Читаем Moby Dick полностью

– Une heure, dit Achab, planté debout à l’arrière de sa pirogue, et il regarda loin au-delà de l’endroit où la baleine avait sondé vers les vastes et pâles espaces bleus qui laissaient sous le vent des vides caressants. Mais cela ne dura qu’un instant, ses yeux parurent se révulser tandis qu’ils embrassaient la mer du regard. La brise fraîchissait et la mer commençait à enfler.

– Les oiseaux!… les oiseaux! cria Tashtego.

En longue file indienne, tels des hérons prenant leur vol, les oiseaux blancs se dirigeaient tous vers la pirogue d’Achab, et lorsqu’ils s’en furent approchés ils commencèrent à battre des ailes au-dessus de l’eau en tournoyant, avec des cris joyeux d’attente. Leur œil était plus aigu que celui de l’homme, Achab ne voyait rien sur la mer. Mais soudain, tandis qu’il scrutait encore et encore les profondeurs, il y discerna un point blanc pas plus gros qu’une hermine et qui montait et augmentait de volume à une vitesse surprenante, jusqu’à ce que, se retournant, il montrât brusquement les deux longues rangées crochues de ses dents éblouissantes remontant des abîmes indiscernables. C’était la gueule ouverte de Moby Dick et sa mâchoire tordue. Sa masse énorme, ombrée, était encore à demi dissimulée dans l’azur marin. Cette bouche éclatante bâillait juste sous la baleinière telle la porte ouverte d’une tombe de marbre. D’un long coup de son aviron de queue, Achab écarta l’embarcation de cette effrayante apparition. Puis, ordonnant à Fedallah de changer de place avec lui, il passa à l’avant, et, saisissant le harpon de Perth, il dit à ses hommes d’empoigner leurs avirons et d’être prêts à culer.

Grâce à cet opportun mouvement de rotation sur son axe, la proue est amenée à l’avance face à la tête de la baleine alors que celle-ci est encore sous l’eau. Mais comme s’il avait compris ce stratagème, avec l’intelligence maligne qu’on lui attribuait, Moby Dick se rejeta aussitôt sur le côté et plaça sa tête ridée par le travers sous la baleinière.

De part en part, l’embarcation frémit de tous ses bordés, tandis que la baleine, renversée obliquement sur le dos à la manière du requin qui mord, prenait lentement et délibérément l’étrave à pleine gueule de sorte que l’étroite et longue mâchoire inférieure, en volute de violon, se courba en l’air et que l’une de ses dents se prit dans une dame de nage. La blancheur nacrée tapissant l’intérieur de la mâchoire se trouvait à six pouces de la tête d’Achab et la surplombait. Dans cette posture, la Baleine blanche secouait maintenant le mince bois de cèdre à la manière précautionneuse dont un chat cruel secoue une souris. Fedallah, les bras croisés, contemplait la scène sans étonnement, mais les hommes couleur de tigre se bousculaient, cul par-dessus tête, pour se réfugier le plus possible à l’extrême arrière.

Les plats-bords souples plièrent en dedans et en dehors, cependant que la baleine folâtrait de cette façon diabolique avec l’embarcation en perdition, et comme son corps se trouvait sous la baleinière, on ne pouvait le harponner de l’avant, la proue étant, si l’on peut dire, en lui, et tandis les autres pirogues s’étaient involontairement arrêtées dans l’attente d’un dénouement rapide et inévitable, alors le dément Achab, rendu furieux par le contact tentateur avec son ennemi qui le tenait, tout vif et impuissant, entre ces mâchoires mêmes qu’il haïssait, comme un forcené empoigna de ses mains nues le long os et sauvagement pour lui faire lâcher prise. Tandis qu’il s’efforçait ainsi en vain, la mâchoire glissa loin de lui, les frêles plats-bords se courbèrent et s’effondrèrent en craquant, comme se refermaient, telles d’énormes cisailles, les mâchoires qui, mordant un peu plus en arrière, coupèrent complètement l’embarcation en deux et se verrouillèrent dans l’eau entre les deux épaves flottantes. Celles-ci s’écartèrent l’une de l’autre, les extrémités brisées abaissées, et dans la moitié arrière de la pirogue l’équipage s’agrippait aux plats-bords et tentait de se cramponner aux rames pour s’éloigner.

Dans l’instant qui précéda le happement de la baleinière, Achab devinant le premier l’intention de la baleine à la façon adroite dont elle dressa la tête, eut sa prise arrachée et fit, de sa main, un ultime effort pour soustraire l’embarcation à ses mâchoires. Mais celle-ci s’inclina sur le côté en pénétrant plus avant dans la bouche de la baleine et comme il se penchait pour pousser, il fut projeté à l’eau la tête la première.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Вечный капитан
Вечный капитан

ВЕЧНЫЙ КАПИТАН — цикл романов с одним героем, нашим современником, капитаном дальнего плавания, посвященный истории человечества через призму истории морского флота. Разные эпохи и разные страны глазами человека, который бывал в тех местах в двадцатом и двадцать первом веках нашей эры. Мало фантастики и фэнтези, много истории.                                                                                    Содержание: 1. Херсон Византийский 2. Морской лорд. Том 1 3. Морской лорд. Том 2 4. Морской лорд 3. Граф Сантаренский 5. Князь Путивльский. Том 1 6. Князь Путивльский. Том 2 7. Каталонская компания 8. Бриганты 9. Бриганты-2. Сенешаль Ла-Рошели 10. Морской волк 11. Морские гезы 12. Капер 13. Казачий адмирал 14. Флибустьер 15. Корсар 16. Под британским флагом 17. Рейдер 18. Шумерский лугаль 19. Народы моря 20. Скиф-Эллин                                                                     

Александр Васильевич Чернобровкин

Фантастика / Приключения / Морские приключения / Альтернативная история / Боевая фантастика