Читаем Napoléon. L'empereur des rois полностью

« Soldats, j'ai besoin de vous. La présence hideuse du léopard souille les continents d'Espagne et de Portugal... Portons nos aigles triomphantes jusqu'aux colonnes d'Hercule.

« Soldats, vous avez surpassé la renommée des armées modernes, mais avez-vous égalé la gloire des armées de Rome, qui dans une même campagne triomphaient sur le Rhin et sur l'Euphrate, en Illyrie et sur le Tage ? »

Écouteront-ils ?

Il dit au ministre de la Guerre, le général Clarke :

- Tout ce qui se passe en Espagne est déplorable. On n'a rien fait pour donner de la confiance aux Français. L'armée est commandée non par des généraux qui ont fait la guerre, mais par des inspecteurs des Postes !

Il balaie d'un revers de main les dépêches qui sont empilées sur sa table de travail, n'en retenant qu'une.

Clarke sait-il ce qu'enseigne un catéchisme espagnol ? Il brandit la feuille, lit, d'une voix durcie par la colère :

De qui procède Napoléon ?

De l'enfer et du péché

Quels sont ses principaux offices ?

Ceux de tromper, voler, assassiner et opprimer

Est-ce péché que de tuer des Français ?

C'est au contraire bien mériter de la patrie si,

Par ce moyen, on la délivre des insultes, du vol

Et des tromperies.

Il jette la feuille à terre. Voilà le travail du pape et de ses évêques !

C'est pour que la France échappe à ce fanatisme qu'il veut que l'Université impériale ait le monopole de l'enseignement, que l'Église ne soit pas une arme contre le pouvoir.

Il s'interrompt, renvoie Clarke.

C'est toujours la même partie qui continue, contre les Bourbons, contre la superstition.

On n'accepte pas ce qu'il est, ce qu'il représente. Il doit faire face. Il n'y a pas d'autre choix.

Le mercredi 21 septembre, il se rend à Paris.

Il descend de voiture, boulevard des Capucines, pour visiter les travaux en cours. Puis, dans la plaine des Sablons, il passe en revue une division de troupes hollandaises. Il ne se lasse pas de voir défiler ses régiments.

Bientôt c'est déjà la nuit.

Il va retrouver Marie.

Demain, dit-il, il sera sur la route pour rejoindre Erfurt. Après, il se rendra en Espagne. Marie Walewska demeure silencieuse, mais il devine son inquiétude. Elle ne comprend pas pourquoi il doit ainsi être à la tête de ses armées. Doit-il sans cesse combattre ?

Il murmure, comme pour lui-même :

- Il faut avoir longtemps fait la guerre pour la concevoir.

Il se lève, ajoute d'une voix plus forte :

- À la guerre, les hommes ne sont rien, c'est un homme qui est tout.

Il est cet homme.


18.


Il fait encore nuit, ce jeudi 22 novembre 1808, quand, à 5 heures du matin, Napoléon monte dans sa berline. Il tourne la tête. Il lui semble apercevoir, s'avançant dans les galeries, la silhouette de Joséphine, suivie par ses dames de compagnie.

Il fait aussitôt signe au colonel qui commande l'escorte des chasseurs de la Garde. La berline s'ébranle et prend la route de Châlons.

Il se sent enfin libre. Voilà des jours que Joséphine insiste pour l'accompagner à Erfurt. Il a refusé. Elle l'a harcelé. Elle voulait assister aux représentations que va donner chaque soir la Comédie-Française, participer aux fêtes et aux dîners. N'a-t-elle pas le droit d'être parmi les rois et face à l'empereur de Russie ? N'est-ce pas elle, l'Impératrice ?

Il n'a rien répondu. Il est heureux de ne pas avoir cédé. Il est seul comme un jeune homme à marier. Il se laisse bercer par les cahots de la berline. Il faut qu'il suggère aux souverains rassemblés, et d'abord à Alexandre Ier, qu'il cherche une nouvelle épouse, digne de lui, pour assurer l'avenir de la dynastie. Ce mariage auquel il pense, ce peut être un atout pour sa politique, le moyen de resserrer encore les liens d'une alliance. Pourquoi pas une grande-duchesse russe ? Alexandre Ier n'a-t-il pas deux jeunes sœurs non mariées ?

Il rêve alors que le jour se lève sur les étendues grises des plateaux lorrains. La voiture est souvent contrainte de ralentir. Il se penche avec un mouvement d'impatience. La route est encombrée de fourgons et de berlines, de chevaux de selle et de carrosses, de cavaliers qui portent la livrée impériale.

Il lui semble reconnaître dans l'une des voitures Mlle Bourgoing, avec son menton pointu, ses boucles, son regard mutin. Il se souvient de la rouerie de cette jolie comédienne qui s'abandonnait à lui tout en étant la maîtresse de Chaptal. Il sourit. Pauvre Chaptal qui, dans l'aventure, y a perdu son ministère !

Il demande à Méneval, qui se tient dans le coin opposé de la berline, de lui donner la liste des comédiens invités à jouer à Erfurt.

- Trente-deux, murmure-t-il après avoir écouté Méneval.

Il ne peut s'empêcher d'évaluer à 1 000 écus par tête pour frais de voyage, et en outre plusieurs milliers de francs de gratification pour les premiers sujets, quelle dépense a ainsi été engagée.

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