Читаем ПСС. Том 90. Произведения, дневники, письма, 1835-1910 гг. полностью

La grande différence entre la lettre de M. Dumas et le discours de M. Zola, sans parler de la différence extérieure qui consiste en ce que le discours de M. Zola est adressé à la jeunesse dont il semble rechercher l’approbation, tandis que la lettre de M. Dumas ne fait pas de compliments aux jeunes gens mais au contraire au lieu de leur inculquer qu’ils sont des personnages importants et que tout dépend d’eux (ce qu’ils ne doivent jamais croire pour être bons à quelque chose) leur signale, leurs défauts habituels, leur présomption et leur légèreté et par cela leur est utile au lieu de leur être nuisible; la grande différence de ces deux écrits consiste en ce que le discors de M. Zola a pour but de retenir les hommes sur la voie dans laquelle ils se trouvent, en leur faisant accroire que ce qu’ils savent est précisément ce qu’il doivent savoir et que ce qu’ils font est précisément ce qu’ils doivent faire tandis que la lettre de M. Dumas leur montre qu’ils ne savent pas le principal de ce qu’ls devraient savoir et ne vivent pas comme ils devraient vivre.

Plus les hommes croiront qu’ils peuvent être amenés malgré eux une force extérieure agissant de soi-même — religion ou science — à ил changement bienfaisant de leur existence et, que pour que ce changement arrive ils n’ont qu’à travailler dans l’ordre établi, plus ce changement sera difficile à accomplir; et là est le défaut principal du discors de M. Zola.

Mais au contraire plus les hommes croiront qu’il ne dépend que d’eux mêmes de changer leurs rapports mutuels et qu’ils peuvent le faire quand ils le voudront en se mettant à aimer les uns les autres au lieu de s’entredéchirer comme ils le font à présent et plus cela deviendra possible. Plus les hommes se laisseront aller à cette suggestion et plus ils seront entraînés à la réaliser. Et c’est là le grand mérite de la lettre de M. Dumas. M. Dumas n’appartient à aucun parti, à aucune religion; il a aussi peu de foi dans les superstitions du passé que dans celles du présent, et c’est précisément à cause de cela qu’il observe, qu’il pense et qu’il voit non seulement le présent, mais aussi l’avenir, comme ceux que l’on appelait dans l’antiquité les voyants. Il paraîtra étrange à ceux qui, en lisant un écrivain, ne voient que le contenu d’un livre et non pas l’âme de l’écrivain, que M. Dumas, l’auteur de la «Dame aux camélias» et de l’«Affaire Clemenceau», ce même Dumas voit l’avenir et prophétise. Mais si bizarre que cela nous paraisse, la prophétie se faisant entendre non pas dans le désert ou sur les bords du Jourdain et de la bouche d’un ermite couvert de peaux de bêtes, mais apparaissant dans un journal quotidien au bord de la Seine — n’en reste pas moins prophétie.

Les paroles de M. Dumas eu ont tous les attributs: 1-e celui de toute prophétie d’être tout à fait contraire à la dispositon générale des hommes au milieu desquels elle se fait entendre; 2-e celui que malgré cela tous ceux qui l’entendent ressentent sa vérité, et 3-e surtout celui que la prophétie pousse les hommes à réaliser ce qu’elle prophétise.

M. Dumas prédit que les hommes après avoir tout essayé, se mettront sérieusement à appliquer à la vie la loi de l’amour fraternel et que ce changement se produira beaucoup plus tôt qu’on ne le pense. On peut contester la proximité de ce changement, même sa possibilité, mais il est évident que s’il se produisait, il résoudrait toutes les contradictions, toutes les difficultés et détournerait tous les malheurs dont nous menace la fin de notre siècle.

La seule objection ou plutôt la seule question que l’on puisse faire à M. Dumas, c’est de lui demander pourquoi, si l’amour du prochain est possible, inhérent à la nature humaine, pourquoi il s'est passé tant de milliers d’années (car le commandement d’aimer Dieu et son prochain n’est pas un commandement du Christ mais encore de Moïse) sans que les hommes qui connaissaient ce moyen de se rendre heureux, ne l’aient pratiqué.

Quelle est la cause qui empêche la manifestation dé ce sentiment si naturel et si bienfaisant pour l’humanité?

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Лейкин, Николай Александрович — русский писатель и журналист. Родился в купеческой семье. Учился в Петербургском немецком реформатском училище. Печататься начал в 1860 году. Сотрудничал в журналах «Библиотека для чтения», «Современник», «Отечественные записки», «Искра».Большое влияние на творчество Л. оказали братья В.С. и Н.С.Курочкины. С начала 70-х годов Л. - сотрудник «Петербургской газеты». С 1882 по 1905 годы — редактор-издатель юмористического журнала «Осколки», к участию в котором привлек многих бывших сотрудников «Искры» — В.В.Билибина (И.Грек), Л.И.Пальмина, Л.Н.Трефолева и др.Фабульным источником многочисленных произведений Л. - юмористических рассказов («Наши забавники», «Шуты гороховые»), романов («Стукин и Хрустальников», «Сатир и нимфа», «Наши за границей») — являлись нравы купечества Гостиного и Апраксинского дворов 70-80-х годов. Некультурный купеческий быт Л. изображал с точки зрения либерального буржуа, пользуясь неиссякаемым запасом смехотворных положений. Но его количественно богатая продукция поражает однообразием тематики, примитивизмом художественного метода. Купеческий быт Л. изображал, пользуясь приемами внешнего бытописательства, без показа каких-либо сложных общественных или психологических конфликтов. Л. часто прибегал к шаржу, карикатуре, стремился рассмешить читателя даже коверканием его героями иностранных слов. Изображение крестин, свадеб, масляницы, заграничных путешествий его смехотворных героев — вот тот узкий круг, в к-ром вращалось творчество Л. Он удовлетворял спросу на легкое развлекательное чтение, к-рый предъявляла к лит-ре мещанско-обывательская масса читателей политически застойной эпохи 80-х гг. Наряду с ней Л. угождал и вкусам части буржуазной интеллигенции, с удовлетворением читавшей о похождениях купцов с Апраксинского двора, считая, что она уже «культурна» и высоко поднялась над темнотой лейкинских героев.Л. привлек в «Осколки» А.П.Чехова, который под псевдонимом «Антоша Чехонте» в течение 5 лет (1882–1887) опубликовал здесь более двухсот рассказов. «Осколки» были для Чехова, по его выражению, литературной «купелью», а Л. - его «крестным батькой» (см. Письмо Чехова к Л. от 27 декабря 1887 года), по совету которого он начал писать «коротенькие рассказы-сценки».

Николай Александрович Лейкин

Русская классическая проза