Читаем Révolte sur la Lune полностью

— Allez-y tout à votre aise, ce satané machin ne marche pas ! Pour moi, il marchait : Mike me l’avait mis en réserve. J’ai donné à Prof le nom du garde.

— Bien. Avez-vous vu Finn ? Il doit vous retrouver à cette cabine.

— Non… Attendez, je l’aperçois.

— Parfait ! Rejoignez-le. Mike, avez-vous une voix qui conviendrait à ce dragon ?

— Désolé, Prof.

— Tant pis, il vous suffira de paraître essoufflé et effrayé ; de toute façon, il y a de fortes chances pour que le commandant ne le connaisse pas personnellement. Vous croyez que ce garde appellerait Alvarez ?

— Non, plutôt son chef de corps. Alvarez fait toujours parvenir ses ordres par son intermédiaire.

— Alors, appelez le chef. Rendez compte de l’attaque, demandez des renforts et mourez au beau milieu d’une phrase. Avec un bruit de fond d’émeute et peut-être même un grand cri : « Le voilà ! Tuons ce salopard ! », juste avant de rendre l’âme. Pouvez-vous le faire ?

— C’est programmé. Pas de problème, a confirmé Mike qui paraissait tout content.

— Allez-y. Mannie, passez-moi Finn.

Prof avait projeté d’évacuer les gardes de leurs casernes, à la sortie desquelles les hommes de Finn attendaient, arme au poing. Et cela a marché à merveille, jusqu’au moment où Morti la Peste a perdu son sang-froid. Il a rassemblé le peu de gardes qui restaient pour se protéger lui-même, tout en envoyant vers Terra des messages désespérés… qui ne partaient pas.

J’ai passé outre les ordres de Prof : après avoir pris un pistolet laser au moment où devait arriver la deuxième capsule de dragons de la Paix, j’ai grillé deux vigiles pour apaiser ma soif de sang et laissé les autres terminer le travail. Trop facile : ils passaient la tête par l’écoutille et ils étaient cuits. La moitié de l’escouade n’a même pas eu le temps de sortir : une épaisse fumée s’est échappée de l’ouverture et ils ont péri ainsi, comme les autres. À ce moment, j’avais regagné mon poste près du téléphone.

La décision du Gardien de se terrer a provoqué quelques troubles dans le Complexe. Alvarez s’est fait tuer, ainsi que le commandant des dragons et deux chemises jaunes. Quelques survivants, treize en tout, sont allés rejoindre Morti la Peste, à moins qu’ils aient été déjà avec lui. Nous avons suivi les événements grâce à Mike, qui pouvait tout écouter. Au bout du compte, il est apparu évident que tous les hommes en armes se trouvaient réunis à l’intérieur de la résidence du Gardien. Prof a alors donné à Mike l’ordre de passer à l’opération suivante.

Mike a éteint toutes les lumières du Complexe sauf celles de la résidence du Gardien et a réduit l’oxygène au minimum – pas au point de tuer mais suffisamment pour nous assurer que la moindre tentation belliqueuse serait réduite à néant. Toutefois, dans la résidence, l’oxygène a été entièrement coupé ; il n’y avait plus que de l’azote, et cela pendant une dizaine de minutes environ. Ensuite, les hommes de Finn qui attendaient avec leurs combinaisons pressurisées dans la station de métro privée du Gardien ont fait sauter la porte du sas et sont entrés « au coude à coude ».

Luna était à nous.

Deuxième partie

Le soulèvement armé

14

C’est ainsi qu’une vague de patriotisme a envahi notre nouvelle nation et l’a unifiée.

N’est-ce pas ce que déclarent les livres d’Histoire ? Quelle blague !

Croyez-moi, préparer une révolution n’est rien à côté de ce qu’il faut faire pour la réussir ! Nous en étions donc arrivés là ; nous avions pris trop tôt les leviers de commande, sans rien de prêt et avec quantité de choses encore à faire. L’Autorité de Luna avait disparu mais l’Autorité Lunaire sur la Terre et les Nations Fédérées qui l’avaient créée restaient, elles, bien solides. Si elles avaient envoyé un convoi de troupes ou mis un croiseur sur orbite au cours des huit ou quinze jours suivants, elles auraient repris Luna sans la moindre difficulté. Nous n’étions qu’une foule d’excités.

Nous avons procédé à des essais avec la nouvelle catapulte mais nous pouvions compter sur les doigts d’une seule main les missiles chargés de rocs prêts à être expédiés. Sur les doigts de ma main gauche. De toute façon la catapulte n’était pas une arme utilisable contre des vaisseaux ou l’infanterie. Nous avions bien quelques idées concernant les vaisseaux, mais elles restaient très vagues. Nous avions mis en réserve, à Hong-Kong Lunaire, quelques centaines de pistolets laser bricolés – les ingénieurs chinois sont très adroits – mais très peu d’hommes savaient s’en servir.

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