Читаем ПСС. Том 90. Произведения, дневники, письма, 1835-1910 гг. полностью

Il est évident que ce n’est pas assez de dire: aimez vous les uns les autres. Cela se dit depuis 3000 ans, on ne cesse de le répéter sur tous les tons du haut de toutes les chaires religieuses et même laïques; mais les hommes continuent à s’exterminer au lieu de s’aimer comme on le leur prêche depuis tant de siècles. Personne de nos jours ne doute que si les hommes, au lieu de s’entre-déchirer en recherchant chacun leur propre bonheur celui de leur famille ou de leur patrie, s’aidaient les uns les autres, s’ils remplaçaient l’égoïsme par l’amour, s’ils organisaient leur vie sur le principe collectiviste au lieu du principe individualisme, comme le disent dans leur mauvais jargon les sociologues, s’ils s’aimaient entre eux comme ils s’aiment eux mêmes, si au moins ils ne faisaient pas aux autres ce qu’ils ne voudraient pas qu’il leur fût fait, comme cela a été bien dit depuis 2000 ans, la dose de bonheur personnel que recherche chaque homme serait plus grande et la vie humaine en général serait raisonnable et heureuse au lieu d’être ce qu’elle est, une suite de contradiction et de souffrances.

Personne ne doute de ce que si les hommes continuent à s’arracher les uns aux autres la propriété du sol et les produits de leur travail la revanche de ceux qui étaient privés du droit de travailler à la terre et des produits de leur travail ne se fera pas attendre et que tous ceux qui ont été privés de leur droits reprendront avec violence et vengeance tout ce qui leur a été enlevé. Pessonne ne doute non plus de ce que les armements réciproques des nations n'aboutissent à de terribles massacres et à la ruine et à la dégénération de tous les peuples enchaînés dans ce cercle d’armements réciproques. Personne ne doute de ce que l'ordre de choses actuel s’il se prolonge encore pendant quelques dizaines d’années n’aboutisse à une débacle générale.

Excepté cela tous les hommes de notre monde chrétien reconnaissent si ce n’est la loi religieuse de l’amour, la règle morale du même principe chrétien de ne pas faire à son prochain ce qu’ils ne voudraient pas qu’on leur fit et malgré cela continuent à faire tout le contraire de ce qu’ils reconnaissent.

Evidemment il y a une raison majeure, qui les empêche de faire ce qui leur est avantageux, ce qui les sauveraient des dangers qui les menacent et ce que leur dicte leur conscience. Dire que l’amour appliqué à la vie est une chimère! Mais alors pourquoi depuis tant de siècles les hommes se laisseraient ils tromper par ce rêve irréalisable. Il serait temps de le reconnaître. Or les hommes ne peuvent se résoudre ni à suivre dans leur vie la loi de l’amour, ni à abandonner l’idée de le faire. D’où cela vient-il? Quelle est la raison de cette contradiction qui dure depuis des siècles? Ce n’est pas que les hommes de notre temps n’aient le désir ni la possibilité de faire ce que leur dictent à la fois et leur bon sens et le danger de leur état et surtout la loi de Celui qu’ils nomment Dieu et leur conscience, mais c’est qu’ils font précisément ce que M. Zola leur conseille de faire: ils sont occupés, ils travaillent tous à un travail commencé depuis longtemps et dans lequel il est impossible de s’arrêter pour se concentrer, de réfléchir à ce qu’ils sont et ce qu’ils devraient être.

Toutes les grandes révolutions dans la vie des hommes se font dans la pensée. Qu’un changement se produise dans la pensée des hommes et l’action suivra aussi immanquablement la direction de la pensée que la barque suit la direcrion donnée par le gouvernail. Dès sa première prédication Jésus ne disait pas aux hommes: aimez vous les uns les autres (il enseigna l’amour plus tard à ses disciples), mais il disait ce que prêchait avant lui Jean Baptiste — le repentir, le μετανοείτε с. a. d. le changement de la conception de la vie p-μετανοείτε changez votre conception de la vie ou bien vous périrez tous, disait-il. Le sens de votre vie ne peut pas consister dans la poursuite de votre bien-être personnel ou de celui de votre famille ou de votre nation parce que ce bonheur ne peut être atteint qu’au détriment de celui de votre prochain. Comprenez bien que le sens de votre vie ne peut consister que dans l'accomplissement de la volonté de celui qui vous a envoyé dans cette vie et exige de vous non pas la poursuite de vos intérêts personnels mais Г accomplissement de son but à lui, de l’établissement du royaume des cieux comme le disait Jésus.

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Лейкин, Николай Александрович — русский писатель и журналист. Родился в купеческой семье. Учился в Петербургском немецком реформатском училище. Печататься начал в 1860 году. Сотрудничал в журналах «Библиотека для чтения», «Современник», «Отечественные записки», «Искра».Большое влияние на творчество Л. оказали братья В.С. и Н.С.Курочкины. С начала 70-х годов Л. - сотрудник «Петербургской газеты». С 1882 по 1905 годы — редактор-издатель юмористического журнала «Осколки», к участию в котором привлек многих бывших сотрудников «Искры» — В.В.Билибина (И.Грек), Л.И.Пальмина, Л.Н.Трефолева и др.Фабульным источником многочисленных произведений Л. - юмористических рассказов («Наши забавники», «Шуты гороховые»), романов («Стукин и Хрустальников», «Сатир и нимфа», «Наши за границей») — являлись нравы купечества Гостиного и Апраксинского дворов 70-80-х годов. Некультурный купеческий быт Л. изображал с точки зрения либерального буржуа, пользуясь неиссякаемым запасом смехотворных положений. Но его количественно богатая продукция поражает однообразием тематики, примитивизмом художественного метода. Купеческий быт Л. изображал, пользуясь приемами внешнего бытописательства, без показа каких-либо сложных общественных или психологических конфликтов. Л. часто прибегал к шаржу, карикатуре, стремился рассмешить читателя даже коверканием его героями иностранных слов. Изображение крестин, свадеб, масляницы, заграничных путешествий его смехотворных героев — вот тот узкий круг, в к-ром вращалось творчество Л. Он удовлетворял спросу на легкое развлекательное чтение, к-рый предъявляла к лит-ре мещанско-обывательская масса читателей политически застойной эпохи 80-х гг. Наряду с ней Л. угождал и вкусам части буржуазной интеллигенции, с удовлетворением читавшей о похождениях купцов с Апраксинского двора, считая, что она уже «культурна» и высоко поднялась над темнотой лейкинских героев.Л. привлек в «Осколки» А.П.Чехова, который под псевдонимом «Антоша Чехонте» в течение 5 лет (1882–1887) опубликовал здесь более двухсот рассказов. «Осколки» были для Чехова, по его выражению, литературной «купелью», а Л. - его «крестным батькой» (см. Письмо Чехова к Л. от 27 декабря 1887 года), по совету которого он начал писать «коротенькие рассказы-сценки».

Николай Александрович Лейкин

Русская классическая проза