Читаем Napoléon. L'empereur des rois полностью

À Münchenholzen, il s'arrête et voit s'approcher la voiture d'Alexandre Ier. Alexandre descend. Napoléon met pied à terre. Il embrasse le tsar. Puis c'est la chevauchée vers Erfurt. Il se tient à la hauteur d'Alexandre. Les états-majors se sont mêlés. Dans l'air vif, les sabots soulèvent une légère poussière blanche.

Les cloches de toutes les églises sonnent. Les canons tonnent. Les troupes, dans leurs uniformes colorés, rendent les honneurs.

- L'empereur me paraît disposé à faire tout ce que je voudrai, dit Napoléon à Talleyrand quand il se trouve seul avec lui dans le palais.

Il marche, cependant que Constant et Roustam lui présentent les habits de cérémonie.

- S'il vous parle, reprend Napoléon, dites-lui que ma confiance en lui est telle que je crois qu'il vaut mieux que tout se passe entre nous deux. Les ministres signeront après.

Il réfléchit.

- Souvenez-vous bien, dans tout ce que vous direz, que tout ce qui retarde m'est utile. Le langage de tous ces rois sera bon. Ils me craignent.

Il faut que la partie dure. L'empereur d'Autriche et le roi de Prusse, qui ne viendront pas à Erfurt, imagineront le pire pour eux si les conversations se prolongent dans le faste et dans une atmosphère de fête.

On annonce Alexandre. Napoléon lui ouvre les bras, lui présente Talleyrand.

- C'est une vieille connaissance, lui dit le tsar, je suis charmé de le voir. J'espérais bien qu'il serait du voyage.

Napoléon regarde Talleyrand, puis Caulaincourt, l'ambassadeur à Saint-Pétersbourg, qui est arrivé à Erfurt avec le tsar. Ces deux hommes lui paraissent proches. Sont-ils complices ? Ils ont à l'égard du tsar une déférence excessive. Il s'irrite. Il veut écarter ces soupçons qui le tenaillent. Il saura convaincre Alexandre Ier.

Le lendemain, mercredi 28 septembre 1808, dans l'hôtel du Gouvernement, il attend l'arrivée du baron de Vincent, qui est porteur d'une lettre de l'empereur d'Autriche François Ier. L'atmosphère du salon est étouffante. Les maréchaux se pressent autour de la table. Le tsar est entouré de ses officiers. Napoléon l'entend qui parle allemand avec l'archiduc Charles.

Talleyrand, impassible, est à quelques pas de l'autre côté de la table. Dans la pénombre, Napoléon aperçoit Caulaincourt. Décidément, il n'aime pas ce duo.

Ce matin, dans ses conversations avec Alexandre, il a eu l'impression que le tsar se dérobait, refusait d'évoquer la question d'une alliance contre l'Autriche, dans le cas où celle-ci attaquerait la France. Il a noté chez Alexandre une détermination inattendue, de la réserve et de la froideur derrière la politesse maniérée et les déclarations amicales.

Ce n'est qu'une première rencontre, mais la résistance du tsar est surprenante.

Il semble ne pas vouloir se laisser envelopper. Comme s'il connaissait ma manœuvre et mon but.

Napoléon glisse la main gauche dans son gilet. Il tend la droite au baron de Vincent qui lui présente la lettre de l'empereur d'Autriche. Il va lire la lettre, dit-il, recevoir le baron en audience particulière jeudi. Il se retire. Les dépêches qui arrivent de Vienne confirment que l'Autriche continue à s'armer, qu'elle refuse de reconnaître Murat comme roi de Naples et Joseph comme roi d'Espagne.

Que veut-elle ? Si Alexandre refuse de peser sur Vienne, ce sera la guerre. Il faut qu'elle éclate le plus tard possible, quand les affaires d'Espagne seront terminées.

Il reçoit le baron de Vincent. Il veut faire sentir à l'envoyé de l'empereur d'Autriche sa colère et sa détermination.

- Faudra-t-il toujours que je trouve l'Autriche sur mon chemin, en travers de mes projets ? dit-il. Je voulais vivre avec vous en bonne intelligence...

Il arpente le salon de l'hôtel du Gouvernement. Il ne regarde pas le baron de Vincent.

- Que prétendez-vous ? Le traité de Presbourg a irrévocablement fixé votre sort. C'est la guerre que vous cherchez ?

Il s'approche de l'Autrichien, le fixe.

- Je dois m'y préparer et je vous la ferai terrible. Je ne la désire ni ne la crains ; mes moyens sont immenses, l'empereur Alexandre est et restera mon allié.

Est-ce sûr ?

Ils se voient chaque jour. Le matin, ils négocient, puis ils chassent ensemble. Ils vont sur le terrain de bataille d'Iéna, où l'on a organisé une battue. Le gibier cerné est tué, les sangliers, les biches et les cerfs sont jetés sanglants devant les souverains.

Napoléon s'écarte, entre sous la tente, où il va recevoir les souverains.

Il n'aime pas ce massacre en ce lieu où s'est déroulé l'affrontement des hommes. C'est une boucherie cruelle et inutile.

Peu à peu, en racontant la bataille, sa mauvaise humeur s'efface. Alexandre est attentif, admiratif.

Peut-être l'ai-je conquis ?

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