Читаем Sans famille полностью

— Vous ne l’aviez donc pas vu ?

— J’étais préoccupé.

— Vous veniez de dîner quand vous avez fermé la porte de l’église ?

— Certainement.

— Et quand vous êtes entré dans ce veau est-ce que vous ne veniez pas de dîner ?

— Mais…

— Vous dites que vous n’aviez pas dîné ?

— Si.

— Et c’est de la petite bière ou de la bière forte que vous buvez ?

— De la bière forte.

— Combien de pintes ?

— Deux.

— Jamais plus ?

— Quelquefois trois.

— Jamais quatre ? Jamais six ?

— Cela est bien rare.

— Vous ne prenez pas de grog après votre dîner ?

— Quelquefois.

— Vous l’aimez fort ou faible ?

— Pas trop faible.

— Combien de verres en buvez-vous ?

— Cela dépend.

— Est-ce que vous êtes prêt à jurer que vous n’en prenez pas quelquefois trois et même quatre verres ?

Comme le bedeau de plus en plus bleu ne répondit pas, l’avocat se rassit et tout en s’asseyant il dit :

— Cet interrogatoire suffit pour prouver que le chien a pu être enfermé dans l’église par le témoin qui, après dîner, ne voit pas les veaux parce qu’il est préoccupé ; c’était tout ce que je désirais savoir.

Si j’avais osé j’aurais embrassé mon avocat, j’étais sauvé.

Pourquoi Capi n’aurait-il pas été enfermé dans l’église ? Cela était possible. Et s’il avait été enfermé de cette façon, ce n’était pas moi qui l’avais introduit ; je n’étais donc pas coupable, puisqu’il n’y avait que cette charge contre moi.

Après le bedeau on entendit les gens qui l’accompagnaient lorsqu’il était entré dans l’église, mais ils n’avaient rien vu, si ce n’est la fenêtre ouverte par laquelle les voleurs s’étaient envolés.

Puis on entendit mes témoins : Bob, ses camarades, l’aubergiste, qui tous donnèrent l’emploi de mon temps ; cependant un seul point ne fut point éclairci et il était capital, puisqu’il portait sur l’heure précise à laquelle j’avais quitté le champ de course.

Les interrogatoires terminés, le juge me demanda si je n’avais rien à dire, en m’avertissant que je pouvais garder le silence si je le croyais bon.

Je répondis que j’étais innocent, et que je m’en remettais à la justice du tribunal.

Alors le juge fit lire le procès-verbal des dépositions que je venais d’entendre, puis il déclara que je serais transféré dans la prison du comté pour y attendre que le grand jury décide si je serais ou ne serais pas traduit devant les assises.

Les assises !

Je m’affaissai sur mon banc ; hélas ! que n’avais-je écouté Mattia !

Chapitre 20

Bob

Ce ne fut que longtemps après que je fus réintégré dans ma prison que je trouvai une raison pour m’expliquer comment je n’avais pas été acquitté : le juge voulait attendre l’arrestation de ceux qui étaient entrés dans l’église, pour voir si je n’étais pas leur complice.

On était sur leur piste, avait dit le ministère public, j’aurais donc la douleur et la honte de paraître bientôt sur le banc des assises à côté d’eux.

Quand cela arriverait-il ? Quand serais-je transféré dans la prison du comté ? Qu’était cette prison ? Où se trouvait-elle ? Était-elle plus triste que celle dans laquelle j’étais ?

Il y avait dans ces questions de quoi occuper mon esprit, et le temps passa plus vite que la veille ; je n’étais plus sous le coup de l’impatience qui donne la fièvre ; je savais qu’il fallait attendre.

Et tantôt me promenant, tantôt m’asseyant sur mon banc, j’attendais.

Un peu avant la nuit j’entendis une sonnerie de cornet à piston et je reconnus la façon de jouer de Mattia : le bon garçon, il voulait me dire qu’il pensait à moi et qu’il veillait. Cette sonnerie m’arrivait par-dessus le mur qui faisait face à ma fenêtre : évidemment Mattia était de l’autre côté de ce mur, dans la rue, et une courte distance nous séparait, quelques mètres à peine. Par malheur les yeux ne peuvent pas percer les pierres. Mais si le regard ne passe pas à travers les murs, le son passe par-dessus. Aux sons du cornet s’étaient joints des bruits de pas, des rumeurs vagues et je compris que Mattia et Bob donnaient là sans doute une représentation.

Pourquoi avaient-ils choisi cet endroit ? Était-ce parce qu’il leur était favorable pour la recette ! Ou bien voulaient-ils me donner un avertissement ?

Tout à coup j’entendis une voix claire, celle de Mattia crier en français : « Demain matin au petit jour ! » Puis aussitôt reprit de plus belle le tapage du cornet.

Il n’y avait pas besoin d’un grand effort d’intelligence pour comprendre que ce n’était pas à son public anglais que Mattia adressait ces mots : « Demain matin au petit jour, » c’était à moi ; mais par contre il n’était pas aussi facile de deviner ce qu’ils signifiaient, et de nouveau je me posai toute une série de questions auxquelles il m’était impossible de trouver des réponses raisonnables.

Un seul fait était clair et précis : le lendemain matin au petit jour je devais être éveillé et me tenir sur mes gardes ; jusque-là je n’avais qu’à prendre patience, si je le pouvais.

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