Читаем Révolte sur la Lune полностью

— Dans quelques heures le premier vaisseau va envoyer ses fusées. Quand cela se produira, je transmettrai toutes les commandes balistiques à la Fronde de David… à ce moment, je préférerais que tu sois sur la Mare Undarum.

— Qu’est-ce qui t’ennuie, Mike ?

— Le petit est précis, tu sais, Man, mais il est si bête ! Je voudrais qu’il soit surveillé. Il peut y avoir des décisions à prendre très rapidement et il n’y a personne, là-bas, pour le programmer correctement. Il vaudrait mieux que tu y ailles.

— Si tu le dis, Mike. Pourtant, s’il faut le programmer rapidement, il faudra quand même que je te téléphone.

La plus grande cause de retard avec les ordinateurs ne provient pas de leur lenteur mais bien au contraire du temps qu’il faut aux hommes – et cela peut leur prendre des heures – pour établir un programme qu’un ordinateur mettrait sur pied en quelques millisecondes. Mike, lui, avait une grande qualité, il pouvait se programmer tout seul, et ceci rapidement. Il suffisait de lui expliquer un problème et il élaborait tout seul son programme. De la même manière, et avec autant de précision, il pouvait donc programmer son « fiston idiot » infiniment plus rapidement que n’importe quel humain.

— Mais. Man, si je veux que tu sois là-bas, c’est justement parce qu’il se peut que tu ne puisses pas me téléphoner ; les lignes peuvent être coupées. J’ai donc préparé toute une série de programmes éventuels pour le jeunot ; cela pourra te servir.

— D’accord. Imprime-les. Et mets-moi en communication avec Prof.

Mike s’est exécuté ; je me suis assuré que nous étions seuls sur la ligne et j’ai exposé ce que Mike croyait nécessaire. Je supposais que Prof y ferait des objections, j’espérais qu’il me demanderait de rester quand ces vaisseaux viendraient nous envahir, nous bombarder, ou quoi que ce soit… au lieu de cela, il m’a répondu :

— Manuel, vous devez y aller. J’hésitais à vous en parler. Avez-vous discuté avec Mike de nos chances ?

— Niet.

— Je l’ai fait tous les jours. En gros, si Luna City est détruite, si je meurs ainsi que tous les autres membres du gouvernement, même si tous les yeux de Mike sont crevés et qu’il soit lui-même coupé de la nouvelle catapulte… et tout cela peut se produire si nous sommes sévèrement bombardés… même si tout cela arrive en même temps, donc, Mike donne encore à Luna des chances égales si la Fronde de David peut toujours fonctionner, et c’est vous, et vous seul, dans ce cas, qui devrez la faire marcher.

Que vouliez-vous que je réponde ?

— Da, Boss. Yes, sir. Oui, m’sieur. Vous et Mike, vous vous entendez comme cul et chemise. D’accord, j’irai !

— Très bien, Manuel !

Je suis encore resté une heure avec Mike pendant qu’il imprimait mètre après mètre de nouveaux programmes taillés sur mesure pour l’autre ordinateur. Ce travail m’aurait pris au moins six mois, même si j’avais été capable de prévoir toutes les possibilités. Mike avait recoupé certaines sections, ajouté des notes et poussé les détails de façon absolument terrifiante. Qu’il me suffise de vous dire que, dans certaines circonstances, il pouvait être nécessaire de détruire, oui, de détruire Paris ; il me disait comment faire : il m’indiquait quelles fusées attendaient en orbite, comment dire au jeunot de les trouver et de les amener sur l’objectif. Il me signalait vraiment tout.

J’étais en train de lire cet interminable document – pas les programmes eux-mêmes, seulement les résumés des programmes éventuels qui se trouvaient en tête de chacun d’eux – quand Wyoh m’a appelé au téléphone.

— Mannie chéri, est-ce que Prof t’a dit qu’il fallait aller sur la Mare Undarum ?

— Oui, j’allais justement t’appeler.

— Parfait. Je prépare ce qu’il nous faut et je te retrouve à la station Est. À quelle heure peux-tu y être ?

— Nous ? Tu veux venir avec moi ?

— Prof ne t’en a pas parlé ?

— Non. (Je me suis tout à coup senti heureux.)

— Je me sens un peu coupable, mon chéri. Je voulais tellement t’accompagner… mais je n’avais aucune raison valable. Après tout, je n’y connais rien en informatique et ici, j’ai des responsabilités, j’en avais, du moins. Maintenant, on m’a déchargée de toutes mes fonctions, et toi aussi.

— Comment ?

— Tu n’es plus ministre de la Défense, c’est Finn, maintenant. À la place, tu es Premier ministre adjoint…

— Eh bien !

— … Et aussi vice-ministre de la Défense. Je suis, moi, vice-présidente tandis que Stu a été nommé secrétaire d’État adjoint aux Affaires étrangères. Il vient donc avec nous, lui aussi.

— Je n’y comprends plus rien.

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