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Si nous en croyons des messieurs tels que Pline et les anciens naturalistes, nous ne pourrons que conclure en ce sens. Car Pline nous parle de baleines vivantes couvrant des acres, et Aldrovande d’autres cétacés qui mesuraient huit cents pieds de long. Des baleines-corderies et des baleines-tunnel-sous-la-Tamise! Et même au temps de Banks et de Solander, les naturalistes de Cook, nous trouvons un Danois, membre de l’Académie des sciences, pour donner cent vingt yards de long à certaines baleines d’Islande, de l’espèce reydan-sîskur, à ventre plissé et cela fait trois cent soixante pieds. Lacépède, le naturaliste français, à la page 3 de son étude approfondie sur les cétacés, accorde cent mètres, c’est-à-dire trois cent vingt-huit pieds à la baleine franche. Et la publication de cet ouvrage ne date que de 1825.


Mais un baleinier croira-t-il ces histoires? Non. La baleine du temps de Pline n’est pas plus grande que celle d’aujourd’hui, et si jamais je vais là où est Pline, moi, plus baleinier qu’il ne le fut, je me ferai fort de le lui dire, car je ne saurais comprendre que des momies égyptiennes ensevelies des milliers d’années avant la naissance de Pline ne mesurent pas plus dans leurs sarcophages qu’un Nantuckais actuel pieds nus, et que le bétail et autres animaux sculptés sur les plus anciennes tablettes d’Égypte et de Ninive, à en juger par les proportions du dessin, prouvent clairement que le bétail de race, primé et engraissé à l’étable de Smithfield non seulement égale mais surpasse en taille celui des pharaons. Je ne puis admettre dès lors que, seule entre tous les animaux, la baleine ait dégénéré.


Reste une autre question souvent débattue entre les plus profonds esprits de Nantucket. Étant donné la quasi-omniscience des guetteurs en vigie aux têtes de mâts des navires baleiniers, alors qu’ils passent à présent même par le détroit de Behring et fouillent les tiroirs les plus secrets et les placards les plus lointains du monde, étant donné les milliers de lances et de harpons jetés au large de tous les continents, on se demande si le léviathan survivra longuement à une chasse aussi répandue, aussi impitoyable et destructrice, ou bien s’il sera finalement exterminé et si l’on verra la dernière baleine, comme on verra le dernier homme fumer sa dernière pipe et s’évanouir avec l’ultime bouffée.


Si l’on fait un parallèle entre les troupes bossues des baleines et les troupeaux bossus des bisons qui, il n’y a pas quarante ans, hantaient par dizaines de milliers les prairies de l’Illinois et du Missouri et secouaient leurs dures crinières sur un front d’orage en contemplant des lieux où sont nées depuis de populeuses capitales et où le courtier vous vend aimablement la terre à un dollar le pouce, on tient un argument de poids pour prouver que la baleine ne saurait échapper à une prompte destruction.


Mais il faut voir le problème sous tous ses angles. Bien qu’il y ait si peu de temps – la valeur d’une courte vie d’homme – la population des bisons en Illinois ait dépassé la population humaine actuelle de Londres, et bien qu’il n’en reste plus ni une corne ni un sabot, et bien que cette extermination soit due à la lance des chasseurs, la nature si différente de la chasse à la baleine interdit absolument une fin aussi indigne au léviathan. Quarante hommes chassant le cachalot pendant quarante-huit mois trouvent qu’ils ont fait une croisière fructueuse et rendent grâce à Dieu lorsqu’ils ramènent à leur port l’huile de quarante poissons. Tandis qu’au temps des chasseurs canadiens et indiens de jadis et des trappeurs de l’Ouest, cet Ouest lointain (dont la gloire se lève encore), désertique et inviolé, un même nombre d’hommes chaussés de mocassins, pendant un même nombre de mois, à cheval au lieu d’être à voiles, auraient tué non pas quarante mais quarante mille bisons au moins. Le fait pourrait être, le cas échéant, appuyé par les statistiques. Tout bien considéré, l’extermination progressive du cachalot n’est pas mieux démontrée par le fait qu’auparavant, disons au cours de la deuxième moitié du siècle précédent, on rencontrait plus fréquemment qu’à présent des gammes et que dès lors les voyages étaient à la fois plus courts et plus rémunérateurs. En effet, nous l’avons vu, les baleines, par souci de sécurité, forment d’immenses caravanes, de sorte qu’une grande partie des solitaires, des couples, des gammes, et des écoles de jadis font corps à présent avec des légions qu’on rencontre plus rarement et que séparent des espaces plus vastes. C’est tout. Il serait également faux de conclure que les baleines dites à fanons sont en voie de disparition parce qu’elles ne fréquentent plus certains parages où elles abondaient auparavant. Elles sont simplement chassées de promontoires en caps, et si leurs souffles n’animent plus certaines côtes, soyez sûrs qu’une autre rive plus écartée s’étonne de ce spectacle insolite.


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