Après la prise de la Bastille, il lut établi un ordre qui a été rigoureusement observé, les ouvriers qui ont été employés à la démolition de cette forteresse, furent placés par classe d’atelliers en nombre égal d’hommes sous l’inspection de leurs sous-chefs, lesquels atelliers étoient inspectés par des chefs qui avoient une certaine quantité de sous-chefs. Sous leurs surveillances les rôles se faisoient strictement et tous les jours l’appel nominal étoit fait par mon commis qui verifioit les feuilles de chaque atellier et communiquoit la feuille générale aux inspecteurs nommés par les architectes, qui certifioient par des nouveaux appels ces feuilles de Rôles qui ensuite étoient remises au Bureau de la Bastille tous les soirs, ces mêmes feuilles étoient visées par les inspecteurs et de la portée au bureau du comité permanent des électeurs depuis le 16 Juillet 1789 jusqu’au [3]
… Ensuite au bureau des subsistances de la première commune dopais le… jusqu’au… après au bureau de la ville de la commune provisoire depuis le… jusqu’au… enfin, au bureau des travaux publics de la Municipalité depuis le 1-er Novembre 1790 jusqu’au 21 May 1791, jour auquel je donnai ma démission définitive,Voici la marche qui a été observée pour les payements qui ont été fait. Chaque Rôle de semaine étoit joint à un Rôle général de paye signé des architectes d’après le certificat des inspecteurs. Ces feuilles de Rôle étoient enregistrées dans les bureaux cy-dessus nommés et par une ordonnance qui m’etoit remise, j’y apposois l’acquit et ma signature. Mon commis se présentoit à la caisse pour en recevoir le montant. La délivrance des deniers s’en est faite par monsieur de Villeneuve, tresorier de la ville. Souvent M. Pitra électeur de 1789, membre du département de la comptabilité du domaine qui a été de l’administration provisoire et définitive jusqu’à la fin de 1791 est souvent resté les samedis jusqu’à minuit pour signer les ordonnances payemens des ouvriers de mon atelier par la crainte qu’avoit le patriarche de la Révolution; que mes ouvriers ne se portassent le lendemain à de excès d’insubordination qui m’auroient fait perdre la vie.
La paye des ouvriers c’est faite tous les dimanches en présence des architectes et inspecteurs, par leurs Sous-chefs quand il n’y avoit pas de retard à éprouver. Il est arrivé plusieurs fois que dans des momens detroubles que la Révolution suscitoit il y avoit un retard dans les payemens faute de ne pouvoir obtenir les ordonnances ainsi que les signatures ou par des contestations qui s’élevoient qu’il faloit débatre et mettoient ces opérations nécessiteuses en instance ce qui m’a plus d’une fois forcé défaire les avances de mes propres fonds plustôt que de faire languir les ouvriers après leurs dus.
Messieurs Devilleneuve trésorier de la ville, Trudon administrateur et Hunoult brave et riche citoyen de cette capitale m’ont plusieurs fois avancé des payes entières dans des momens de crises causées par des ouvriers étrangers pour commettre une insurrection. Personne n’a été plus que moy exposé dans ces momens de troubles, et sans des hommes de confiance j’aurai perdu la vie menacée de toutes parts. Je puis attester que beaucoup de scélérats se sont introduits dans les ateliers sous le titre d’ouvriers, que des particuliers connus qui n’avoient point besoin y sont venus travailler.
Je n’ai été remboursé qu’au bout de six mois des avances et payes que j’avois fait aux ouvriers pour la première quinzaine qui a suivie la prise. Pour l’intelligence de mon compte et pour que la nation entière n’ignore pas quelle a été mon opération je l’ai fait imprimer afin que tous citoyens qui composent cet empire qui ont des droits de savoir et de s’instruire— [4]
comment on a administré l’argent qu’ils ont donné juge les comptables sur leurs administrations.