Mais aujourd’hui que ces mist`eres d’iniquit'e sont d'evoil'es, que l’imposture ne trouve plus de protecteurs et que les Registres sont d'epos'es au comit'e de Liquidation et au comit'e de Finances; comme ces registres contiennent la preuve de son infid'elit'e; et qu’il est essentiel pour les ouvriers de se rendre posesseurs de cette preuve, et plus essentiel encore que ni cette preuve, ni la fortune du S. Coeffier ne leur 'echape, soit en d'etruisant ses registres, comme il dit avoir d'etruit ses anciens, soit on d'enaturant ses biens comme beaucoup d’'emigrans et en s’'evadant comme MM. le Noir et Dangivilliers administrateurs des carri`eres, ainsi que peuvent le faire les trois inspecteurs de ces travaux, s’ils sont aussi coupables.
A Ces Causes les ouvriers supplient Messieurs de l’assembl'ee Nationale et particuli`erement, Messieurs du Comit'e de Liquidation et du comit'e des Finances.
1°. De prendre les mesures n'ecessaires pour que le S. Coeffier, ou du moins sa fortune ne soit soustraite `a la restitution qu’il doit aux ouvriers des carri`eres.
2°. D’agr'eer leur apposition, `a ce que d’une part les Registres ne soient remis, sans en avoir donn'e communication et des extraits; et d’autre part a ce que le ministre n’ordonne le payement des sommes qui pouront ^etre d"ues au S. Coeffier, si ce n’est apr`es le payement des ouvriers.
3°. Ordonne qu’avant que lesc. Registres [9]
soient remis au S. Coeffier ou a tout autre il en sera donn'e communication et des extraits autentiques aux fond'es de pouvoir des ouvriers.C’est le seul moyen de leur conserver la preuve qui leur est acquise; sans cela, on la feroit disparoitre avec ces Registres.
4°. Ordonner, que les sommes qui peuvent ^etre dues au S. Coeffier pour les ouvrages des carri`eres ne lui seront remises qu’a la d'eduction de ce qui revient aux ouvriers qu’il n’a pas enti`erement pay'e et que le ministre charg'e de faire ce payement ne d'elivrera son ordonnance qu’a cette condition; pr'ecaution sans laquelle le Ministre ne croiroit peut ^etre, pas devoir acceuillir l’opposition des ouvriers.
Leur Reconnoissance Egalera leur profond Respect et leur profonde soumission.
Paris 12 juillet 1791.
Taillieur, Fond'e de procuration pass'e de vant notaire Ruelle des Capucins faubourg S-t Jacqus au d'ep^ot des plans des carri`eres.
XXXVII
Архив префектуры полиции.
(Proc`es verbaux des commissaires), Section Butte des Moulins.
L’an mil sept cent quatre vingt onze le seize juillet onze heures du soir c’est pr'esent'e par devant nous commissaire de la section du Palais-Royal soussign'e le S-r Jean Louis Malafosse, Caporal de la compagnie des Grenadiers du B-on de S-t Roch lequel nous a d'eclar'e que plusieurs particuliers, ayant entendu plusieurs propos plus incendiaires les uns que les autres tenus par un particulier `a un groupe tr`es consid'erable d’ouvriers qui 'etaient rassembl'es au Palais-Royal se sont adress'es `a une patrouille qui s’etoit port'e au Palais-Royal pour maintenir l’ordre et l’ont requis d’arreter les particuliers, ce aquoi ayant obtemp'er'e elle a amen'e led. particulier au corps de garde d’ou il a 'et'e amen'e au comit'e accompagn'e de tous les particuliers qui ont entendu les propos pour ^etre statu'e `a qui il appartiendra et a sign'e avec nous:
Et de suitte est comparu un desd. particuliers auquel avons demand'e ses noms, surnoms, demeure et qualit'e, nous a r'epondu qu’il se nomme Jean Thomas Elisabeth Richer de Serizy, citoyen de Paris y demeurant rue des Petits Augustins n° 18, qu’'etant de se promener au Palais-Royal s’est approch'e d’un grouppe o`u il r'egnait beaucoup de rumeur par les motions incendiaires que faisait un particulier lequel disait entre autres choses que le Decret de l’Assembl'ee Nationale qui d'eclarait que le Roy rie pouvait ^etre mis en cause 'etait dangereux, que Louis Seize 'etant un imbecille ou un sc'el'erat il falat le destituer ou luy faire son proc`es et ne point aller contre le voeu du peuple et qui le rejettait du throne, qu’il a ajout'e que les sept comit'es r'eunis 'etaient vendus `a nos ennemis et aux puissances 'etrang`eres et qu’ils desiraient la guerre civile pour nous livrer entre leurs mains; que le d'eposant indign'e de ces propos et autres qui d'ej`a semaient le trouble dans led. Grouppe s’est joint `a trois autres personnes pour le faire arreter, lecture faite de la d'eclaration cy-dessus le S-r Richer de Serizy y a persist'e et en a soutenu la v'erit'e et a sign'e avec nous.