Chapitre 1
Du plus profond de la mémoire : - 2 000 000 à - 200Deux bras, deux jambes, un cerveau qui équivaut à celui des premiers ordinateurs… Les voyez-vous, nos grands ancêtres, perchés tout en haut de notre arbre généalogique ? Ils commencent à cueillir les tout premiers fruits de la connaissance dont nous dégustons aujourd’hui la version cultivée ! Grâce à leur curiosité, leurs étonnements et leur ingéniosité, nous sommes là aujourd’hui, qui poursuivons l’aventure… Donnons la main à nos grands ancêtres habilis, Neandertal et Cro-Magnon, ils nous ont montré le chemin.
Il fait très froid en ces temps reculés où nous allons tenter de découvrir quelques traces de ceux qui pour la première fois ont foulé le sol du territoire français…
Préparez-vous, prenez des moufles, un passe-montagne, enfilez les uns sur les autres au moins votre collection de caleçons : vous entrez dans le congélateur de l’histoire ! Et quel congélateur : le territoire de la France subit, il y a 500 000 ans, des glaciations qui durent, durent à n’en pas voir la fin. Les températures peuvent descendre jusqu’à -70° ou -80°, les vents souffler à plus de 200 km/h, et cela non pas comme à la télévision pour des prévisions à trois jours, mais pendant des périodes interminables. De plus, la calotte glaciaire descend sur l’Europe et couvre la Grande-Bretagne, la Hollande, l’Allemagne. Le Massif central est écrasé par les glaces, les Alpes aussi, les Pyrénées. Mais parfois, le vent se calme, la température remonte, et voici quelques millénaires d’une douceur qui se love dans quelque vallée, qui s’endort sur quelque plaine. Et des hommes laissent alors de leur passage quelques traces interprétées aujourd’hui.
Voulez-vous quelques termes techniques ? En voici : il a été décidé de donner aux périodes de glaciation subies par l’Europe le nom des affluents du Danube, car ils ont permis d’en définir l’étendue. Ainsi, on peut quitter le repère de 500 000 ans que nous avons pris et remonter plus loin, au début de l’ère quaternaire, il y a deux millions d’années.
Depuis, mis à part quelques chutes de neige par ci par là pour faire du ski ou bloquer les voitures sur les autoroutes, on peut être sûr que le froid a pris ses quartiers d’hiver et d’été… aux pôles.