. Pendant ce temps, on s’active dans les affaires : l’industrie est en plein essor. La République fait un bref passage entre 1848 et 1851, doucement détournée par un prince-président qui s’approprie tout, et devient sous le nom de Napoléon III empereur des Français. Regardez-le, dans Sedan en 1870, encerclé, prisonnier, si loin des triomphes de l’« oncle » qu’il rêvait de dépasser. Après la douloureuse Commune, voici la République, cette fois bien installée. Elle se fait chahuter mais tient bon. L’affaire Dreyfus éclate, elle sait faire face à l’antisémitisme croissant. La voilà face à la guerre qu’elle ne peut éviter : la grande boucherie commence en plein été 1914.
La bataille de la Marne, la guerre des tranchées, Verdun ! Le Chemin des Dames ! Le cataclysme de la guerre s’est abattu sur la jeunesse pendant quatre ans. Il fallait récupérer l’Alsace et la Lorraine perdues en 1870. Et ce fut fait. Mais à quel prix ! La paix fragile succède à cette tragédie. Des décisions importantes sont prises par le Front Populaire en 1936, et qui vous concernent toujours, vous permettant peut-être de prendre le temps de lire ce livre en ce moment : les congés payés ! Dans le même temps, en Allemagne, dès 1932, toutes les commandes vont passer aux mains d’un dictateur qui met en œuvre le plus horrible des plans : l’holocauste. De 1939 à 1945, vous serez le témoin d’une France à la fois trouble et courageuse. Trouble parce qu’elle collabore et dénonce. Courageuse parce qu’elle résiste et reconquiert sa liberté. L’action militaire des États-Unis va être décisive : les troupes alliées débarquent le 6 juin 1944 sur les côtes de Normandie. À peine un an plus tard, le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule. L’Europe est libérée du nazisme.