Читаем San-Antonio polka полностью

Je bondis dans le couloir. Celui-ci est vide. Je ne sais quelle direction choisir. Je me dis qu'il y a intérêt à foncer vers le wagon-restaurant. Au passage, je jette un coup d'œil dans tous les compartiments et partout je n'aperçois que de paisibles voyageurs. J'ouvre les portes des, toilettes : chose curieuse, toutes sont vides. Enfin j'arrive au wagon-restaurant.

Peu de trèpe. Ce train ne comblera pas le déficit des Chemins de fer de l'Etat. En cette période de sports d'hiver, il faut dire que le trafic s'opère surtout dans le sens contraire. Il va à Paris chercher les futures fractures.

Le préposé en veste blanche qui m'avait vanté la langue persillée m'accueille avec un petit sourire aimable.

— Deux couverts, monsieur ?

— Non. Je n'ai pas faim. Je voudrais savoir si quelqu'un vient d'entrer dans ce wagon.

Il ouvre des billes de loto grand format.

— Comment ça, monsieur ?

— Le service est commencé depuis un bon moment, n'est-ce pas ? Je vous demande s'il y a eu des retardataires !

— Pas à ma connaissance ! Non, tout le monde est ici depuis le début.

— Merci.

Pas de bol, mes frères ! Il semble que le tueur du train se soit volatilisé. Et pourtant il est bel et bien dans l'un de ces wagons fonçant à cent à l'heure dans la campagne françouaise ! Je me tape la totalité du convoi en Matant chaque voyageur sous le naze, mais je ne dérouille pas. Une fouille de chaque personne serait négative car il est fort probable que le meurtrier s'est débarrassé de son perforateur à injection directe !

Je me décide à affranchir le contrôleur et nous organisons un petit programme maison pour garder l'assassinat secret.

J'ai provoqué pas mal de casse jusqu'à présent, et je ne tiens pas à me faire une publicité démesurée.

Maintenant il va falloir affronter le Vioque pour lui faire part de mon tableau de chasse, et j'ai dans l'idée qu'il va y avoir des pleurs et des grincements de dentier.

CHAPITRE VI

Le Vioque, je l'ai vu avec bien des visages différents, depuis que je marne pour sa pomme, Je l'ai connu radieux, courroucé, acerbe, hautain, familier, bon enfant, taciturne. Mais je ne lui ai jamais vu cette bouille-là. Il est prostré et je ne sais quoi de douloureux assombrit son front — qui n'en-finit-pas !

— Je résume, murmure-t-il : vous avez remis à un truand un revolver avec lequel il a trucidé votre collègue. Pendant ce temps on a kidnappé François Lormont dans votre propre chambre et, un peu plus tard, la maîtresse du tueur a été abattue dans le train alors qu'elle se trouvait en votre compagnie. C'est bien cela, n'est-ce pas ?

Je dois être un peu pâlot, les gars ! J'ai la moelle épinière qui se transforme en crème fraiche.

— C'est cela même, monsieur le directeur.

Le Tondu masse sa dragée délicatement comme s'il craignait de se fêler la coquille.

— San-Antonio, dit-il d'une voix si sourde qu'on a envie de lui acheter un sonotone, San-Antonio, si vous ne retrouvez pas Lormont à bref délai, je saute !

Un frisson glacé me parcourt de haut en bas, de gauche à droite et en diagonale.

Jamais le boss n'a fait allusion à sa destitution. Il lui est arrivé d'envisager la mienne, mais pas la sienne. Ça me chanstique le bergougnouf fromental à lipothymie variable.

J'imagine cézigue avec une canne à pêche dans ses belles paluches manucurées, attendant la bonne volonté d'un goujon pour éprouver dorénavant des sensations rares.

— Tout de même, monsieur le directeur !

— Lormont est le beau-frère du ministre des Fonds Perdus !

— Je comprends. Est-ce que ma démission arrangerait votre cas ?

Il s'empourpre comme un évêque qui vient d'être promu cardinal de première classe.

— Je me fous de votre démission, San-Antonio !

C'est la première fois que j'entends le père Ladorure lâcher un gros mot.

— Ce que je veux, poursuit-il, c'est un résultat immédiat : vous retrouvez Lormont vivant ainsi que ses ravisseurs.

Il me désigne la lourde. Moi, si je m'écoutais, je lui ferais bouffer son encrier de marbre, mais je me fais la sourde oreille fort heureusement et je m'évacue vers des régions plus accueillantes : à savoir le troquet du coin.

Béru discourt au milieu d'un cercle d'admirateurs.

— On dit toujours San-Antonio ! tonitrue l'Enflure. Eh bien moi, je vous réponds simplement ceci : San-Antonio mon c… ! Si je serais pas là dans quatre-vingts pour cent des cas, le commissaire se prendrait un bide.

— Pour en avoir un comme le tien, il faudrait qu'il se le bourre de son, hé, poubelle ambulante !

— Siouplaît ! gronde le Gros qui n'a pas détecté mon noble organe.

Il se détourne, m'avise et sa trogne violacée devient d'un très joli bleu turquoise.

— T'étais là, San-A. ! éructe Béru.

— Oui, mon gros beignet froid. J'étais là ! Alors comme ça, c'est toi le Sherlock Holmes attitré ? C'est sur ta bedaine avariée que j'ai construit ma carrière ?

Le Mahousse rejette son bitos avachi derrière son crâne également avachi.

— Si on peut plus plaisanter, je préfère m'engager dans les C et Ress !

— Tu es déjà dans les C, Béru. Dans les petits « c », ça n'est pas si mal.

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