Il revoit Metternich, qui s'inquiète de cette accession d'un maréchal à la dignité de roi, des soupçons qui vont naître à Saint-Pétersbourg.
Napoléon étale devant Metternich sa correspondance avec Charles XII le roi de Suède et avec Bernadotte.
Il n'est pour rien dans la réussite de Bernadotte. Il l'a tolérée.
- Je ne demandais pas mieux que de le voir éloigné de la France. C'est un de ces anciens jacobins avec la tête à l'envers. Mais vous avez raison, je ne devais pas donner de trône à Murat, et même à mes frères. Mais on ne devient sage qu'à la longue.
Il croise les bras.
- Moi, je suis monté sur un trône que j'ai recréé, je ne suis pas entré dans l'héritage d'un autre ; j'ai pris ce qui n'appartenait à personne ; je devais m'arrêter là et ne nommer que des gouverneurs généraux et des vice-rois. Vous n'avez d'ailleurs qu'à considérer la conduite du roi de Hollande pour vous convaincre que les parents sont souvent loin d'être des amis. Quant aux maréchaux...
Il secoue la tête, hausse les épaules.
- Vous avez d'autant plus raison que déjà il y en a qui ont rêvé grandeur et indépendance.
C'est à lui, à lui seul, de préparer l'avenir, de veiller seul sur l'Empire.
Il voit, dans le jardin de Trianon, Marie-Louise qui, entourée de ses dames, applaudit un jongleur.
Il pense tout à coup à Marie-Antoinette, la tante de l'Impératrice, qui vécut ici. Il a devant lui les rapports de police qui signalent des propos souvent hostiles à la « nouvelle Autrichienne ». On a commenté l'incendie lors de la fête à l'ambassade d'Autriche comme un signe des malédictions qu'apportent toujours à la France les femmes de Vienne et l'alliance avec les Habsbourg. On trouve Marie-Louise raide, froide, hautaine.
Il relit les rapports.