Читаем Napoléon. L'empereur des rois полностью

Il apprend que les Autrichiens recrutent de nouvelles troupes. Il convoque Champagny, le nouveau ministre des Relations extérieures. « Je désire que vous écriviez à M. de Metternich une lettre confidentielle, douce, mesurée », mais précise. « Quel esprit de vertige s'est emparé des esprits de Vienne ? direz-vous. Vous mettez toute la population sous les armes, vos princes parcourent les champs comme des chevaliers errants... et le moyen d'empêcher que cela ne tourne en crise ? »

Il est songeur, après le départ de Champagny.

Il a la sensation d'être contraint de courir d'un bout à l'autre de l'Europe pour fermer les portes de la guerre. Elles battent, et, quand l'une est close, l'autre se rouvre et les croisées s'entrechoquent.

L'Autriche s'arme déjà. L'Angleterre masse une flotte devant Copenhague pour contraindre les navires danois à rejoindre l'Angleterre. La Prusse refuse de payer les contributions qu'elle doit. Et le Portugal ne ferme pas ses ports aux marchandises anglaises.

Or, comment étouffer l'Angleterre si le blocus continental n'est pas complet, absolu ?

Il convoque le général Junot.

Il va et vient devant ce compagnon fidèle, connu lors des premiers combats au siège de Toulon. Napoléon lui parle lentement de l'armée de vingt mille hommes dont il a décidé la constitution à Bayonne pour, si le Portugal refuse d'appliquer le principe du blocus, après avoir traversé l'Espagne, occuper Lisbonne et imposer aux Portugais l'interdiction des marchandises anglaises.

Junot, conclut Napoléon, sera nommé général en chef de cette armée.

Il s'arrête devant Junot, qui balbutie :

- Vous m'exilez, qu'auriez-vous fait de plus si j'avais commis un crime ?

Napoléon s'approche encore, donne une tape amicale à Junot, qui fut, aux temps sombres, son aide de camp, son ami, son soutien.

- Tu n'as pas commis de crime, mais une faute, dit-il.

Junot doit s'éloigner de Paris quelque temps pour faire oublier sa liaison avec Caroline Murat.

Junot baisse la tête.

- Tu auras une autorité sans bornes, lui dit Napoléon en le raccompagnant, le bâton de maréchal est là-bas.

Car les troupes, Napoléon en est sûr, devront aller imposer la loi impériale à Lisbonne. La raison ne vient aux rois que lorsqu'ils sont vaincus.

Et comment ne pas réagir, dès lors que l'Angleterre ne renonce pas ?

Dans la chaleur accablante de la fin du mois d'août 1807, alors que s'achève la cérémonie religieuse du mariage entre Catherine de Wurtemberg et Jérôme, roi de Westphalie, Napoléon apprend que des troupes anglaises ont débarqué sur la côte danoise, qu'elles mettent en batterie des pièces de canon pour bombarder Copenhague. « Je ressens une grande indignation de cet horrible attentat », dit Napoléon.

C'est bien le vent de la guerre qui continue de souffler, qui frappe ce coin d'Europe comme il heurte la côte portugaise.

Et il faut faire front, compter sur l'alliance avec « le puissant Empereur du Nord », le tsar, le flatter, lui montrer qu'on est désormais de sa famille.

« Cette union entre Catherine et Jérôme, écrit Napoléon à Alexandre Ier, m'est d'autant plus agréable qu'elle établit entre Votre Majesté et mon frère des liens de parenté auxquels nous attachons le plus grand prix. Je saisis avec un véritable plaisir cette occasion pour exprimer à Votre Majesté ma satisfaction des rapports d'amitié et de confiance qui viennent d'être établis entre nous, et pour l'assurer que je n'omettrai rien pour les cimenter et les consolider. »

Mais que valent l'amitié et la confiance en politique ? Et combien de temps durent-elles ?


12.


Napoléon parcourt lentement les galeries du château de Fontainebleau. Il n'aime pas ces fins de journée d'octobre. Il sent déjà que le sommeil le gagne. Après le travail intense de la journée puis la chasse, souvent - et il galope plusieurs heures d'affilée dans les forêts qui entourent le château -, ces soirées lui pèsent. Il s'ennuie.

Il voit, devant l'entrée du grand salon où l'Impératrice rassemble son cercle, ces femmes qui le regardent s'avancer. Laquelle lui résisterait s'il la choisissait pour la nuit ? Pas une seule « cruelle », a-t-il lancé hier soir à Joséphine pour la provoquer, l'irriter, mettre un peu de piment dans cette conversation terne, inutile, qui le lasse si vite.

- Vous ne vous êtes jamais adressé qu'à des femmes qui ne l'étaient pas, a répondu Hortense, qui était assise près de sa mère.

Cela l'a amusé. Mais le poids de l'ennui est vite retombé. Même au théâtre de la cour, qu'il a fait aménager et où les acteurs de la Comédie-Française viennent deux fois par semaine donner une représentation, il succombe au sommeil. Il connaît par cœur Le Cid ou Cinna. Il bâille quand on donne une pièce de Marmontel, musique de Grétry, L'Ami de la maison. Il faut ne pas avoir vécu ce qu'il a vécu, les boulets tombant autour de lui, ou bien la belle reine Louise mordillant ses lèvres d'humiliation, de colère et de dépit, pour s'amuser de ces spectacles, qui ne le distraient plus.

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